Gertrude Stein, “Exact resemblance” (Cambourakis)

Gertrude Stein, “Exact resemblance” (Cambourakis)
Gertrude Stein, “Exact resemblance” (Cambourakis)

Portraits en transe. Après Le livre de lecture, Le monde est rond, Notre mère à tous ou même L’autobiographie d’Alice B. ToklasCambourakis editions publish Ressemblance exacte par Gertrude Stein. Ce « brève anthologie de portraits textuels composés de 1910 à 1931 »traduit et préfacé par Martin Richet, est une succulente sélection de formats courts du grand poète, auteur et collectionneur d’art américain. Ces portraits ont été peints quelques années avant l’un des textes les plus connus de Stein, L’autobiographie d’Alice B. Toklaset semble être le laboratoire de recherche, l’étape de préparation. Elle se trouve alors déjà à Paris où elle fréquente et réunit les plus grands artistes de l’époque, qu’elle accueille notamment dans le salon tenu avec son frère Léo et Alice B. Toklas, rue de Fleurus, au 6e arrondissement.

Parmi ces portraits, on retrouve notamment Matisse, Apollinaire, l’écrivain Constance Fletcher, la mécène Mabel Dodge, mais aussi Cézanne, Picasso, Juan Gris, Erik Satie et bien d’autres. Surtout, on renoue avec le trait très particulier de Gertrude Stein, sa façon de marteler certains mots ou formules, de les répéter jusqu’à devenir des refrains qui fonctionnent dans la tête et sur les lèvres comme des chants chamaniques de bon augure. dans des états de transe. Dans le portrait de Picasso, dont elle était très proche et qui avait lui-même peint son portrait (avant l’invention officielle du cubisme) en 1906, cinq ans avant ce texte, elle écrit : « Ce quelqu’un avait toujours tiré quelque chose de ce quelqu’un. Ce quelqu’un travaillait. Ce quelqu’un avait toujours travaillé. Ce quelqu’un avait toujours fait ressortir de ce quelqu’un quelque chose qui était une chose solide, une chose charmante, une chose agréable, une chose déroutante, une chose déroutante, une chose simple, une chose claire, une chose compliquée, une chose intéressante, une chose inquiétante. , chose répugnante, très jolie chose. » À propos de deux amis venus des États-Unis pour peindre et vivre ensemble, Stein compose : « Georgine Skeene adorait voyager. Helen Furr avait peu de plaisir à voyager, elle aimait rester au même endroit et y être joyeuse. Ensuite, ils se sont retrouvés ensemble et ont voyagé vers un autre endroit, y sont restés et y étaient joyeux. Ils y restaient et y étaient heureux, pas très heureux, simplement heureux. » Mais les proches et les humains ne sont pas les seuls sujets de ces délicieux portraits. Elle s’adresse par exemple à la littérature, dans les sublimes « Descriptions » : « Un livre qui, lorsqu’on l’ouvre, attire l’attention par son refus assuré de la photographie comme forme artistique. Un livre qui garde à l’esprit qu’ayant eu une habitude, il lui en faut toujours plus. Un livre qui ne peut donner à personne aucun désir, sauf celui qui provoque ensuite un changement. »

Gertrude Stein
Ressemblance exacte
Cambourakis
Traduit de l’anglais (États-Unis) et préfacé par Martin Richet
Edition: 1,200 copies.
Tarif : 20 € ; 168 p.
ISBN : 9782366249422

 
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