un mauvais employé de l’Agence spatiale canadienne mais pas un criminel, décide un juge

un mauvais employé de l’Agence spatiale canadienne mais pas un criminel, décide un juge
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Être un mauvais employé ne veut pas dire que l’on est criminel, un juge vient de se prononcer en acquittant un ancien ingénieur de l’Agence spatiale canadienne accusé d’espionnage au profit de la Chine.

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Il ressort clairement de la preuve qu’il a commis plusieurs erreurs de jugement. Ses actes comprennent certainement de nombreuses fautes disciplinaires», a tranché le juge Marc-Antoine Carette.

Mais cela signifie-t-il qu’il a commis un crime en utilisant son statut d’ingénieur au sein de l’Agence spatiale canadienne (ASC) pour servir les intérêts d’une entreprise aérospatiale chinoise ?

«La Cour reste incertaine à ce sujet», a-t-il tranché, acquittant Wanping Zheng vendredi au palais de justice de Longueuil.

L’homme de 63 ans a été jugé pour abus de confiance de la part d’un agent public.

Entreprise chinoise préférée

L’accusé avait, en 2018, contacté les partenaires d’ASC pour leur proposer son projet d’installer une station au sol en Islande, qui permet aux opérateurs de contrôler des satellites dans l’espace.

Il lui était reproché d’avoir fait la promotion de l’entreprise chinoise Spacety, plutôt que d’autres entreprises canadiennes, notamment en vantant ses produits à bas prix.

Il avait même envoyé des emails depuis son adresse professionnelle à cet effet.

Il s’était également absenté de son travail pour assister à une réunion.

L’accusation y a vu une véritable trahison du Canada, qui a grandement affecté l’intérêt public.

Wanping Zheng n’avait jamais rien divulgué à son employeur au sujet de ces contacts avec des partenaires et avait même menti lorsqu’on lui avait demandé de déclarer ses activités à l’extérieur du Canada, notamment avec la Chine, puisque le CSA ne collabore pas avec ce pays.

Au moment des faits reprochés, Wanping Zheng était employé depuis plus de 25 ans par l’ASC, mais était alors en congé sans solde. Après avoir été informé qu’il était visé par une enquête interne, il s’est retrouvé en arrêt maladie jusqu’à sa démission en septembre 2019.

Aucun secret révélé

Son avocat, Me Andrew Barbacki, a fait valoir que son client n’était ni un criminel ni un espion, et qu’il avait plutôt été un « mauvais employé ».

Un argument privilégié par le juge Carette, qui a rappelé que la preuve ne démontre pas que l’accusé ait reçu une compensation pour ses efforts pour l’entreprise Spacety. Selon lui, il existe un doute raisonnable quant à l’intention de l’accusé de nuire à l’intérêt public.

« Il n’a pas travaillé pour la Chine, il a travaillé pour une entreprise privée et n’aurait pas dû le faire. Aucun secret n’a été révélé», a commenté Me Barbacki à la sortie de la salle d’audience.

Son client, durement touché par la procédure selon son avocat, n’a pas souhaité faire de commentaire.

La Couronne, représentée par Me Marc Cigana et Me Samuel Monfette-Tessier, affirme que le jugement sera évalué afin de déterminer s’il y a lieu d’en appeler du dossier.

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