La lutte contre l’inceste continue à La Réunion. Une mère en colère et désespérée témoigne. Sa fille de 8 ans serait victime d’attouchements de la part de son père. Une enquête a été ouverte. En attendant, la petite fille n’a quasiment aucun contact avec son père. Une situation dénoncée par ce dernier.
Annaëlle Dorressamy / Laura Schintu / Adjaya Hoarau
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Publié le 27 avril 2024 à 18h59,
mis à jour le 27 avril 2024 à 19h02
Une mère exprime sa détresse. Sa fille, âgée de presque 8 ans, a dénoncé les attouchements qu’elle aurait subis de la part de son père. L’enfant a déjà été entendu à plusieurs reprises par la brigade des mineurs.
Depuis 14 mois, l’enfant n’a quasiment aucun contact avec son père, même si les droits de visite et d’hébergement de ce dernier sont maintenus.
Cela fait presque 2 ans que ma fille dénonce des choses graves contre son père. A 6 ans elle a dénoncé, à 7 ans elle a dénoncé, et elle continuera à dénoncer et on ne l’entend pas. Au début elle l’aimait parce qu’elle ne comprenait pas, elle avait 6 ans, elle venait de les avoir, aujourd’hui elle le déteste.
Si nous ne l’avons pas arrêté, si nous n’avons pas mis en place des mesures de protection, nous maintenons son droit de visite et d’hébergement, cela veut dire qu’il est innocent. Aujourd’hui, il bénéficie toujours d’un droit de visite. J’essaie de protéger ma fille, d’autant plus qu’elle ne veut pas y aller.
Une enquête sur les faits dénoncés par l’enfant serait entre les mains de la gendarmerie de Saint-Benoît.
Le père aurait porté plainte contre la mère. Elle refuse de lui confier sa fille.
Il a porté plainte pour non-représentation d’un enfant. Là, je suis interrogé pour non-représentation d’un enfant. On me dit que tant qu’il est présumé innocent, vous devez forcer votre enfant à accompagner son père. Ma fille ne veut pas aller avec son père. Tout le monde se renvoie la balle, toutes les juridictions, et j’appelle le soutien des associations de médias pour dénoncer, je veux qu’on tienne compte de ce que dit ma fille, qu’on la protège, qu’il y ait une mesure de protection.
Cette mère de famille est soutenue par des associations, dont l’Union des femmes réunionnaises, qui la soutient dans son combat.
Qui l’empêchera de recommencer ? En attendant que la justice fasse son œuvre, nous risquons de voir un enfant livré de force à cet homme.
Évelyne Corbière, présidente de l’UFR
Mardi prochain, le 30 avril, l’enfant devrait être entendu devant le juge des enfants de Saint-Pierre.
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