« L’ordre doit prévaloir », dit Biden face à la mobilisation étudiante pour Gaza – 03/05/2024 à 02:52 – .

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Des policiers démantelent le campement pro-palestinien sur le campus de l’Université de Californie (UCLA), le 2 mai 2024 à Los Angeles (AFP / ETIENNE LAURENT)

Le président Joe Biden a appelé jeudi au retour à l’ordre face à la mobilisation contre l’offensive israélienne dans la bande de Gaza qui ébranle les universités américaines, après deux longues semaines de silence.

Ce discours intervient après une série de démantèlements manu militari par la police de campements pro-palestiniens, le dernier en date à l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA), où elle a arrêté des dizaines d’étudiants.

A six mois des élections, dans des Etats-Unis polarisés, le président démocrate s’est engagé sur ce dossier susceptible de mettre à mal sa campagne pour affirmer que « l’ordre doit prévaloir ».

“Nous ne sommes pas un pays autoritaire qui fait taire les gens”, a néanmoins assuré Joe Biden lors d’une courte allocution.

Dans la matinée, son adversaire républicain Donald Trump l’a accusé d’inaction face au mouvement pro-palestinien. « Ce sont des cinglés de gauche radicale et nous devons les arrêter maintenant », a-t-il déclaré à son arrivée à son procès à New York.

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Carte des universités américaines où des personnes ont été arrêtées après des manifestations pro-palestiniennes entre le 17 et le 2 mai (AFP / Corin FAIFE)

Depuis le 17 avril, une vague de mobilisation pour Gaza déferle sur les campus américains, dans une quarantaine d’universités, de la côte atlantique jusqu’en Californie, évoquant des manifestations contre la guerre du Vietnam.

– Près de 2 000 arrestations –

La police est intervenue à plusieurs reprises ces derniers jours pour déloger les manifestants. Près de 2 000 personnes ont été arrêtées, selon un bilan établi par plusieurs médias américains.

Les étudiants appellent notamment les universités à rompre les liens avec des mécènes ou des entreprises liées à Israël et dénoncent le soutien quasi inconditionnel des États-Unis à son allié engagé dans une campagne massive dans la bande de Gaza, en représailles à l’attaque du Hamas le 7 octobre dernier. son sol.

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La police arrête deux manifestants lors du démantèlement du campement pro-palestinien sur le campus de l’Université de Californie (UCLA), le 2 mai 2024 à Los Angeles (AFP / ETIENNE LAURENT)

A UCLA, les manifestants ont été arrêtés un à un, menottés puis emmenés dehors après un face-à-face tendu avec la police, selon un journaliste de l’AFP.

La police a méthodiquement démonté les palettes en bois et les panneaux de contreplaqué d’une barricade entourant le camp et a démonté les tentes des manifestants, dont beaucoup portaient des kaffiyehs.

Après plusieurs avertissements, “environ 300 manifestants sont partis volontairement tandis que plus de 200 ont résisté à l’ordre de dispersion et ont été arrêtés”, a déclaré le président de l’UCLA, Gene Block, dans un communiqué.

La nuit précédente, des heurts avaient éclaté sur ce campus lorsque des contre-manifestants, pour la plupart masqués, avaient attaqué le campement pro-palestinien et tenté de briser une barricade. Manifestants et contre-manifestants se sont alors affrontés à coup de bâtons et de projectiles.

Graeme Blair, professeur de sciences politiques à UCLA, regrette une crise « tellement inutile ».

type="image/webp">Affrontements entre policiers et étudiants pro-palestiniens sur le campus de l'université de Californie (UCLA), le 2 mai 2024 à Los Angeles (AFP / Etienne LAURENT)
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Affrontements entre policiers et étudiants pro-palestiniens sur le campus de l’université de Californie (UCLA), le 2 mai 2024 à Los Angeles (AFP / Etienne LAURENT)

« L’université et les autorités ont eu l’opportunité de désamorcer la situation. “Ils ont envoyé la police très tard contre les extrémistes hier soir (lors de l’attaque des contre-manifestants, ndlr) et maintenant ils s’en prennent aux étudiants participant à une manifestation pacifique”, a-t-il déclaré à l’AFP.

Le président de l’UCLA avait mis en garde avant ces violences contre la présence de personnes extérieures au campus.

– « Désinvestissement » –

Quelque 300 personnes ont été arrêtées mercredi à New York sur des sites universitaires, selon les autorités. Dans la nuit de mardi à mercredi, la police avait déjà chassé des manifestants pro-palestiniens barricadés dans la prestigieuse université de Columbia, épicentre de la mobilisation étudiante.

La police de New York a indiqué jeudi que sur les 282 individus arrêtés mardi soir sur les campus de Columbia et du CCNY, 48 % étaient des manifestants extérieurs aux universités.

type="image/webp">Affrontements entre policiers et étudiants pro-palestiniens sur le campus de l'université de Californie (UCLA), le 2 mai 2024 à Los Angeles (AFP / Etienne LAURENT)
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Affrontements entre policiers et étudiants pro-palestiniens sur le campus de l’université de Californie (UCLA), le 2 mai 2024 à Los Angeles (AFP / Etienne LAURENT)

Contrairement à d’autres institutions, l’université Brown (Rhode Island, est) s’est mise d’accord avec les manifestants sur le démantèlement de leur campement en échange d’un vote sur un éventuel « désinvestissement » des « +entreprises qui rendent possible et profitent du génocide à Gaza+.

Une mobilisation qui inspire les militants pro-palestiniens du monde entier, en France, notamment sur les sites de la prestigieuse école Sciences Po, dont les locaux principaux seront fermés vendredi, à l’Université McGill au Canada, et jeudi en Suisse, à l’Université de Lausanne (UNIL).

Les images de la police anti-émeute intervenant sur les campus ont fait le tour du monde et ont suscité une vive réaction en Israël.

Son président Isaac Herzog a dénoncé une « terrifiante résurgence de l’antisémitisme » dans le monde, et particulièrement aux Etats-Unis, où des « universités renommées » sont « contaminées par la haine ».

 
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