« Ils étaient convaincus que notre société était infiltrée par les Russes »

« Ils étaient convaincus que notre société était infiltrée par les Russes »
« Ils étaient convaincus que notre société était infiltrée par les Russes »

Pour Eddy Vos, « la première question est de savoir qui se cache derrière Beijer et Bouhouche ». Pour qui roulaient-ils ? Et sa réponse : en fait, on ne l’a jamais su. Cependant, dit-il, « les liens sont nombreux ».

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Pour Eddy Vos, il n’est pas anodin que le procès de l’affaire BND se soit terminé en avril 1982, soit juste avant les premiers faits liés au Brabant wallon, le vol en mai 82 à Ixelles de l’Austin Allegro suivi de celui du VW Santana qui servira à l’attaque de l’épicerie de Maubeuge et à l’attaque de l’armurerie Dekaise à Wavre.

Eddy Vos ne voit pas la chronologie comme une coïncidence. Pour lui, le procès du commandant de gendarmerie Léon François avait démontré que le BND et ses connexions américaines faisaient appel au monde criminel pour leur sale boulot. Les dirigeants du BND ont été condamnés à des peines de prison. Cependant, ils pensaient avoir agi pour « protéger » la société. Pour eux, le système policier belge n’était pas à la hauteur pour lutter contre une nouvelle criminalité. Ils avaient cherché à le démontrer et tant les dirigeants politiques que l’état-major les avaient ignorés.

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Indications ciblées

Eddy Vos voit des liens dans l’affaire des réseaux Gladio en sommeil. « Dans ce cas, on retrouve l’utilisation de caches d’armes (comme celle enfouie sous le viaduc de Vilvorde, avec une partie des armes volées à l’ESI, l’escadron spécial d’intervention de la gendarmerie : les armes étaient si bien emballées qu’elles pouvaient être utilisées une vingtaine d’années). des années plus tard, ce qui montre qu’il n’était pas destiné à être utilisé immédiatement).

Eddy Vos rappelle le vol d’or de l’affaire Zwarts, les caches de matériel militaire typiquement Gladio et les détails des cartes d’identité (volées à Chaumont-Gistoux, retrouvées à Sart-Dames-Avelines sur instruction de Pékin lors de son procès).

Eddy Vos arrive ainsi à Pékin, Bouhouche et son grand ami Mendez (directeur commercial au FN, assassiné à Rixensart, début janvier 1986). «Ils étaient convaincus que notre société était infiltrée par les Russes (ce que nous appelions ‘le péril rouge’) et que nous devions donc agir et être prêts en cas d’invasion.»

Méndez était convaincu que les armes volées à son domicile en mai 1985 avaient été utilisées lors des tueries survenues dans le Brabant quatre mois plus tard. « Mais de quelles armes parlait-il ? » demande Vos, sachant que les armes volées à l’ESI n’ont pas été utilisées.

Les pièces du puzzle

“Les liens de Bouhouche avec le WNP sont connus”, poursuit Eddy Vos, “contrairement à Pékin”.

Cependant, le WNP semble être une copie de Gladio et, selon ses membres, le Westland New Post avait essentiellement les mêmes objectifs. Le fait que Gladio soit resté secret jusqu’en 1990, contrairement au WNP apparu dès 1981, confirme l’existence de connexions.

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Un indice est qu’au WNP on utilisait la même méthode qu’à Gladio pour se reconnaître, c’est-à-dire le système du billet de 20 francs déchiré, les blanches devant se compléter.

Eddy Vos ajoute des exercices de tir dans les bois de Hourpes et de La Houssière, deux lieux récurrents dans le Brabant wallon. Cela rappelle encore l’opération Gigungagap dont Michel Libert, numéro 2 du WNP, a beaucoup parlé. Libert a expliqué qu’il s’agissait de la reconnaissance des supermarchés. Et Bouhouche envisageait également de racketter les supermarchés.

Eddy Vos, qui voit un fil conducteur dans tout cela, n’exclut pas qu’un ‘pseudo-Gladio’ ou un ‘pseudo-BIC-BND’ ait été créé dans le but de les utiliser en pratique dans le Brabant wallon, que ce soit sur le terrain ou pour tromper la police. “C’est une approche”, a-t-il déclaré, “qui n’avait jamais été envisagée auparavant”.

 
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