Après le séisme de dissolution, la gauche cherche l’union, le RN en quête d’élargissement

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Keystone-SDA

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10 juin 2024 – 21h40

(Keystone-ATS) Au lendemain du coup de tonnerre de la dissolution annoncée par Emmanuel Macron, les grandes manœuvres ont commencé lundi : le RN de Jordan Bardella met en scène ses négociations avec Marion Maréchal. La gauche cherche à s’unir malgré ses très fortes divergences.

La classe politique a passé sa journée de lundi en meetings et autres meetings secrets ou très médiatisés, après la victoire historique de l’extrême droite aux élections européennes dimanche et la dissolution retentissante de l’Assemblée nationale.

La France est désormais plongée dans une zone de turbulences, où se déroule « un scénario extraordinairement incertain » selon les mots de Brice Teinturier, directeur général adjoint d’Ipsos.

« Le désaveu profond de la majorité présidentielle et de la dynamique du Rassemblement national (RN), on ne voit pas pourquoi cela s’inverserait, pourquoi cela se modérerait énormément dans les trois semaines à venir. Mais on peut encore avoir des surprises”, souligne-t-il auprès de l’AFP.

Campagne éclair

Trois semaines de campagne éclair s’ouvrent avant le premier tour des élections législatives le 30 juin puis le deuxième le 7 juillet, à la veille des Jeux olympiques de Paris (26 juillet – 11 août).

Les candidatures doivent être déposées entre le mercredi 12 juin et le dimanche 16 juin à 18 heures, selon le décret publié lundi au Journal officiel. La campagne électorale pour le premier tour débutera lundi 17 juin.

“J’ai confiance dans la capacité des Français à faire le choix le plus juste pour eux-mêmes et pour les générations futures”, a écrit le chef de l’Etat lundi sur X.

C’est un pari pour lui car le vote de sanction vient d’atteindre des records. Menée par Jordan Bardella, la liste Rassemblement national a triomphé avec quelque 31,37% des voix, loin devant la candidate macroniste Valérie Hayer (14,60%) et la tête de liste PS Raphaël Glucksmann (13,83%).

Bardella court LR

Le président du Rassemblement national, qui s’apprête à « aller à Matignon » selon le vice-président du parti Sébastien Chenu, s’est posé en rassembleur lundi en recevant Marion Maréchal au siège du RN sous l’œil d’un essaim. de caméras.

Mme Maréchal, tête de liste Reconquête fraîchement élue à Bruxelles (5,74%), a exprimé son “vœu ardent” d’un accord avec le RN en vue des élections législatives, à l’issue d’un entretien d’une heure au cours duquel elle tante Marine Le Pen y a participé.

Surtout, M. Bardella, reconnaissant qu’il était “difficile de gagner seul”, a “tendu la main” aux Républicains, affirmant avoir eu des “discussions” avec certains de leurs cadres.

Une manière de semer encore plus de confusion chez des LR plus que jamais en quête de ligne directrice, après un nouveau score terne dimanche (7,25%). Les poids lourds du parti d’Eric Ciotti étaient en pourparlers lundi en fin d’après-midi au Sénat pour élaborer une stratégie.

Des négociations difficiles à gauche

A gauche, les négociations entamées lundi s’annoncent difficiles entre les partis de gauche mis à mal lors de ces élections européennes par des attaques entre socialistes et insoumis.

Une réunion a eu lieu lundi après-midi au siège des Écologistes, à laquelle ont participé le staff des Insoumis, ainsi que le patron des communistes Fabien Roussel, rejoint tardivement par le Premier secrétaire du PS Olivier Faure.

Les socialistes, qui entendent pousser leur avantage né du bon score de Raphaël Glucksmann devant LFI (9,89%), ont également participé à une première réunion dans la matinée avec EELV, le PCF, des syndicats et des membres de la société civile.

“Front populaire”

Au centre des tensions, la personnalité et les propos de Jean-Luc Mélenchon, avec qui le Premier secrétaire du PS Olivier Faure a prévenu qu’il ne s’alignerait pas comme en 2022, affirmant qu’« il faut faire quelque chose de nouveau ». M. Faure s’est également associé à la proposition de l’Insoumis François Ruffin de former un « front populaire » pour contrer l’extrême droite.

En 2022, PS, LFI, PCF et Écologistes avaient réussi un exploit en faisant venir 151 députés grâce à l’alliance Nupes qui a implosé l’automne dernier.

La gauche est en tout cas pressée de s’unir de tous bords, alors que les appels en ce sens ont fleuri de la part des syndicats, des associations féministes et même du monde de la culture.

Du côté du camp présidentiel, le chef de l’Etat, présent lundi à Tulle et Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) pour les commémorations, a promis de s’exprimer cette semaine pour indiquer « l’orientation » qu’il estime « juste pour le nation”. Il reçoit également les dirigeants des partis de la majorité pour un dîner lundi soir.

Selon un tout premier sondage Harris Interactive – Toluna publié lundi, le RN obtiendrait 34 % des intentions de vote au premier tour, contre 22 % pour la gauche si elle est unie et 19 % pour les macronistes.

“Il y avait une autre voie” que celle de la dissolution, a regretté sur France 2 la présidente sortante de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, espérant néanmoins que ces nouvelles élections permettront de constituer cette fois une “majorité solide” autour de la tête de l’Assemblée nationale. l’État, grâce aux « coalitions les plus larges possibles ».

En attendant, le temps est suspendu à l’Assemblée nationale. « L’ensemble du programme est annulé. C’est un peu un coup dur», confie une Source parlementaire. Au Sénat également, les travaux sont suspendus.

 
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