Chaos à Berlin à propos de la conférence sur la Palestine

Chaos à Berlin à propos de la conférence sur la Palestine
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Interdictions d’entrée

Pourtant, ce week-end à Berlin, rien ne s’est passé comme prévu. Initialement autorisé, le lancement de ce congrès a été retardé de deux heures après que deux intervenants se soient vu interdire l’entrée dans le pays. Parmi eux, l’écrivain Salman Abu Sitta, âgé de 87 ans, qui a été informé d’une « interdiction d’activité politique en Allemagne », quelques heures avant la conférence, en raison de propos tenus dans un bloc en janvier dans lesquels il estimait que s’il “S’il avait été plus jeune, il aurait pu faire partie de ceux» qui a perpétré les attentats du 7 octobre.

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C’est donc avec deux heures de retard qu’a débuté la conférence, retransmise en direct sur internet. Après l’intervention d’un Palestinien dénonçant la politique « fasciste » et « colonisatrice » d’Israël, un message vidéo a été lancé du célèbre Salman Abu Sitta, interdit d’entrée sur le territoire. C’en était trop pour la police, qui a coupé l’électricité dans la salle de conférence et arrêté la diffusion. Après avoir visionné la vidéo en question, elle a décidé d’interdire la conférence dans sa totalité, par crainte de «interventions antisémites, glorifiant la violence et niant l’Holocauste». Une décision saluée par la ministre fédérale de l’Intérieur, Nancy Faeser, et par le Conseil central des Juifs d’Allemagne. “Nous avons eu raison de mettre fin à cette mascarade antisioniste» a déclaré son président Josef Schuster. Pendant des semaines, les organisateurs de la conférence ont été présentés comme des antisémites et des « haineux d’Israël », même le groupe « Voix juives pour une paix juste », dont une douzaine de membres ont assisté à l’événement.

« Les Juifs contre le génocide »

Sans surprise, cette interdiction a suscité une vague de protestation, avec l’organisation le lendemain d’une manifestation dans le centre de Berlin, à laquelle ont participé 2 000 personnes. “Le gouvernement allemand tente de faire passer toutes ses positions pro-palestiniennes pour de l’antisémitisme» regrette Marc, un manifestant « antifaschiste ». Un peu plus loin, un septuagénaire de Berlin portait une pancarte avec cette inscription : « Juifs contre le génocide ». “Mon père a survécu aux camps de concentration et quand je vois ce qui se passe à Gaza, je pense à ce qu’il a vécu.» nous explique-t-il. “En raison de sa responsabilité historique dans la Shoah, l’Allemagne doit faire preuve de solidarité avec le peuple israélien mais aussi avec les Palestiniens.” il ajoute. Dima, un Palestinien arrivé en Allemagne il y a dix ans et dont la famille vit à Rafah, regrette : «cette limitation de la liberté d’expression». “Le gouvernement allemand est visiblement très mal à l’aise face aux accusations portées contre lui.» » a-t-elle commenté tandis que la foule scandait « Massacre de Netanyahu et finances de Scholz » ou « Libérez la Palestine ».

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L’interdiction de cette conférence pro-palestinienne confirme la tension perceptible depuis le 7 octobre, dans un pays qui a fait de la sécurité d’Israël sa « raison d’État » mais qui compte aussi la plus grande communauté palestinienne d’Europe. Cette interdiction intervient également alors qu’un procès s’est ouvert la semaine dernière devant la Cour internationale de justice de La Haye contre l’Allemagne, accusée par le Nicaragua, d’avoir « facilité la réalisation du génocide » à Gaza. Le 11 avril, trois associations ont également porté plainte devant un tribunal administratif de Berlin pour exiger l’arrêt des exportations d’armes vers Israël.

Si le débat à ce sujet prend de l’ampleur dans l’opinion publique et dans la classe politique allemande, rien n’indique cependant que Berlin envisage d’arrêter ses livraisons d’armes, à l’instar du Canada. Les attaques de drones iraniens sur Israël ce week-end ne devraient pas changer la donne. Annalena Baerbock, la chef de la diplomatie allemande, a assuré dimanche Israël de la « pleine solidarité » de son pays.

 
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