Entretien. Chef, Cyril a travaillé sur un prestigieux voilier de croisière : « Des moments fantastiques »

Entretien. Chef, Cyril a travaillé sur un prestigieux voilier de croisière : « Des moments fantastiques »
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Par Chrismaël Marchand
Publié le

27 avril 24 à 19h13

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Cyril Schiewe, chef de Cherbourg (Manche) à bord naviresraconte son expérience à bord du PersévéranceUN voilier de prestige croisière.

L’année dernière, vous avez embarqué à bord du « Perseverance », un sublime voilier de croisière. Dans quel contexte s’est déroulé votre parcours ?

Cyril Schiewe : Je suis arrivé pendant le voyage. Le bateau était revenu à Brest pour se ravitailler et assurer le changement d’équipage après la saison en Norvège et au Groenland où ils faisaient des croisières, où je travaillais initialement. Escale faite, ils entament la transatlantique, direction l’Antarctique. Je les ai rejoints lors du transat vers l’Antarctique lors de l’auto-stop qui s’est déroulé à Montevideo. Nous sommes ensuite partis directement vers les Malouines, les îles Sandwich et la péninsule Antarctique, et avons terminé notre voyage à Ushuaia. Nous avons eu une privatisation du navire pour une croisière qui a duré 26 jours.

Quel était votre quotidien sur le bateau ?

Cyril Schiewe : Cela dépend de la météo. Quand la mer est agitée, on attend qu’elle passe en essayant, tant bien que mal, de cuisiner, même si tout va mal. Quand ça ne bouge pas trop, la journée se passe vraiment bien. Vous faites ce que vous avez prévu. J’ai passé la majorité de ma journée à cuisiner, tout en profitant du plein air. Vous êtes au milieu des icebergs, vous avez des lumières folles, des observations de baleines à bosse. Vous pouvez voir des éléphants de mer, des pingouins, des phoques et des léopards de mer. C’est juste magnifique. C’est un peu les colonies de vacances en fait, c’est convivial mais éprouvant. J’étais quand même aisé par rapport aux autres, au chaud dans ma cuisine, avec une vue de fou. Les journées de travail sont encore assez longues. Pas forcément ultra-intense en terme d’activité physique, mais cela demande toujours de la présence.

« C’est un peu comme les colonies de vacances en fait, c’est convivial mais éprouvant. »

Comment réussir à adapter ses plats en pleine mer ?

Cyril Schiewe : J’ai beaucoup de chance de ce côté-là, dans la mesure où je n’ai pas eu de passagers souffrant d’intolérances ou d’allergies. En fait, c’est juste du plaisir de cuisiner. Vous travaillez dans des zones froides, vous avez donc besoin de choses qui correspondent à votre corps et qui vous font du bien. Cela peut être des blanquettes comme des bourguignons, des pot-au-feu, mais on peut aussi faire de bonnes grosses tartiflettes. J’ai également préparé des entrées, des desserts et des plateaux de fromages. On essaie quand même de faire quelque chose d’équilibré mais de délicieux parce que les marins, c’est connu, mangent quand même (rires).

Quels souvenirs gardez-vous de cette expérience ?

Cyril Schiewe : Chaque jour, vous vivez des moments tout simplement fantastiques, où vous vous retrouvez en Antarctique au milieu des icebergs. Et puis il y a un festival de baleines à bosse, vous les voyez souffler et sonder tout autour de vous. Vous avez une visibilité magnifique, vous avez une petite lumière dorée sur la glace et puis vous voyez des bouffées et des queues tout autour de vous. Et il n’y a pas de bruit, vous êtes sous voiles, vous entendez juste le craquement des glaces, puis le souffle des baleines qui font un écho fantastique. Vous êtes au milieu de tout cela. On se retrouve à manger quelque chose qui est bon pour le corps et l’esprit dans un paysage qui est magnifique, avec des gens qui s’entendent bien et où il y a vraiment une harmonie, une osmose qui se crée et ça, c’est fantastique.

Projets d’avenir?

Cyril Schiewe : Après un an dans le projet, je quitterai Perseverance pour retourner chez Polarfront, mon ancien employeur. J’ai vraiment adoré mon aventure en Antarctique mais je vise à progresser dans ma carrière. Je continuerai à travailler sur les navires. Ce qui est fantastique, c’est quand tu vois tous les gens qui partent et qui te disent que tu as contribué à leur donner du plaisir et de beaux souvenirs, parce que tu as cuisiné, que tu as réussi à créer une bonne ambiance autour de la table. C’est le plus important. C’est dans cet état d’esprit que je verrai où l’avenir me mènera.

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