Manœuvre meurtrière | Un an de prison pour un policier québécois

Manœuvre meurtrière | Un an de prison pour un policier québécois
Descriptive text here

(Québec) Une policière québécoise vient d’être condamnée à un an de prison pour une manœuvre dangereuse au volant de sa voiture de patrouille, qui a entraîné la mort d’un motocycliste de 38 ans.

Le juge Franck D’Amours a prononcé la sentence lundi matin au palais de justice de Québec. Mais ce n’est peut-être pas la fin de cette affaire qui a déjà connu plusieurs rebondissements, puisque le policier a fait appel du verdict de culpabilité.

« Certes, être policier et conduire un véhicule de patrouille confère certains pouvoirs, mais ceux-ci s’accompagnent de grandes responsabilités. Les policiers ne sont pas au-dessus des lois », écrivait le magistrat en déclarant le policier coupable de conduite dangereuse ayant entraîné la mort, en décembre 2022.

Isabelle Morin possédait 19 ans d’expérience comme policière le soir du drame. Le 10 septembre 2015, peu avant 23 heures, le policier du Service de police de la ville de Québec (SPVQ) se dirigeait vers le nord sur l’autoroute des Laurentides, dans la capitale.

Ce soir-là, ce tronçon d’autoroute était en construction et réduit à seulement deux voies séparées par des cônes orange. La sortie que la patrouilleuse voulait emprunter sur sa droite était fermée à cause du chantier. Plutôt que d’attendre pour emprunter la suivante, la policière a choisi de tourner à gauche pour emprunter celle de l’autre côté de l’autoroute, destinée aux automobilistes venant en sens inverse, qui était ouverte.

Cependant, des cônes orange séparaient les deux voies. Les ouvriers en avaient même placé davantage à la sortie justement pour décourager les automobilistes qui auraient été tentés de traverser la voie rapide.

Au même moment, Jessy Drolet arrivait en sens inverse. Le motocycliste n’avait aucune chance. Sa Suzuki GSX 1300 Hayabusa a heurté le côté passager de la voiture de patrouille. M. Drolet est mort.

« En fait, rien ne justifie une telle manœuvre. Il n’existe aucune situation d’urgence ni aucun autre impératif qui milite en faveur d’une telle décision ou qui puisse l’expliquer », écrivait le juge D’Amours en 2022 en déclarant le policier coupable.

Elle a soutenu qu’elle n’avait tout simplement pas vu la moto. La policière croyait également que sa manœuvre n’était pas interdite et qu’elle n’aurait pas nécessairement interpellé un automobiliste qu’elle voyait en faire une semblable.

Le juge n’était pas d’accord. La manœuvre était clairement interdite par l’article 326 du code de la route, a conclu le magistrat.

Un policier responsable « n’aurait tout simplement pas exécuté la manœuvre, non seulement interdite et dangereuse, mais aussi inutile dans les circonstances ».

« Même le coéquipier de l’accusé a mentionné lors de son témoignage qu’il n’avait jamais pensé que l’accusé tirerait à cet endroit », a écrit le juge D’Amours.

Cette affaire, survenue il y a presque neuf ans, a connu son lot de rebondissements. Un premier juge a acquitté le policier en octobre 2018. En mars 2021, la cour d’appel a ordonné un nouveau procès, qui a abouti à un verdict de culpabilité en décembre 2022.

La peine de détention prononcée lundi matin ne constitue peut-être pas le dernier chapitre. Les avocats de la policière ont déjà fait appel du jugement de 2022, et devraient logiquement demander entre-temps la libération de leur client.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Nord – TOURCOING : MAISON
NEXT Une maison de 1939 entièrement rénovée et remise au goût du jour, à vendre pour 1 150 000$ à Verdun – .