L’hypermarché est le royaume des promotions. Impossible de faire un pas ou presque sans tomber sur une promotion, si d’aventure vous ne les avez pas déjà aperçus chez vous via les dépliants. Mais comme dans Astérix, où un village résiste à l’envahisseur romain, une section résiste encore aux promotions : la section livres.
À quelques exceptions près, on ne voit pas d’affiches jaune fluo avec des prix barrés ou des réductions écrites en grosses lettres et en rouge. Et évidemment encore moins de ventes ! Ceci s’explique par le fait que le livre est un produit spécial, avec la fameuse loi de Lang sur le prix unique du livre, datant de 1981.
Jack Lang est alors ministre de la Culture de François Mitterrand et souhaite protéger les libraires indépendants de la concurrence des grands magasins. Et dans les grands magasins, comme les hypermarchés bien sûr, mais aussi des enseignes comme la Fnac qui, en se développant, menacent ce que l’on appellera les « libraires de quartier ».
Le but de la loi Lang
Il fixe ce qu’on appelle le prix unique du livre. D’ailleurs, si vous regardez au dos du livre, vous verrez clairement un prix qui y a été imprimé par l’éditeur. Alors que lorsque vous achetez un pot de Nutella ou un Camembert Président, la marque n’a pas imprimé le prix, c’est elle qui le fixe librement.
Pour ses défenseurs, la loi Lang empêche donc les supermarchés de baisser le prix des livres, alors qu’ils pourraient le faire en sacrifiant leur marge sur quelques produits, notamment les best-sellers, pour étouffer les libraires. Et comme un supermarché ne vend pas que des livres, il pourrait se développer sur d’autres produits. Ce que le petit libraire ne peut pas faire. C’est l’esprit de la loi Lang : le même prix pour tout le monde.
Livres à petit prix : le marché de l’occasion
Cependant, on peut parfois constater des réductions de 5% sur certains livres, à la Fnac, comme dans les grandes surfaces. C’est en réalité la seule tolérance permise par la loi. Mais avouez qu’on ne traverse pas la ville pour gagner 5% sur un livre de poche à 8 euros. Et puis quand on compare 5% avec le niveau de promotion que vous voyez habituellement dans votre hypermarché, il n’y a aucune raison de regarder en arrière !
Alors impossible de payer moins cher ses livres ? Non. Mais difficile, oui, du moins pour les nouveaux livres. Le seul moyen est de visiter régulièrement les magasins de liquidation. Soit des marques généralistes comme Noz par exemple, soit des marques spécialisées comme MaxiLivres. Vous y trouverez des livres que l’éditeur a directement revendus à des prix très réduits pour s’en débarrasser.
Soit parce qu’ils ne fonctionnaient pas, soit parce que la diffusion était trop importante. Problème : vous ne trouverez pas forcément le livre que vous cherchez… Le plus simple est de le faire en seconde main. Là, pour l’instant, les prix sont libres. Et souvent très faible en fait.
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