Laure Letarte-Lavoie dénonce des préjugés tenaces

Laure Letarte-Lavoie dénonce des préjugés tenaces
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« Honnêtement, il aurait été plus normal qu’une maman avec un bébé d’un mois reste à la maison avec son bébé », a déclaré Mme Robichaud.

Qualifiant d’emblée le commentaire d’« inapproprié », Laure Letarte-Lavoie y voit une preuve qu’il y a « encore du travail à faire pour faire avancer la cause des jeunes parents » dans le secteur municipal.

« C’est comme si elle insinuait que la place d’une femme est à la maison. […] Cela m’atteint. Je me sens jugée d’un côté comme une mauvaise mère, et de l’autre comme une mauvaise conseillère pour être venue juste pour un point”, a-t-elle réagi au lendemain de la séance où elle a été critiquée pour son bref passage.

Elle n’a également aucun mal à admettre qu’elle souhaitait participer à ce débat particulier, et précisément en raison de la forte possibilité que le vote n’aboutisse pas. «C’est quelque chose qui me tenait à cœur. Le budget est un sujet que j’ai abordé de front l’automne dernier », se souvient-elle. Lors de l’arrêt de travail du maire, Mme Letarte-Lavoie a pris la présidence du comité exécutif.

Une conciliation difficile

Même si elle souhaitait être là mardi soir, Mme Letarte-Lavoie rapporte que c’était un défi. « À 21 heures, j’ai quitté la maison. Habituellement, à cette heure-là, nous sommes tous au lit », a-t-elle rapporté.

«Cela montre la pertinence des démarches que j’engage auprès du ministre [des Affaires municipales]» pour exiger de meilleures conditions de travail pour les élus. Mme Letarte-Lavoie était en effet devenue l’une des porte-parole dans le monde municipal en faveur d’une meilleure conciliation travail-famille pour les élus.

Elle reçoit donc encore plus de critiques pour sa participation à la séance. « Comme si une fois devenu parent, on n’avait plus de droits en tant qu’élu ? plaisanta-t-elle.

L’une des demandes les plus simples est de permettre aux élus de s’asseoir à distance « pour que notre voix continue d’être entendue ». Rien ne l’empêche, puisque cela a été le cas lors de la pandémie, et pas seulement au niveau municipal, a fait valoir l’édile.

Si « être parent, c’est être jugé », a-t-elle réalisé, Mme Letarte-Lavoie observe néanmoins que le jugement est plus sévère envers les mères par rapport à la parentalité, rappelant que son collègue Raïs Kibonge s’était également brièvement assis avec son enfant lors de cette séance. mandat, sans recevoir les mêmes critiques.

Ce dernier a confirmé un traitement apparemment différencié, alors même qu’il siégeait exactement pour la même raison, à savoir participer à un vote important en juin 2022. M. Kibonge a donc regretté le traitement réservé à sa collègue, comme si on lui reprochait le sacrifice qu’elle avait fait. fait.

La défense

En réponse, Nancy Robichaud indique que le bébé de Laure Letarte-Lavoie ne lui pose aucun problème. « Ce qui est critiqué, c’est qu’elle est venue uniquement pour voter. Un parti, c’est fort. Mme Letarte-Lavoie est venue appuyer le parti, car ils étaient favorables à la perte du vote. C’était mon message. Elle aurait pu donner le bébé à son partenaire ou le garder, ce n’était vraiment pas le message. J’ai parlé du bébé, parce que Mme Beaudin a soulevé le sujet du bébé», plaide-t-elle.

« Je suis quelqu’un qui assume ce que je dis en fonction du contexte, poursuit-elle. Une femme doit-elle rester à la maison parce qu’elle a un bébé ? Non! J’ai déjà amené mes enfants au travail aussi.

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La conseillère municipale Nancy Robichaud a participé à une mêlée de presse mercredi midi. (Maxime Picard/La Tribune)

Mme Robichaud précise que sa collègue a le droit de se présenter devant le conseil pour exercer son droit de vote. « Elle a un petit bébé, c’est vrai, c’est la première fois qu’elle revient. Si on compare avec M. Kibonge, il est venu pour une période plus longue [avec son bébé]. Si sa volonté est réellement d’exercer son pouvoir et son engagement citoyen, les décisions importantes ont été nombreuses au cours du mois dernier. Elle aurait pu assister aux séances publiques et fermées des comités pléniers et n’a pas encore été vue. Mais c’est normal, elle apprend encore à être mère ! Donc je ne dis pas que je ne l’ai pas dit, mais ce n’est pas ce que je pensais”, résume-t-elle.

« Incitation à la haine »

La mairesse Évelyne Beaudin a considéré que les propos tenus mardi soir par Nancy Robichaud à l’égard de sa collègue Laure Letarte-Lavoie constituaient « une incitation à la haine », selon des propos qu’elle a tenus à Radio-Canada mercredi matin.

« J’ai observé des incitations à la haine de la part de certains membres. Regardez les mots utilisés pour décrire ce qui se passe au conseil municipal. Je pense qu’il faut prendre du recul, respirer par le nez et commencer à attaquer les idées. […] C’est une accumulation de choses. Les qualificatifs utilisés, les mots utilisés, le ton et tout ça», a-t-elle décrié au micro de Mathieu Beaumont.

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Évelyne Beaudin a répondu aux questions des journalistes pendant près de 18 minutes mercredi. (Maxime Picard/La Tribune)

En mêlée de presse, le maire Beaudin a clarifié la situation. « C’est son sens du devoir qui l’a poussée à nous contacter [et à venir] à la séance du conseil municipal, alors qu’elle accouchait d’un bébé d’un mois et qu’il était 21 heures […] Quand j’entends dire que la place d’une mère est à la maison, je ne trouve pas cela acceptable. Pour légitimer ce type de position, je crois que cela a des effets. Nous sommes actuellement dans un climat de morosité et de haine envers les élus.»

Mme Beaudin admet toutefois que les propos de Mme Robichaud n’étaient pas criminels. « Nous sommes dans un débat. Je trouve que les gens disent des choses sans mesurer les conséquences de leurs actes. Quand on est collègues autour d’une même table et qu’on s’attaque aux gens parce qu’elle est une mère, une femme qui a un bébé, pour moi, cela légitime certaines pensées malsaines que les gens peuvent avoir dans la société”, relate le maire.

Mme Robichaud estime que les commentaires à son égard « étaient forts ». « J’ai cherché spécifiquement ce que c’était dans la loi. Je n’ai pas tenu de propos haineux, je n’ai pas incité à la violence”, assure-t-elle.

 
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