La Pâques d’un pape fragile face à la douleur du monde

La Pâques d’un pape fragile face à la douleur du monde
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Le Vatican est baigné de lumière blanche ce matin. Depuis plusieurs jours, des vents charriant du sable venu du Sahara saturent le ciel romain. L’appel du pape à la paix dans un monde tourmenté, lancé dimanche 31 mars, jour de Pâques, depuis la célèbre fenêtre de la basilique vaticane, semblait comparable à des rayons de soleil ayant du mal à percer.

Lors de la bénédiction urbi et orbi, sur la ville et sur le monde, le pape François a évoqué le Dieu « paix, réconciliation, fraternité »avant de se lancer dans une sorte de tour du monde des conflits et tensions qui ensanglantent les cinq continents, de Jérusalem aux Balkans, en passant par la République démocratique du Congo, la Birmanie, ou encore l’Arménie et l’Azerbaïdjan. « Ne cédons passupplia François, à la logique des armes et du réarmement. » Faisant référence à la pierre placée à l’entrée du tombeau de Jésus, François a mentionné le “des pierres trop lourdes (OMS) fermer les espoirs de l’humanité ». Ceux du ” guerre “de la « crises humanitaires »de la “violations des droits humains” et certaines « traite des êtres humains ».

«J’appelle à un échange général de tous les prisonniers entre la Russie et l’Ukraine», a imploré le pape devant 60 000 fidèles rassemblés sur la place et ses environs, tandis que le Vatican a pris une part très active, dans la première année de la guerre, à l’échange de soldats faits prisonniers entre les deux pays. Lors de sa bénédiction, le pape a également évoqué le sort de Gaza. « J’appelle une fois de plus à ce que l’accès de l’aide humanitaire à Gaza soit garanti, en insistant une nouvelle fois sur la libération rapide des otages kidnappés le 7 octobre, ainsi qu’un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza. de Gaza »supplia François.

« Jésus ne se lasse jamais de pardonner »

Lors de la messe pascale, qui a précédé la bénédiction, le pape François, 87 ans, est apparu en bien meilleure forme que les jours précédents, après des inquiétudes sur sa santé causées par son absence lors du chemin de croix organisé au Colisée, vendredi 29 mars. a annulé au dernier moment sa participation à cette étape importante de la Semaine Sainte.

Pourtant, la veille, pour le Jeudi Saint, François était très souriant à la prison romaine de Rebibbia, au nord-est de Rome. Dans ce pénitencier pour femmes, il lave les pieds de douze détenues, puis les encourage : « Jésus ne se lasse jamais de pardonner »il a insisté, après avoir évoqué la figure de Judas, qui, a-t-il rappelé, a trahi le Christ pour “l’argent, par égoïsme”. « C’est nous qui en avons marre de demander pardon »a-t-il souligné, avant de poursuivre : « Le Seigneur nous attend toujours à bras ouverts et ne se lasse jamais de pardonner. »

Le lendemain, vendredi après-midi, au service de la Passion, il semblait presque éteint. “Il était fatigué, la cérémonie était en retard, il préférait rester au Vatican”, explique un haut prélat, qui précise que François semblait éprouvé après l’Office de la Passion, la cérémonie précédant le chemin de croix, vendredi après-midi. Cette annulation du vendredi soir, évidemment sur les conseils insistants de ses médecins, a en tout cas permis à François de présider les autres offices du week-end pascal.

« Aucune souffrance, aucune mort ne pourra arrêter notre marche vers la plénitude de la vie »

Retour devant les fidèles samedi soir, pour la Veillée pascale, célébrée dans une basilique Saint-Pierre plongée dans l’obscurité, puis illuminée après que le diacre eut proclamé pour la deuxième fois “Lumen Christi!” » (« Lumière du Christ ! »), François avait évoqué la « Joie incroyable de Pâques ».

Au cours de son homélie, qu’il a lue dans son intégralité sans changer un mot, le pape François a affirmé que« aucune souffrance, aucune mort ne pourra arrêter notre marche vers la plénitude de la vie ».

S’élever contre le « caoutchouc d’égoïsme et d’indifférence qui refuse l’engagement à construire des villes et des sociétés plus justes et plus respectueuses de l’homme »il avait encouragé les chrétiens à prier Dieu pour que « la puissance de sa résurrection fait rouler les pierres qui oppriment nos âmes ».

Le dimanche matin, il se levait seul de son fauteuil roulant, et lorsqu’il fallait changer de chaise, lors de la cérémonie, il se déplaçait d’un endroit à un autre en marchant, en s’appuyant sur son unique canne. Il a effectué un tour de quinze minutes de la place dans une papamobile. Une manifestation pour ceux qui s’attendent à le voir démissionner dans les prochaines semaines. Un message clair à la ville et au monde.

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Le « Dieu de l’impossible »

« C’est le Seigneur, Dieu de l’impossible, qui a roulé la pierre pour toujours et a commencé à ouvrir nos tombeaux, pour que l’espérance n’ait pas de fin. C’est donc vers Lui que nous devons nous aussi lever les yeux. Levons nos yeux vers Jésus. Après avoir assumé notre humanité, il est descendu dans les abîmes de la mort et les a traversés avec la puissance de sa vie divine, ouvrant à chacun une brèche de lumière infinie. (…) Par conséquent, si nous laissons Jésus nous prendre par la main, aucune expérience d’échec et de douleur, aussi douloureuse soit-elle, ne pourra avoir le dernier mot sur le sens et le destin de notre vie. »

Le pape François, lors de la Veillée pascale, samedi 30 mars.

 
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