Bossis : il est livresque, Max

Bossis : il est livresque, Max
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Il ne faut jamais oublier les Bleus d’antan, qu’il s’agisse de ces pionniers dont Pierre Cazal nous dévoile chaque semaine les secrets, ou des figures plus récentes, bien que faisant désormais partie du passé, et qui furent aussi des pionniers pour avoir emmené l’équipe de France à des hauteurs qu’il ne connaissait pas alors.

Max des années 80

Maxime Bossis, 76 sélections entre 1976 et 1986, fait l’objet d’un ouvrage récemment publié aux Nouvelles Sources, une autobiographie qu’il a écrite avec le journaliste Emmanuel Faure. Jusqu’alors, Grand Max, titre choisi par les deux hommes, n’avait eu l’honneur d’un ouvrage qu’en milieu de carrière, en 1983, avec « Bossis Maxi-Max » écrit par Jean-Marie Lorant et forcément incomplet.

Le Grand Max fait donc partie de cette équipe de France qui, portée par le talent de Michel Platini et les brillantes intuitions de Michel Hidalgo, est passée du statut de champion du monde des matches amicaux à champion tout court à l’issue d’un Euro. 1984 maîtrisé du début à la fin, avec art et style.

Si ce Championnat d’Europe de 1984 fait l’objet du premier chapitre, présenté comme l’apogée de la carrière des Vendéens, Emmanuel Faure a choisi dès l’avant-propos de revenir sur un autre sommet, à la fois merveilleux et douloureux, le fameux match de Séville en 1982 avec son épilogue injuste : l’image de Max Bossis accroupi, le regard perdu après avoir raté le tir au but décisif, un tir bancal repoussé par l’affreux Schumacher.

Portée internationale

Bien sûr, la carrière de Max Bossis ne se limite pas à ce tir au but manqué, mais l’intéressé avoue que c’est un sujet souvent évoqué par les personnes qu’il croise et qui lui parlent. La couverture du livre a choisi de présenter au joueur le maillot bleu plutôt que celui du club. Il est vrai que ce n’est ni avec le FC Nantes ni avec Matra Racing que Bossis atteint sa stature internationale.

Bien entendu, son histoire nantaise occupe une grande place dans l’ouvrage. Une histoire qui lui a valu trois titres de champion et une Coupe de France, quelques aventures européennes avortées, et une pratique du football bien spécifique. Tout en gardant sa réserve et sa modération habituelle dans ses propos, Grand Max n’hésite pas à revenir sur certains aspects négatifs de la maison jaune.

Pas de scoop ni de nouvelles révélations toutefois. Le joueur garde un très bon souvenir de son passage à Nantes, où il est resté une figure emblématique, à deux pas de l’intouchable Henri Michel. Lancé par José Arribas en 1973, devenu cadre de l’équipe sous Jean Vincent puis capitaine sous Jean-Claude Suaudeau, Maxime Bossis ne manque pas d’entraîneurs orientés vers l’offensive, tout comme Michel Hidalgo et… Henri Michael.

Choix de carrière

Quant à la sélection, Maxime Bossis explique à quel point l’ambiance au sein du groupe a été propice à de belles performances. Certes, la concurrence était forte et certains coéquipiers avaient un foutu caractère, mais Bossis a connu peu de déceptions, si ce n’est purement sportives, au sein des Bleus. Il y devient l’un des meilleurs latéraux du monde, avant de se transformer en libéro tout aussi performant, puis en stoppeur lors d’une dernière Coupe du monde inachevée.

La lecture de l’ouvrage nous montre à quel point la carrière de Grand Max a été linéaire, sans à-coups ni zones d’ombre. Le joueur a progressé d’année en année, étant présent à toutes les rencontres, performant et souvent exemplaire. Il réfute notamment l’idée selon laquelle un défenseur doit être « mauvais », contrairement à ce qu’on lui conseillait au début de sa carrière.

La seule zone d’ombre dans la carrière de Bossis est finalement ce curieux choix d’avoir rejoint un club de deuxième division un an avant une Coupe du monde. Dans le livre, Max Bossis revient sur cet épisode, qu’il ne regrette pas, même si l’aventure Matra a tourné court. Il exprime notamment les doutes du sélectionneur sur la capacité d’un joueur de deuxième division à maintenir le niveau international, alors que son concurrent direct, Patrick Battiston, vient d’être sacré champion de France et joue régulièrement en Coupe d’Europe. On découvre alors comment le dialogue entre un entraîneur et un joueur peut être déterminant malgré des choix de carrière risqués.

 
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