Les négociations sur l’assurance chômage en France, entre patronat et syndicats, butent toujours sur l’indemnisation des seniors et des frontaliers, mais les négociateurs espéraient vendredi parvenir à un accord la semaine prochaine. Les négociations entre partenaires sociaux doivent être conclues le 14 novembre – et le cas échéant le 15 – et le nouvel accord sur l’assurance chômage remplacera les règles d’indemnisation actuelles à partir du 1er janvier.
Le gouvernement a demandé aux partenaires sociaux de trouver 400 millions d’euros supplémentaires par rapport à l’accord conclu en novembre 2023, signé par la CFDT, FO et la CFTC ainsi que par l’ensemble des organisations patronales, mais qui n’avait pas été approuvé par Attal. gouvernement en raison de l’absence d’accord sur les personnes âgées.
La séance de négociation de vendredi permet “d’envisager une réunion de travail qui pourrait être positive la semaine prochaine”, a déclaré le négociateur du Medef, Hubert Mongon. Avant la dernière séance de négociations de jeudi, les employeurs doivent transmettre mardi une nouvelle proposition de texte aux syndicats. L’accord de 2023 devrait être repris dans son intégralité, complété par des dispositions pour les travailleurs frontaliers. Ces derniers perçoivent actuellement une indemnisation calculée sur la base de leurs salaires perçus à l’étranger, généralement plus élevés qu’en France, notamment pour ceux qui ont travaillé en Suisse et au Luxembourg.
Il s’agirait d’appliquer un coefficient pour tenir compte de la différence de niveau de vie entre le pays d’activité du bénéficiaire et la France. La révision des indemnisations des frontaliers, souhaitée également par le gouvernement, est “un axe central de nos propositions, sans lequel une signature ne pourrait être initiée de la part des trois organisations patronales (Medef, CPME, U2P)”, a expliqué Hubert Mongon. Mais la mesure n’est pas acceptée par tous les syndicats. “On met le doigt sur quelque chose de dangereux en appliquant des coefficients”, a réagi le négociateur de FO Michel Beaugas, se disant “attaché à l’égalité républicaine”.
Frédéric Belouze (CFTC) craint également « d’ouvrir la boîte de Pandore » et demande qu’une telle mesure, si elle est adoptée, n’ait qu’un « caractère exceptionnel ». Le négociateur CFDT Olivier Guivarch estime pour sa part que faire des économies sur l’indemnisation des frontaliers constitue « la moins pire des réponses » à la volonté du gouvernement de faire des économies. Si ce sujet « pose des difficultés », il est néanmoins « possible de le mettre dans un protocole d’accord », a-t-il estimé.
La CFE-CGC accepte le principe du coefficient : « C’est nous qui l’avons proposé », explique Jean-François Foucard, qui juge que « pour les frontaliers, c’est clair qu’il y a un problème ». La CGT dit en revanche «non à l’abaissement des droits» des travailleurs frontaliers qui «ont cotisé ou payé des impôts», dans un communiqué commun avec l’OGBL luxembourgeois et les syndicats suisses UNIA et SGB USS, estimant qu’elle Ce n’est pas à eux de payer l’indemnisation insuffisante de l’Unédic par la Suisse ou le Luxembourg.
Vous nous suivez déjà sur WhatsApp ?
Abonnez-vous à notre chaîne, activez le petit ???? et vous recevrez un récapitulatif de l’actualité chaque jour dans début de soirée.