Quel est le principe de l’écurie active, que vous avez adopté pour la création de votre pension équestre, l’Écurie des Liés ?
Sybille Rédien, propriétaire : « C’est devenu une évidence après en avoir visité un en Loire-Atlantique. Le cheval a trois besoins essentiels : manger à volonté, parcourir 30 km par jour et avoir des amis, le cheval est un animal social. On a pris l’habitude de les mettre dans des cartons pour qu’ils ne se blessent pas, mais c’est comme si on vivait enfermé dans des toilettes ! Un cheval qui ne bouge pas développe une résignation acquise. »
« Nous recherchons l’équilibre entre les soins, la protection que nous leur apportons et l’environnement naturel »
Comment le mettre en œuvre ?
Vanessa Guy, gérante et enseignante : « Les quinze chevaux sont ensemble et se déplacent en troupeau. Nous avons un parcours qui leur permet de marcher le plus possible, avec la nourriture d’un côté, le point d’eau de l’autre, ils peuvent aussi entrer dans le bâtiment pour s’abriter. Les chenilles ont été conçues pour éviter les accidents lorsqu’elles se poussent. Nous recherchons l’équilibre entre les soins, la protection que nous leur apportons et l’environnement naturel. »
Le comportement des chevaux est-il différent, leur relation avec les humains est-elle plus difficile ?
« Au contraire, cela s’améliore, car leur stress diminue. Ils sont plus calmes, plus posés dans leur travail que lorsqu’ils sont sortis d’une boîte. Nous restons très présents auprès d’eux. Nous voulons juste qu’ils aient leur caractère. Un cheval de sport peut vivre au pré avec des poneys, des chevaux de randonnée. Nous voulons prouver que c’est possible. »
Comment gérer la cohabitation entre étalons et juments ?
« Nous n’avons pas de mâles dans la structure : treize femelles et deux hongres. »
Cette organisation change-t-elle votre façon de travailler ?
« Oui, nous avons pensé à l’ergonomie pour les humains. Nous avons installé un distributeur automatique de pellets. Les chevaux disposent d’un collier électronique et reçoivent leur ration journalière. Et puis on n’a pas 25 cartons à nettoyer chaque jour ! »
Est-il facile d’introduire un nouveau cheval dans un groupe déjà constitué ?
« Tout dépend de son passé. Nous avons actuellement une jument qui sort du box, il faut y aller progressivement, par exemple pour passer à l’herbe. Nous avons accueilli une jument avec sa pouliche de deux ans qui vivait seule. La pouliche n’avait jamais vu d’autres chevaux. Nous les avons laissés un moment dans un pré voisin, afin qu’ils puissent voir et sentir les autres. Ils sont dans le groupe aujourd’hui. Deux juments jouaient un rôle de protection et d’éducation du jeune. Ils veillent les uns sur les autres. C’est très intéressant à observer. »
L’Écurie des Liés organise des journées portes ouvertes le samedi 27 avril 2024 de 10h à 17h Parcours 111 de Niort à Villiers-en-Plaine.