Nouvelle-Calédonie toujours sous tension, premiers Français évacués

Nouvelle-Calédonie toujours sous tension, premiers Français évacués
Nouvelle-Calédonie toujours sous tension, premiers Français évacués

Malgré les appels à « l’apaisement » sur place du chef de l’État, les barrages routiers, démantelés par la police et souvent immédiatement réinstallés, continuent de gêner la circulation et les violences se poursuivent. Dans la nuit de vendredi à samedi dans le quartier Kaméré de Nouméa, 35 personnes, dont sept mineurs, selon les autorités, ont dû être évacuées par mer sous la protection de la brigade nautique après l’incendie d’une maison du quartier et des pillages. .

La police « est passée dans la rue avec un micro pour nous dire d’évacuer le quartier. Les enfants ont été pris en charge en priorité”, a expliqué à l’AFP une mère de jumeaux de deux ans. « Nous avons appris par les gens du quartier que notre maison avait été pillée dans la nuit, comme d’autres. C’est horrible, très choquant”, a-t-elle déclaré en larmes au téléphone. “On ne s’est jamais senti en insécurité ici, bien au contraire… Les gens qui ont incendié et saccagé les maisons du quartier n’étaient pas forcément les gens du barrage”, qui “nous ont dit qu’ils allaient essayer d’apaiser le jeu avec les jeunes”, ” elle a continué.

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«On maintient la résistance»

Le FLNKS (Front de libération nationale kanak et socialiste) a lui-même reconnu samedi qu'”aujourd’hui, l’objectif principal du mouvement indépendantiste est d’apaiser les tensions et de trouver des solutions durables pour notre pays”. Les indépendantistes réclament toujours le retrait de la révision constitutionnelle du corps électoral, risquant, selon eux, de minimiser encore davantage les voix du peuple kanak, que le gouvernement avait récemment prévu de faire voter au Congrès en juin.

Tout en exigeant une nouvelle fois le 13 mai l’abandon de cette loi qui a mis le feu aux poudres et déclenché des émeutes sans précédent en 40 ans, le FLNKS a indiqué prendre « acte du processus de désescalade proposé par le président de la République et des engagements demandés à chacun ». des partis afin de pouvoir sortir par le haut de cette crise.

“En ce sens, le FLNKS renouvelle son appel au calme et demande également de desserrer l’étau sur les principaux axes de circulation pour que la population calédonienne puisse, progressivement, se déplacer librement, s’approvisionner et avoir accès aux services publics les plus élémentaires”, » écrit le mouvement indépendantiste.

“Nous maintenons la résistance dans nos quartiers”, avait lancé la veille Christian Tein, le leader du CCAT, le collectif indépendantiste qui organise la contestation, dénonçant “la forte répression (…) que subit notre population”.

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« Policier en civil »

Le bilan des violences s’est élevé vendredi à sept morts, le septième étant un homme de 48 ans dont l’identité n’a pas été communiquée, tué à Dumbéa (près de Nouméa) par un policier. Ce dernier a été placé en garde à vue. Il s’agissait “d’un policier en civil, qui n’était pas en service” et “a été agressé par une vingtaine d’individus dans le cadre d’un barrage”, a indiqué samedi Marie Guévenoux.

“Il n’y a pas d’opérations de police qui ont entraîné la mort de personnes et il est extrêmement important de le souligner”, a-t-elle poursuivi, alors que ce décès fait craindre un embrasement de la situation sur place, où le calme reste précaire deux jours après la visite. du chef de l’État.

La levée de l’état d’urgence n’interviendra pas dans l’immédiat, a confirmé Marie Guévenoux. Cela ne peut se faire « qu’à condition que les barrages soient levés et que le calme soit rétabli », « je crains qu’au moment où je vous parle, cela ne soit pas possible ». Le président de la République a donné jusqu’à fin juin aux élus et dirigeants politiques de l’archipel, aidés par une « mission de médiation » de trois hauts responsables dépêchés depuis Paris, pour trouver « un accord global » qui « puisse être soumis à le vote des Calédoniens.

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