C’est par une lettre, reçue mardi 24 décembre à 16 heures, que Véronique Boidin a appris l’heureuse nouvelle. « C’est un vrai miracle de Noël ! Je suis au septième ciel», s’exclame le pharmacien avec beaucoup d’enthousiasme. Celle qui travaille depuis 24 ans à la pharmacie Donnaysian, a pris la décision, il y a un an, de cesser son activité. Non sans avoir la ferme intention de trouver un acheteur. Mais, malgré une affaire qui marchait bien, une pancarte géante apposée sur sa vitrine, des publications sur les réseaux sociaux et dans les médias… La mission s’était révélée plus difficile que prévu. Aucun pharmacien ne s’est manifesté et Véronique Boidin a décidé de quitter son commerce pour un euro symbolique. Sans grand espoir.
Jusqu’à ce coup de téléphone, mardi 17 décembre. « Une jeune Savoyarde, qui vient de terminer ses études, m’a demandé si elle pouvait me rendre visite. Elle est venue jeudi, il faisait beau… Je lui ai présenté les résultats de la pharmacie, l’appartement du dessus, et elle a tout de suite été intéressée, enthousiasmée par l’endroit. Nous avions une bonne connexion. Elle semblait avoir un véritable béguin, elle est restée jusqu’à. 19 heures ! »
“Je n’y croyais plus du tout”
La jeune femme, dont le nom Véronique Boidin préfère taire pour le moment, travaille en CDD dans une pharmacie de la région parisienne. «Je sentais qu’elle voulait revenir vivre dans un endroit paisible. Cela m’a fait vraiment plaisir. Et avant-hier, j’ai reçu sa lettre d’intention, qui précisait qu’elle souhaitait, au départ, travailler avec moi. Une semaine avant la fermeture, je n’y croyais plus du tout. C’est la magie de Noël. J’ai de la chance en ce moment ! », sourit-elle en touchant le bois par superstition. depuis son comptoir.
Le nouveau pharmacien pourra réaliser des vaccinations, réaliser des tests de diagnostic rapide, ou encore développer la parapharmacie, précise Véronique Boidin. « Ces activités supplémentaires seront un plus pour les gens, et ils les réclament. Je ne peux pas imaginer qu’elle n’aimerait pas être ici.
Pour l’instant, le trader ne sait pas exactement comment se fera cette reprise. Le 31 décembre au soir, elle fermera encore les portes de la pharmacie : “C’est parce que j’avais prévu des choses !” Mais elle les rouvrira mi-janvier, pour préparer une transition « continue ». A partir de février, les deux femmes devraient travailler côte à côte, jusqu’à ce que la plus jeune puisse devenir « officiellement la directrice de la pharmacie ». Peut-être fin avril», envisage Véronique Boidin.
En attendant, elle doit reconstituer quelques stocks dans les rayons qu’elle avait progressivement vidés, prévenir ses fournisseurs pour qu’ils maintiennent certaines livraisons… « C’est du travail, mais c’est moins stressant qu’une fermeture ! Et tout le monde est content, grossistes comme clients.
A Donnery, des habitants ravis
Une résidente nommée Sonia vient de se présenter à la pharmacie. « Je suis vraiment content, parce que cela m’inquiétait. Nous sommes heureux ici, nous avons la chance d’avoir tout ici. Elle remet à Véronique Boidin sa nouvelle carte d’assurance maladie. « Avant, je les refusais, mais maintenant, je les veux ! » rigole le pharmacien.
A deux pas se trouve un cabinet médical dans lequel travaillent trois médecins généralistes. Delphine patiente avec son jeune fils dans la salle d’attente. Devant elle, une affiche annonce la bonne nouvelle : « C’est cool, parce que c’est très pratique d’avoir la pharmacie juste à côté. Une fermeture aurait tout compliqué. Le pharmacien doit être soulagé ! Elle est très gentille, je suis content pour elle.
Didier Azevedo s’arrête régulièrement à la pharmacie pour se rendre au travail. « Je prends des médicaments en passant, c’est pratique. S’il était fermé, j’aurais dû parcourir quelques kilomètres de plus jusqu’à Fay-aux-Loges ou Mardié… » Quelques kilomètres qui auraient compliqué la tâche de Patrick Pelletier, qui n’a pas de voiture. Et je vais souvent à la pharmacie, parce que je prends des comprimés qu’il ne faut pas oublier… Mais j’ai appris la nouvelle ce matin, je suis contente. “
Quant à Sylvie Leveau, elle n’en était pas encore au courant. Mais « c’est merveilleux », s’exclame-t-elle. « Pour les personnes âgées, c’est une très bonne nouvelle. J’ai emménagé ici justement parce qu’il y a tout : boulangerie, médecins, pharmacie, marché… Si les choses changeaient, peut-être que mon mari et moi partirions !