Oise Hebdo envoyé en correctionnelle

Oise Hebdo envoyé en correctionnelle
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Photo : Une des amis de Florian Menesplier.

Le journal Oise Hebdo a été renvoyé devant le tribunal correctionnel dans le cas du policier Florian Menesplier. L’audience est prévue lundi 10 juin, au tribunal de Compiègne, à 13h30.

Cette convocation au tribunal fait suite à l’article indiquant que le policier responsable de la fusillade qui a causé la mort de Nahel Merzouk, le 27 juin 2023, à Nanterre, s’appelait Florian Menesplier et qu’il habitait à Bornel dans l’Oise.
L’article était accompagné d’une photographie du policier, tirée de son compte personnel « Copains d’avant », le représentant en opération au sein de l’armée française en Afghanistan. C’est la photo qui est republiée ci-dessus.

Oise Hebdo est poursuivie pour avoir diffusé « des informations relatives à la vie privée, familiale ou professionnelle d’une personne permettant de l’identifier ou de la localiser ». aux fins de l’exposer, lui ou les membres de sa famille, à un risque direct d’atteinte à la personne ou aux biens dont l’auteur ne pouvait ignorer. Il s’agit de l’article 223-1-1 du code pénal.

Il appartiendra au parquet de prouver que l’article a été publié dans le seul but de causer un préjudice au policier : «aux fins de» l’exposer à la violence.

Un article pour informer

Ce qui n’est évidemment pas le cas. Le but de l’article était d’informer les habitants de l’Oise que celui qui était à l’époque au centre de l’actualité nationale vivait dans l’Oise, dans la commune de Bornel. Le but de l’article n’était pas de le mettre en danger mais d’informer sur un fait de société en répondant à l’intérêt légitime du public.

Aucune mise en danger

Premièrement, il n’y avait aucun danger.

La famille avait été évacuée de Bornel. M. Menesplier était en sécurité en détention. Ensuite, s’il a été libéré mi-novembre 2023, c’est parce qu’on considérait, en haut lieu, qu’il n’y avait plus de risque direct d’atteinte à sa personne.

Oise Hebdo n’a rien révélé

Oise Hebdo n’a rien révélé du tout.

Une semaine avant l’article de l’Oise Hebdo, sont apparus les premiers messages sur les réseaux sociaux donnant le nom et l’adresse précise de Florian Menesplier et appelant à la violence à son encontre. Puis, jour après jour, ces messages se multiplient, allant même jusqu’à être reproduits à l’étranger. Cela devient un raz-de-marée que rien ne semble pouvoir endiguer. Le ministère de l’Intérieur et le ministère de la Justice semblent impuissants à réagir, à stopper ces appels au crime.

Bizarrement, ces messages ont disparu quelques jours après l’article d’Oise Hebdo. Comme si c’était Oise Hebdo qui avait révélé leur existence aux autorités et qui avait permis d’arrêter leur diffusion.

Un article mesuré et pondéré

Ensuite, rien dans l’article n’appelle à une quelconque violence contre Florian Menesplier.

Le style de l’article est équilibré. Il n’y a rien de vindicatif là-dedans.

Sa présomption d’innocence est rappelée et soulignée.

Sa vie professionnelle est présentée de manière froide et mesurée. Aucun jugement ou appréciation n’est porté sur son action, ni sur ses faits et gestes.

Un événement national et inédit

L’affaire de la mort de Nahel Merzouk connaît des répercussions nationales sans précédent du fait de la multiplication des facteurs de résonance.

1 – Des vidéos qui contredisent la police

Les décès survenus en à la suite d’une fusillade policière en cas de refus d’obtempérer ne donnent pas lieu, à chaque fois, à des émeutes nationales. Selon le ministère de l’Intérieur, ces fusillades ont fait 13 morts en 2022 et 3 morts en 2023.

Dans le cas de la mort de Nahel Merzouk, ce sont les vidéos qui provoquent et accentuent l’émotion nationale. Des vidéos d’autant plus marquantes et d’autant plus répandues sur les réseaux, qu’elles filment l’action des policiers sans que l’image de la victime n’apparaisse.

L’impact de ces vidéos est encore accru par le fait que les premières déclarations de la police ne correspondent pas à ce qui peut être vu par tous.

2 – Une déclaration d’Emmanuel Macron, une émotion nationale

La mort du jeune homme est commentée au plus haut niveau de l’Etat. Au lendemain de sa mort, le président Emmanuel Macron déclarait : « Rien, rien ne justifie la mort d’un jeune », et ajoutait « Nous avons un adolescent qui a été tué, c’est inexplicable, inexcusable ». Le Premier ministre et le ministre de l’Intérieur réagissent également et tout le personnel politique de la République se joint à l’émotion nationale.

