Des milliers de personnes manifestent aux Canaries contre le surtourisme – rts.ch

Des milliers de personnes manifestent aux Canaries contre le surtourisme – rts.ch
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Des Baléares aux Canaries en passant par Barcelone et Malaga, les mouvements hostiles au surtourisme se multiplient en Espagne, deuxième destination mondiale. Ils poussent les autorités à agir pour concilier le bien-être des habitants avec un secteur économique crucial.

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi dans les îles espagnoles des Canaries pour protester contre le tourisme de masse qui, selon eux, envahit l’archipel. Les manifestants ont exigé que les autorités limitent le nombre de touristes.

Pour les organisateurs de la manifestation, le modèle économique actuel est néfaste tant pour les habitants que pour l’environnement. Ils exigent que les autorités limitent le nombre de touristes.

« Nous ne sommes pas contre le tourisme. Nous leur demandons simplement de changer le modèle actuel, qui permet une croissance illimitée du tourisme », a déclaré l’un des manifestants à la télévision publique espagnole.

Les manifestants réclament notamment l’arrêt de la construction de deux nouveaux hôtels à Tenerife, la plus grande et la plus développée des sept îles de l’archipel, et que les habitants aient leur mot à dire dans les décisions concernant le développement du tourisme.

Certains membres du collectif « Canarias se agota » ont entamé une grève de la faim. [AFP – DESIREE MARTIN]

“Nos îles sont un trésor qu’il faut défendre”, assure “Canarias se agota” (“Les Canaries s’épuisent”), le collectif à l’origine de ce mouvement dont certains membres ont entamé une grève la semaine dernière. avide de faire pression sur les autorités.

L’année dernière, les Canaries ont accueilli 16 millions de visiteurs, soit sept fois plus que leurs 2,2 millions d’habitants. Un chiffre extrêmement élevé au regard des « ressources » locales, a déploré le porte-parole du collectif Victor Martin, dénonçant un « développement-suicide ». Quatre habitants sur dix travaillent dans le tourisme, qui représente 36% du PIB.

“Rentrer chez soi”

Cette colère n’est pas isolée, plusieurs mouvements « anti-touristes », largement relayés sur les réseaux sociaux, ayant émergé ces dernières semaines ailleurs dans le pays.

À Malaga, haut lieu du tourisme « sol y playa » (soleil et plage) en Andalousie (sud), des autocollants aux slogans importuns ont fleuri sur les murs et les portes des hébergements touristiques (« Avant ici, c’était ma maison », « c’était ça pue les touristes », « rentrez chez vous »…).

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Même chose à Barcelone ou aux Baléares, où des militants ont installé de faux panneaux à l’entrée de certaines plages signalant, en anglais, des risques de « chutes de pierres » ou de piqûres de « méduses dangereuses », afin de faire fuir les gens. visiteurs.

De multiples griefs, dont le manque d’eau

Parmi les doléances avancées par les habitants figurent la pression immobilière, la multiplication des locations touristiques ayant contraint de nombreux habitants à fuir les centres-villes, ainsi que la pollution sonore et environnementale.

En Catalogne, confrontée depuis trois ans à une sécheresse historique, la pression exercée sur les réserves d’eau par les hôtels de la Costa Brava suscite l’irritation, alors que les autorités ont placé la quasi-totalité de la région en état d’urgence. urgence début février.

Plusieurs villes se mobilisent

Déjà dans les années 2010, les habitants se mobilisaient contre le surtourisme, principalement à Barcelone. Mais après la pause due au Covid-19, l’exaspération semble avoir augmenté d’un cran, alors que l’Espagne a accueilli l’année dernière un record de 85,1 millions de visiteurs étrangers et que l’activité touristique devrait encore battre des records cette année, selon Exceltur.

Astucieusement, la municipalité de Barcelone a décidé de supprimer une ligne de bus de Google Maps afin que les touristes ne la retrouvent plus sur leur smartphone lorsqu’ils souhaitent se déplacer dans la ville pour rejoindre le célèbre Parc Guëll. [KEYSTONE – RAF CASERT]

Soucieuses d’éviter tout embouteillage, plusieurs villes ont pris les devants, comme Saint-Sébastien, au Pays basque (nord), qui a décidé fin mars de limiter les groupes touristiques à 25 personnes dans son hyper-centre après en avoir interdit l’usage. de haut-parleurs lors des visites guidées.

Fin mars, Séville (sud) a annoncé qu’elle pourrait rendre payant l’accès à sa célèbre place d’Espagne pour les non-résidents. Barcelone a décidé de supprimer de Google Maps une ligne de bus très appréciée des touristes afin de la restituer aux résidents.

>> Lire aussi : Un tour du monde des attractions touristiques décidées à être moins accueillantes

Un poids économique considérable

Mais pour les autorités, ces décisions ne sont pas faciles à prendre. En Espagne, le tourisme représente 12,8% du PIB et 12,6% des emplois : d’innombrables familles dépendent donc de ce secteur et seraient mécontentes que le pays se détourne de sa tradition d’accueil.

Les conséquences du surtourisme sur l’immobilier impliquent « d’agir pour limiter le nombre d’appartements touristiques », mais le gouvernement est également « conscient de l’importance du secteur touristique », a assuré dimanche la ministre du Logement Isabel Rodríguez, en défendant une approche équilibrée dans une interview avec le quotidien El País.

>> Lire aussi : Nombre record de touristes internationaux en Espagne en 2023

jfe avec AFP

 
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