Un déficit limité, malgré des milliards de nouvelles dépenses

Un déficit limité, malgré des milliards de nouvelles dépenses
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Malgré de nouvelles dépenses totalisant 53 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années, la ministre des Finances, Chrystia Freeland, parvient à limiter l’ampleur des déficits, que certains prévoyaient beaucoup plus importants. Sa stratégie ? Faites payer les plus riches.

Quarante milliards de dollars, soit environ 1,4 % du produit intérieur brut (PIB) canadien. Il s’agit du déficit réalisé pour l’année budgétaire qui s’est terminée le 31 mars. Et c’est ce que prévoyait le gouvernement fédéral dans son énoncé économique de l’automne, à la virgule près.

Plusieurs analystes prévoyaient un déficit beaucoup plus important. Le directeur parlementaire du budget lui-même, qui agit comme gardien des finances publiques à Ottawa, prévoyait une augmentation de 46,8 milliards de dollars pour l’exercice 2023-2024.

Pour l’année 2024-2025, le déficit budgétaire devrait s’élever à 39,8 milliards de dollars (1,3 % du PIB), soit un peu plus que ce qui était prévu lors de la dernière mise à jour économique de l’automne (38,4 milliards).

« Avec ce qui est présenté aujourd’hui, nous respectons les objectifs fiscaux. À mon avis, il n’y aura aucune inquiétude quant à la cote de crédit AAA du Canada sur les marchés », affirme Jimmy Jean, économiste en chef et stratège du Mouvement Desjardins. “Mais cela repose sur des hypothèses qu’il faudra réaliser”, prévient-il.

LE Le gouvernement s’attend à tirer environ 19,4 milliards de dollars de nouvelles recettes au cours des cinq prochaines années grâce à l’augmentation des impôts sur les gains en capital pour les particuliers et les sociétés.

Taxer les plus riches

Les individus les plus riches du Canada devront bientôt payer davantage d’impôts. Actuellement, les plus-values ​​sont imposées à 50 %. Cependant, à compter du 25 juin, les revenus annuels dépassant la barre des 250 000 $ seront imposés aux deux tiers par le gouvernement fédéral.

La mesure concerne environ 40 000 personnes (0,13 % de la population), dont le revenu moyen est de 1,4 million de dollars.

« En fait, nous ciblons les contribuables qui, comme nous le savons, sont très avertis en matière fiscale. Et cette richesse peut être déplacée très vite, très vite», souligne Jimmy Jean, qui estime que les prévisions de revenus tirées de cette mesure sont sans doute optimistes.

Les sociétés et les fiducies seront également imposées sur leurs gains en capital aux deux tiers (66 %).

Pas de retour à l’équilibre budgétaire

La ministre Freeland, qui a déposé mardi son quatrième budget fédéral, ne donne toujours pas d’horizon pour un retour à l’équilibre budgétaire. Depuis leur arrivée au pouvoir, il y a près de 10 ans, les libéraux n’ont jamais présenté de plan en ce sens.

Dans le cadre du budget, Ottawa annonce des investissements de 53 milliards sur les cinq prochaines années, notamment pour de nouvelles mesures ciblant le logement (8,6 milliards), la défense (10,7 milliards) et les nouvelles technologies comme l’intelligence artificielle (6,9 milliards).

Une heure avant de déposer son budget, la ministre avait qualifié ces investissements de « nécessaires ».

« Je suis absolument convaincue que nous avons besoin de ces investissements pour créer les conditions d’une économie en croissance », a-t-elle déclaré.

C’est aussi l’avis de Guillaume Tremblay-Boily, chercheur à l’Institut de recherche et d’information socioéconomiques. «Nous faisons probablement une erreur en nous concentrant sur le retour à l’équilibre budgétaire», a-t-il déclaré, expliquant que le niveau d’endettement du Canada est faible et que «c’est le moment d’investir» pour résoudre les crises que traverse le pays. le pays.

La dette fédérale nette devrait s’établir à 41,9 % du PIB nominal cette année, contre 42,1 % l’exercice précédent.

Le logement au cœur du budget

La crise du logement qui frappe le pays, particulièrement depuis la pandémie, prend une place importante dans le nouveau budget. Ottawa investira 8,6 milliards d’ici 2028-2029 dans différentes mesures, notamment pour accélérer la construction.

Avec ces investissements, le gouvernement promet la construction de 3,87 millions de nouveaux logements d’ici 2031. Il demande également la collaboration des provinces pour « relever le défi » de construire au moins 800 000 nouveaux logements nets supplémentaires au cours de la même période. période.

Au cours des dernières semaines, le gouvernement avait déjà supprimé plusieurs mesures, dont l’allocation de 6 milliards de dollars sur 10 ans, à compter de 2024-2025, pour lancer le nouveau Fonds canadien pour les infrastructures de logement.

Le budget prévoit également un investissement de 400 millions de dollars supplémentaires pour permettre la construction de 12 000 logements supplémentaires au cours des trois prochaines années.

« Les mesures sont intéressantes, mais ce sont des projets qui auront des impacts dans quelques années. Il n’y a pas d’impact immédiat pour les citoyens canadiens», note Guillaume Tremblay-Boily.

Le budget se concentre fortement sur la construction de logements privés, mais peu sur celle de logements non marchands, comme les logements publics des organisations à but non lucratif et des coopératives. Le gouvernement annonce également qu’il construira des logements sur les terrains de Postes Canada et de la Défense nationale et qu’il convertira des immeubles de bureaux fédéraux.

Dans son budget, le gouvernement note que la récente baisse du nombre d’immigrants temporaires à 5 % se traduira par « beaucoup moins de pression » sur le marché du logement.

Un budget à l’encre orange

Signe que l’accord de soutien et de confiance entre les libéraux et le Nouveau Parti démocratique tient toujours, plusieurs programmes réclamés par les néo-démocrates ont été mis de l’avant dans le budget.

Même s’il n’a pas confirmé qu’il soutiendrait le budget, le chef du NPD, Jagmeet Singh, s’est félicité d’avoir « forcé le gouvernement » à inclure une série d’investissements dans son budget, comme l’assurance médicaments nationale, mesure phare de son accord de soutien. et de confiance envers les libéraux.

Le programme est estimé à 1,5 milliard de dollars sur cinq ans, à compter de 2024-2025. À court terme, ce programme universel à payeur unique couvrira la contraception et les médicaments contre le diabète.

Le gouvernement fédéral s’est engagé à mettre en place une couverture pour ces médicaments après avoir négocié avec les provinces. Le Québec et l’Alberta ont déjà annoncé leur intention d’exercer leur droit de retrait et d’obtenir leur part de l’argent fédéral « sans conditions ».

L’élaboration d’un projet de loi sur les soins de longue durée sécuritaires pour les aînés — une des mesures prévues dans l’entente entre les deux partis et qui n’avait toujours pas été mise en œuvre — a été annoncée dans le budget.

Le chef de l’opposition officielle, Pierre Poilievre, a critiqué l’absence d’un retour à l’équilibre budgétaire, tandis que le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a qualifié le budget de « grande masse d’ingérence ».

Réduction de la taille de l’État

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