3 – Un maintien en détention qui choque les syndicats policiers

Le maintien en détention du policier et sa mise en examen pour homicide volontaire suscitent une grande émotion parmi les syndicats de policiers qui n’acceptent pas qu’un policier soit placé en détention provisoire alors qu’il agissait dans le cadre de ses fonctions.

4 – La personnalité du policier exposée en détail

Parallèlement, toute la presse nationale s’intéresse à la personnalité de celui que tout le monde appelle Florian M. Les détails de sa carrière militaire et policière sont détaillés. Voire la distinction que lui a décernée le préfet de police de Paris Lallement pour récompenser ses services lors des manifestations des Gilets jaunes. « Huit lettres de félicitations et une médaille de la sécurité intérieure », souligne Le Figaro.

5 – Des violences urbaines sans précédent

La mort brutale de Nahel provoque des nuits de violences urbaines dans toute la France. Selon un rapport du Sénat, le bilan de ces événements est de « 50 000 émeutiers, 2 508 bâtiments touchés, dont 243 écoles, pour des dégâts estimés à près d’un milliard d’euros ».

6 – L’immense succès de la cagnotte Messiha

Jean Messiha, ancien porte-parole d’Eric Zemmour, ancien candidat FN aux élections, polémiste invité par les grandes chaînes de télévision, lance une collecte qui rapporte environ 1,6 million d’euros à la famille du policier.

Informer est notre métier

C’est dans ce contexte événementiel unique qu’Oise Hebdo a découvert, au matin du 6 juillet 2023, que le célèbre policier Florian M. vit dans l’Oise.

Concrètement, il réside à Bornel, une commune de 5 000 habitants au sud-ouest du département.

Et là, conformément à la fonction même du journal qui est de rapporter ce qui se passe dans l’Oise, l’Oise Hebdo vérifie l’information et la publie.

La vérification est facile.

On sait déjà qu’il s’appelle Florian M.

Nous faisons publier l’intégralité de son curriculum vitae dans la presse nationale.

Par ailleurs, Florian Menesplier possède un compte sur le site « Copains d’avant » qui détaille son parcours et les unités où il a servi. Tout est pareil. En plus, il y a une photo.

Dans ces conditions, il est évident et conforme à la ligne éditoriale d’Oise Hebdo de publier l’intégralité de l’information. C’est le seul et unique objectif de ce journal local qui existe depuis trente ans. Parlez de personnes et de faits qui sont originaires de l’Oise et qui concernent l’Oise.

Et conformément à la ligne éditoriale de l’Oise Hebdo, les identités sont indiquées à chaque fois, sans privilèges dus à la richesse ou au pouvoir.

Notons, parce que c’est d’actualité, que Le Parisiendans son édition du mardi 23 avril 2024, cite abondamment le nom de Nico, « le flic corrompu », un certain Nicolas Damnjanovic, sans que cela n’émeuve personne.

Priorité à l’Oise

Oise Hebdo est un journal qui couvre les faits et événements de l’Oise.

Donc :

L’Oise Hebdo ne fait jamais d’article sur Miss France mais si Miss France est originaire de l’Oise, l’Oise Hebdo en fait des reportages.

Oise Hebdo écrit peu d’articles sur les ministères de la femme, du budget, du travail, des collectivités territoriales et encore moins sur le Secrétariat d’État aux Français de l’étranger. Mais quand Laurence Rossignol, Eric Woerth, Caroline Cayeux ou Edouard Courtial accèdent à ces postes, on en fait des colonnes et des colonnes.

Oise Hebdo écrit peu d’articles sur les entreprises de Seine-et-Marne, mais lorsqu’un entrepreneur du « 77 » est retrouvé tué et brûlé dans la forêt de Compiègne, on s’intéresse en détail à l’entreprise de Tommy Anglada.

Si un habitant de l’Oise est victime d’un accident dans un pays étranger, Oise Hebdo en parle aussi, alors que toute la presse française se concentre sur les victimes nationales de catastrophes à l’étranger.
A chaque fois, les articles ne sont pas écrits pour nuire. Mais pour informer.
Dans ce cas, il n’y a aucune volonté de nuire au policier, ni à sa famille, ni à ses biens.

Les habitants de Bornel alertés du danger

En revanche, l’information a été reçue haut et fort par les habitants de Bornel qui ont su redoubler de vigilance afin d’éviter d’être les victimes collatérales d’éventuels troubles.

Dans cette affaire, Oise Hebdo a clairement porté assistance aux habitants de l’Oise qui pourraient se retrouver en danger si des manifestations hostiles et violentes avaient lieu dans leur commune. Et si Oise Hebdo ne les avait pas prévenus, sur qui pouvaient-ils compter ?

Toute cette affaire ressemble beaucoup à une procédure de bâillon visant à empêcher le public d’être informé par les journaux gratuits.

 
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