De l’eau pour aider ! – .

De l’eau pour aider ! – .
De l’eau pour aider ! – .

LLa situation est désastreuse : à cause de la sécheresse, les sources d’eau se sont taries et les habitants sont obligés de faire la queue pour obtenir l’eau distribuée par les autorités.

Depuis mai, le barrage de Ben Khedda, principale source d’eau courante de la wilaya de Tiaret, est complètement à sec. Les conséquences sont dramatiques pour les habitants. Les faibles précipitations et les températures atteignant 40°C ont créé une situation intenable. Malgré les promesses répétées du président Abdelmadjid Tebboune de rétablir la situation, rien ne se passe.

Aucune solution viable n’a été trouvée. Début juin, suite aux premières manifestations de protestation contre la pénurie d’eau, Tebboune a ordonné un plan exceptionnel et urgent pour rétablir l’approvisionnement en eau avant la fête de l’Aïd al-Adha. Sans succès. Actuellement, les habitants de Tiaret et d’autres régions touchées se sentent abandonnés. Les manifestations et les barrages routiers témoignent d’une frustration croissante face à une administration inefficace et incompétente, symptomatique d’un gouvernement déconnecté des réalités de sa population.

A l’approche de l’élection présidentielle algérienne (en septembre prochain), la gestion de cette crise constitue un test crucial pour le président Tebboune, qui laisse planer un faux suspense sur sa candidature. Mais il a l’habileté de se sortir des mauvais moments : soit il détourne l’attention vers son ennemi juré, le Maroc, soit il se lance dans des promesses fantasques pour pacifier les services de renseignements algériens rebelles. Sur ce dernier point, il est franchement doué.

Avec un aplomb de magicien, il avait ainsi affirmé que l’Algérie, qui dispose de 2,2 milliards de tonnes de réserves de phosphate et d’une production réelle de 1,8 million de tonnes, deviendrait le premier producteur de phosphate en Afrique, et même sur la scène mondiale. A la tribune de la 78e Assemblée générale de l’ONU, il annonçait en septembre 2023, avec une assurance déconcertante, que l’Algérie produirait 1,3 milliard de m³ d’eau potable par jour d’ici fin 2024 grâce au dessalement. Si le ridicule tuait, Tebboune serait mort immédiatement. Quelques mois plus tôt, en Russie, il s’était lancé dans une tirade historique dans laquelle il confondait allègrement les époques, remerciant Vladimir Poutine pour une place dédiée à l’émir Abdelkader, affirmant que le tsar Nicolas II avait offert à ce dernier les insignes de l’aigle blanc.

Hélas, l’histoire a rappelé à Tebboune que Nicolas II était monté sur le trône en 1894, bien après la mort de l’émir. C’est dire si Tebboune affiche une ignorance crasse qui fait rire amèrement ses auditeurs désabusés, contraints de cacher leur hilarité derrière une façade de décence. Et pourtant, c’est très probablement lui qui sera réélu président en septembre prochain. Malgré le fait qu’il accumule les gaffes et les platitudes sans substance. Malgré, surtout, son bilan chaotique. Arrivé au pouvoir en décembre 2019 dans un climat de contestation et de défiance généralisée, il n’aura jamais réussi à incarner l’espoir de changement qu’il prétendait représenter.

L’économie algérienne reste fragile, toujours excessivement dépendante des hydrocarbures, malgré les tentatives de diversification économique. Le taux de chômage reste alarmant, notamment parmi les jeunes, qui constituent une grande partie de la population. « Les jeunes Algériens sont confrontés à de nombreuses vulnérabilités qui conduisent à des inégalités multidimensionnelles. La première des inégalités est celle de l’insertion sociale par le travail, qui apparaît comme une priorité politique au regard des dispositifs étatiques déployés, mais leur efficacité reste faible », indique une étude publiée en mars 2023 par la Fondation FriedrichEbert-Stiftung. En matière de libertés publiques et de droits humains, le bilan de Tebboune est encore plus accablant.

Sous son mandat, la répression des voix dissidentes a atteint des sommets sans précédent. Des journalistes, des militants des droits humains et des membres de la société civile ont été systématiquement harcelés, arrêtés et emprisonnés sous de faux prétextes. Les manifestations pacifiques ont été brutalement réprimées et les espaces de liberté d’expression se sont réduits à un rythme alarmant. La promesse de démocratisation et de respect des droits fondamentaux s’est transformée en une politique de répression systématique et de muselage de toutes les formes de protestation.

Sur la scène internationale, l’Algérie mène une diplomatie absurde qui la discrédite et l’isole de plus en plus, même de ses alliés traditionnels. Alors, les Algériens doivent-ils réélire Tebboune ?

Par D. William

 
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