Yoon accusé d’avoir autorisé l’armée à ouvrir le feu pour imposer la loi martiale

Yoon accusé d’avoir autorisé l’armée à ouvrir le feu pour imposer la loi martiale
Yoon accusé d’avoir autorisé l’armée à ouvrir le feu pour imposer la loi martiale

Corée du Sud

Le président Yoon a autorisé l’armée à ouvrir le feu sur le Parlement

Un rapport du parquet, consulté samedi par l’AFP, retranscrit les propos du président déchu : “enfoncez la porte et faites-les sortir, quitte à tirer.”

Publié aujourd’hui à 9h37

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Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol a autorisé l’armée à ouvrir le feu pour pénétrer dans le Parlement début décembre lors de sa tentative d’imposer la loi martiale pour laquelle il a été destitué, indique un rapport du procureur consulté samedi par l’AFP.

« Vous n’êtes pas encore entré ? Que fais-tu? Cassez la porte et faites-les sortir, même si cela signifie tirer », a-t-il déclaré lors d’un appel téléphonique le 3 décembre avec le commandant militaire de Séoul, Lee Jin-woo, qui se trouvait près du Parlement, selon l’accusation.

Il a rendu public aux médias le rapport d’accusation de l’ancien ministre de la Défense Kim Yong-hyun, considéré comme la personne qui a poussé le président Yoon à imposer la loi martiale.

Elle a été proclamée le 3 décembre à la surprise générale, tandis que le président envoyait l’armée au Parlement afin de la museler, plongeant le pays dans le chaos.

Après la déclaration de la loi martiale, des soldats lourdement armés ont pris d’assaut le Parlement, escaladant les barrières, brisant les fenêtres et certains atterrissant en hélicoptère.

Selon le rapport de 10 pages, le président a également ordonné au chef du contre-espionnage militaire, le général Kwak Jong-keun, d’« entrer rapidement à l’intérieur » du Parlement.

“Faites sortir les gens à l’intérieur de l’assemblée, détruisez les portes avec une hache si nécessaire”, a-t-il déclaré, selon le parquet, qui ajoute que le président aurait discuté de la loi martiale dès mars avec de hauts responsables militaires.

Alors que les législateurs se précipitaient pour rejeter la loi martiale à l’aube du 4 décembre, le président Yoon a déclaré à M. Lee qu’il la déclarerait « une deuxième et une troisième fois ».

L’avocat du président, Yoon Kab-keun, a déclaré à l’AFP que ces informations du parquet étaient biaisées et ne correspondaient “ni aux faits objectifs ni au bon sens”.

Lors d’un discours en décembre, M. Yoon a déclaré qu’il n’envisageait pas une seconde tentative de proclamer la loi martiale et s’est excusé pour « l’angoisse et les désagréments ».

Démis de ses fonctions, il a fait l’objet d’une enquête pour « rébellion », un crime passible de la peine de mort, et est resté officiellement président en attendant un arrêt de la Cour constitutionnelle confirmant ou infirmant la décision des députés.

Le Bureau d’enquête sur la corruption, qui centralise les enquêtes, a déjà convoqué à deux reprises le président déchu pour l’interroger sur les événements de la nuit du 3 au 4 décembre qui ont stupéfié le pays. Mais M. Yoon ne s’est présenté à aucune de ces convocations.

Les enquêteurs lui ont adressé jeudi une troisième convocation pour une audience dimanche matin.

Vendredi, le président par intérim, le Premier ministre Han Duck-soo, a également été destitué, les législateurs l’accusant d’avoir tenté d’entraver l’enquête sur le coup d’État de son prédécesseur.

Le nouveau chef de l’Etat par intérim, le ministre des Finances Choi Sang-mok, a promis de « mettre fin à la crise gouvernementale », en faisant sa « priorité absolue ».

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