un tribunal efficace dans la région

«Nous ne sommes pas comme ailleurs», aime dire le juge coordonnateur de la Cour du Québec dans la région, Jean Hudon, qui est également responsable du fonctionnement de la division des petites créances. Il est fier de constater que l’attente pour être entendu devant ce tribunal de la région est plus courte qu’ailleurs.

Selon le magistrat, les délais sont de huit mois pour les districts judiciaires d’Alma et de Roberval. Ils sont de 18 mois pour celui de Chicoutimi. Et le nombre de jours d’audience passera de 31 à 51 l’année prochaine pour améliorer encore l’avancement des dossiers.

Quels sont les délais pour obtenir un jugement ? «Deux mois maximum dans la région», précise le juge Hudon, même si la loi prévoit que le tribunal dispose de quatre mois pour statuer.

« Personne ne prend de décision sur le banc. C’est une question de respect. Il est difficile de prendre une décision concernant de petites créances. Il y en a qui réclament 200 $ et c’est l’affaire de leur vie. C’est vraiment une question de respect.

— Juge Jean Hudon

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Le juge Jean Hudon et Me Léonie Doyon du Centre de justice communautaire du Saguenay-Lac-Saint-Jean ont fourni de l’information pendant près de deux heures. (Jean-François Tremblay/Le Quotidien)

Dans la région, le service des petites créances entend six affaires par jour lorsque le tribunal siège. La présence constante d’un médiateur permet d’anticiper ce rythme soutenu. Ce volume permet de maintenir des délais raisonnables. Dans d’autres districts du Québec, deux ou trois dossiers sont habituellement inscrits à l’horaire de la journée.

De nouvelles règles depuis juin dernier

L’année dernière, le fonctionnement des petites créances a été modifié par la loi 8. Désormais, tous les nouveaux dossiers de moins de 5 000 $ doivent passer par la médiation.

S’il n’y a pas d’entente à ce stade, le dossier est soumis à un arbitre qui pourra prendre une décision. L’objectif du Québec avec cette façon de procéder est de réduire les délais. Il y a environ 20 000 dossiers de petites créances ouverts chaque année dans la province.

Un projet pilote est en cours dans la région de Laval. Le ministère de la Justice aurait l’intention d’étendre ce projet pilote aux trois districts du Saguenay-Lac-Saint-Jean au début de 2025.

Connaissez-vous les petits sinistres ?

Le juge Hudon lui-même siège régulièrement dans ce tribunal d’Alma pour entendre des citoyens, des entreprises ou des municipalités défendre leurs intérêts sans avocat. Jeudi soir, il a été invité par le Centre de justice communautaire du Saguenay-Lac-Saint-Jean pour donner une conférence d’information. La soirée était intitulée « Ce qu’il faut savoir sur les petits sinistres ».

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Une trentaine de personnes ont assisté à la conférence. (Jean-François Tremblay/Le Quotidien)

La responsable de l’information juridique du Centre, Me Léonie Doyon, confirme que son organisme reçoit beaucoup de demandes d’information concernant cette section de la Cour du Québec. Le fonctionnement et les étapes sont inconnus de la population.

“Il faut un motif, une victime, des biens défectueux, par exemple pour aller aux petits litiges”, a précisé le juge. Il faut une base légale. » Il note que le déroulement d’un dossier peut être plus difficile étant donné que les parties se représentent seules, sans avocat. Mais son principal conseil est d’être prêt à déposer une demande et ce pendant la journée d’audience.

“C’est important. Soyez prudent avec Google. Si l’on recherche des petits sinistres, on retrouve souvent les résultats français. Le Code Napoléon n’est pas le Code civil du Québec.

— Juge Jean Hudon

Le Centre conseille de s’assurer de la solvabilité de l’autre partie avant d’entreprendre un appel « pour éviter de ne pas être payé en cas de jugement favorable », a indiqué Me Doyon. La loi prévoit un délai de 10 ans pour satisfaire à un jugement de petites créances.

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Le juge coordonnateur et le conseiller juridique ont répondu à plusieurs questions du public. (Jean-François Tremblay/Jean-François Tremblay)

Le juge Hudon ajoute qu’il est préférable d’envoyer une mise en demeure en cas de vice caché, avant même de faire exécuter des travaux.

“Si votre maison coule ce soir et qu’ils vous disent qu’ils vont faire venir le gars, mais qu’il n’arrive que dans deux mois, vous venez de perdre deux mois.”

— Juge Jean Hudon

Qui peut poursuivre ? Une personne physique seule ou qui exploite une entreprise et une personne morale, association ou entreprise embauchant au maximum dix salariés un an avant le sinistre.

Quelques règles pour soumettre une demande de petits litiges
Réclamation maximale de 15 000 $.
Pas d’avocat au tribunal. Mais vous pouvez en consulter un pour préparer le dossier.
Prescription de trois ans à compter de la connaissance des faits.
Prescription de six mois si vous faites une réclamation auprès d’une commune.
Prescription d’un an en cas d’atteinte à la réputation.
Exemples d’exclusions : baux d’habitation, pension alimentaire, procédures en diffamation, réclamations immobilières.
Mise en demeure requise sinon le greffe n’acceptera pas le dossier.
La charge de la preuve incombe au demandeur.
Jugement rendu selon la « prépondérance » des probabilités.
Décision définitive sans appel.

« Juges, nous ne pouvons pas donner plus que ce qui est demandé. Si vous demandez 5 000 $, nous ne vous donnerons pas 5 200 $. Mais nous pouvons accorder moins.

— Juge Jean Hudon

Quelques conseils lors de l’audience des petites créances
Soyez bien préparé.
Reste calme.
Soyez habillé proprement et sobrement.
Être à l’heure.
Vous voyez le juge.
Respectez le juge. C’est lui qui contrôle le public.

Le Centre régional de justice communautaire organise ce type de conférence depuis 2015 avec la Cour du Québec. Deux fois par année, des séances ont lieu, l’une au printemps, l’autre à l’automne à Chicoutimi et Jonquière. Mais les 13 centres de la province proposent le même exercice chaque mois.

L’organisation à but non lucratif propose gratuitement des services d’information juridique. Cependant, il ne donne pas de conseils juridiques et ne représente personne devant les tribunaux.

 
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