alors que le Canada, l’Italie et l’Espagne ont cessé de fournir l’État juif, l’Allemagne continue malgré les pressions

alors que le Canada, l’Italie et l’Espagne ont cessé de fournir l’État juif, l’Allemagne continue malgré les pressions
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Le Canada n’a pas attendu le projet de résolution d’embargo sur l’envoi d’armes à Israël pour arrêter ses propres livraisons. Le 19 mars, juste après l’adoption d’une motion non contraignante en faveur d’un « cessez-le-feu » immédiat au Parlement canadien, et après un vote des députés demandant au gouvernement de “arrêter l’approbation et le transfert” armes à l’État juif, le Canada a confirmé « arrêtez d’envoyer des armes à Israël ».

Si les États-Unis sont de loin le premier fournisseur d’armes d’Israël, l’Allemagne arrive en deuxième position. La sécurité d’Israël a été établie comme une question d’État par Angela Merkel lors de son discours à la Knesset en 2008, à l’occasion du 60e anniversaire de la création de l’État juif. Toutefois, les armes fournies à Israël depuis le début du conflit font de plus en plus débat.

L’Allemagne vend principalement du matériel de défense

En 2023, l’Allemagne a autorisé 326 millions d’euros d’exportations militaires vers Israël. C’est dix fois plus qu’en 2022. La plupart des autorisations ont été accordées après le choc de l’attentat du 7 octobre perpétré par le Hamas. Olaf Scholz avait alors assuré que les demandes d’armes d’Israël seraient prioritaires. Il faut cependant relativiser l’importance de ces ventes. L’Allemagne est loin derrière les États-Unis en matière de ventes d’armes à Israël et la majeure partie de ces exportations concerne des équipements de défense. En 2023, les ventes d’armes réelles représentaient moins d’un dixième du total, soit 20 millions d’euros. Dont 3 000 armes antichar portatives, 500 000 munitions et mitrailleuses.

Comme ailleurs, ces livraisons font de plus en plus débat en Allemagne, à mesure que le conflit s’enlise. La pression vient du nouveau parti d’extrême gauche BSW, dirigé par Sahra Wagenknecht, qui accroît ses positions. Elle souhaite inscrire cette question à l’ordre du jour du Bundestag la semaine prochaine. Cela ne nie pas le droit d’Israël à se défendre. Mais elle critique le soutien au gouvernement Netanyahu. « La raison d’État allemande – s’engager en faveur de la sécurité d’Israël – doit également signifier, en cas de doute, rappeler à l’ordre un gouvernement israélien incontrôlable. »» estime ainsi cette égérie de la gauche allemande.

Plus le conflit dure, plus l’opinion évolue. Seuls 17 % des Allemands soutiennent aujourd’hui l’opération à Gaza, contre plus de 50 % cet automne. Le gouvernement allemand est donc sous pression. En conséquence, les livraisons d’armes à Israël ont diminué depuis le début de l’année.

La pression s’exerce également au niveau international, et c’est quelque chose de nouveau. Le Nicaragua a déposé une plainte d’urgence en mars devant la Cour internationale de Justice, le tribunal des Nations Unies. Berlin est accusé de soutenir le génocide à Gaza, avec ses livraisons d’armes. Les délibérations auront lieu lundi et mardi prochains. Les experts juridiques ne s’attendent pas à ce que le tribunal interdise à l’Allemagne de vendre des armes à Israël. Mais Berlin aura du mal à ignorer complètement la pression internationale autour de cette plainte.

Le Canada durcit le ton envers Israël

Le 19 mars, le ministre canadien des Affaires étrangères a confirmé « arrêtez d’envoyer des armes à Israël ». Mélanie Joly a également précisé que depuis le début du conflit, le Canada n’avait approuvé que des « permis pour des biens non létaux », par exemple des « outils de communication » selon le gouvernement. Et toujours selon le ministre des Affaires étrangères, depuis le 8 janvier, « aucun permis » de livraison d’armes n’a été accordé, « compte tenu de l’évolution rapide de la situation sur le terrain ».

Evidemment cette décision d’arrêter les livraisons d’armes a provoqué une réaction du chef de la diplomatie israélienne, qui juge la décision canadienne “malheureux”et croit qu’il « porte atteinte au droit d’Israël à se défendre ».

L’industrie de défense canadienne regrettée dans la presse «le manque d’information de la part du gouvernement canadien», car rien n’a été communiqué aux fabricants d’armes. Ni en janvier, lorsque le Canada a cessé de valider les permis d’exportation, ni en mars, lorsque la décision a été officialisée. Et comme le gouvernement n’a pas encore dévoilé les prochaines étapes suite à cette décision, la confusion règne toujours pour l’industrie. Une organisation se demande par exemple si l’arrêt des livraisons d’armes à Israël s’appliquera à tous les permis, ou seulement aux nouveaux.

On ne connaît pas les chiffres des contrats militaires concernés, mais selon Radio-Canada, en 2022, le Canada a exporté plus de 14 millions d’euros de matériel militaire vers Israël et plus de 17 millions l’année précédente. Cela signifie qu’Israël est l’une des dix plus grandes destinations des exportations d’armes canadiennes.

 
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