Genève Enchères propose ses ventes de mai

Genève Enchères propose ses ventes de mai

Publié aujourd’hui à 16h21

Ne vous fiez pas aux apparences. Aplaties sur un écran d’ordinateur, réduites à la même taille, flottant sur leurs fonds blancs, les images d’une vente publique déçoivent presque toujours. Pourtant, ce sont eux à qui les niais (1) font confiance pour faire leurs courses. S’ils sont déçus lorsqu’ils les reçoivent, tant mieux pour ce qui leur sert de visage. Avec le catalogue papier, ça va déjà mieux. C’est comme si les œuvres acquéraient un semblant de matérialité. C’est une bonne chose! Avec ceux édités par Genève Enchères, l’amateur se retrouve face à un joli objet imprimé sur un papier agréablement mat avec mise en page possible. Mais c’est dans le showroom que tout se passe. Là vous voyez les œuvres en 3D. Vous découvrez leur état, au lieu de le deviner. Vous vous rendez également compte de l’encombrement, ce qui vous évitera d’acheter une armoire monumentale qui ne rentre pas réellement dans votre intérieur. Dommage, elle était bien différente !

Genève Enchères dévoilera prochainement en vrai le contenu de ses ventes de printemps. Cela fait déjà une bonne semaine que vous pouvez parier sur le Net, après vous être inscrit naturellement. Deux ventes aux enchères sont prévues. Le reste est « en ligne uniquement », en supposant qu’ils vous laissent réellement faire le travail. Le nombre de lots paraît considérable, sans qu’il y ait dispersion d’un groupe mahous. Signe des temps, une ou deux œuvres se retrouveront sous le marteau après avoir été acquises ici il y a quelques années (c’est le cas d’un beau dessin de Bosshard). Après tout, entre le 29 avril et le 2 mai nous arriverons à la dixième année de la maison fondée par Cyril Duval, Bertrand de Marignac et Olivier Fichot. Ce dernier a fêté ses 40 ans il y a quelques jours. Le temps passe…

Deuxième passage pour ce Salomon van Ruysdael resté invendu pour des raisons que la raison ignore.

Et que nous réservent ces soldes rue de Monthoux ? De tout. Mais absolument tout. La peinture moderne domine, comme presque partout, en plus des innombrables montres et bijoux. J’ai remarqué dans les ventes aux enchères une gouache de Kandinsky qui a vraiment ce qu’il faut en terme de provenance. Le dos du tableau, avec ses innombrables étiquettes, m’a semblé encore plus spectaculaire que l’œuvre elle-même : Galerie Beyeler, Musée Guggenheim, Pace Gallery, Palazzo Reale de Milan, etc. Sinon, j’ai remarqué un dessin très ancien de Fernand Léger. (1911), un excellent Dubuffet sur papier, un dessin d’Albert Marquet pour une fois plus grand que sur timbre-poste ou encore un important tableau de Simon Hantaï, artiste curieusement peu représenté en Suisse, datant de 1963-1964.

Le Solex appartient, sinon à l'art, du moins à l'histoire.

Les ventes de bijoux comprennent également l’argenterie. Il y en a beaucoup issus d’une branche de la famille de Weck. Il s’agit notamment de deux rares jardinières fribourgeoises du XVIIe siècle. C’est bien entendu dans la masse des lots vendus exclusivement en ligne que l’on peut faire le plus de trouvailles. J’avais fait mon pré-choix mental sur l’écran. J’ai très souvent changé d’avis sur-le-champ, signe apparemment d’intelligence. Il y a quelque chose de charnel à rencontrer des objets bien réels. Je me suis laissé séduire par un extravagant miroir néo-rococo du 19ème siècle. Un vitrail suisse à la Hodler de 1941. Ou encore les dessins d’Erich Hermès, artiste genevois de la première moitié du XXe siècle aujourd’hui revenu en grâce. Impossible de tout dire. Impossible de tout voir encore. Il y en a trop, ça fait partie du charme. Nous visiterons à partir du vendredi 26 mai.

(1) Ma grand-mère parlait de « bougres taborniaux », les taborniaux étant des êtres simples.

Pratique

Genève Enchères, 38, rue de Monthoux, Genève. Tel. 022 710 04 04, site Internet https://geneve-encheres.ch Visites publiques les vendredi 26, samedi 27 et dimanche 28 avril de 12h à 19h Ventes aux enchères les mercredi 1er et jeudi 2 mai à 18h30

Le Kandinsky qui remonte aux toutes dernières années de la vie du peintre : 1943 ou 1944.

Né en 1948, Étienne Dumont étudié à Genève qui lui furent de peu d’utilité. Latin, grec, droit. Avocat raté, il se tourne vers le journalisme. Le plus souvent dans les sections culturelles, il travaille de mars 1974 à mai 2013 à la Tribune de Genève, commençant par parler de cinéma. Viennent ensuite les beaux-arts et les livres. A part ça, comme vous pouvez le constater, rien à signaler.Plus d’informations

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