Joe Biden tourne la question de l’immigration à son avantage

Joe Biden tourne la question de l’immigration à son avantage
Joe Biden tourne la question de l’immigration à son avantage
L’immigration, prisonnière des calculs électoraux à Washington

La question de l’immigration est devenue un véritable piège pour le président sortant. L’afflux de demandeurs d’asile et d’immigrés clandestins a atteint des proportions incontrôlables, avec des pics quotidiens dépassant parfois les 10 000 individus, laissant la police des frontières impuissante et les populations locales ulcérées. En ne réagissant pas, Joe Biden s’est exposé à la vindicte des Républicains, qui l’accusent de faiblesse et d’incompétence. Mais en prenant le taureau par les cornes, comme il l’a fait au début du mois, il s’est attiré les foudres de certains démocrates, qui l’accusent de nier les valeurs du Parti et de mener une politique de DROITE.

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Une réforme impossible

La décision de fermer la « frontière sud » si nécessaire est en effet la mesure la plus forte prise par un président démocrate depuis longtemps. Elle résulte de l’impossibilité dans laquelle se trouvait Joe Biden, comme ses prédécesseurs, de faire voter par le Congrès une loi qui réformerait en profondeur l’immigration aux Etats-Unis. Le projet qu’il a voulu soumettre en février dernier était pourtant l’un des plus ambitieux depuis près d’un demi-siècle : il prévoyait une augmentation significative des moyens pour sécuriser la frontière (plus d’agents sur le terrain, plus de juges pour statuer sur les demandes d’asile), tout en cherchant à une solution pour les quelque onze millions d’immigrés illégaux qui vivent et travaillent dans le pays.

En prétendant que ce projet n’allait pas assez loin, les élus républicains ont eu du mal à cacher qu’ils ne souhaitaient surtout pas que le président sortant soit crédité, de quelque manière que ce soit, d’une quelconque avancée sur un dossier. dont Donald Trump a fait son cheval de bataille depuis sa première candidature en 2016. Joe Biden avance donc désormais avec les décrets présidentiels.

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La carte verte à portée de main

Celle qu’il vient de prendre en faveur des conjoints de citoyens américains est indéniablement astucieuse. Ils pourront désormais obtenir un titre de séjour permanent (la fameuse « carte verte », prélude à la demande de nationalité) sans avoir à retourner dans leur pays d’origine, où ils ont parfois dû attendre jusqu’à dix ans pour être séparés de leurs familles – ce qui signifie que beaucoup n’ont pas pris de risque. Vous devrez remplir certaines conditions, notamment être aux États-Unis depuis au moins dix ans. Cette exigence exclura probablement la moitié du million d’immigrants sans papiers mariés à des Américains.

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Il resterait donc au moins 500 000 candidats potentiels – et des procédures qui s’étaleraient sur des mois, voire des années. Bien au-delà de l’élection présidentielle, avec le risque que Donald Trump, s’il est élu, y mette un terme. Le message est donc clair pour les conjoints américains d’immigrés clandestins en quête de régularisation : votez pour Joe Biden et les démocrates. Leurs voix et celles de leurs proches pourraient faire la différence, notamment dans les États où les immigrés sont nombreux, et particulièrement dans les bastions républicains comme l’Arizona et la Géorgie, que Joe Biden a remporté de très peu en 2020.

 
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