Près de 5 800 cas de coqueluche ont été diagnostiqués dans les premiers mois de 2024, contre 495 en 2023, en France. Le Puy-de-Dôme n’est pas épargné, depuis mars, une vingtaine ont été recensées. On fait le point avec un spécialiste des maladies infectieuses du CHU de Clermont-Ferrand.
Elle avait quasiment disparu, mais cette année, la coqueluche explose : 5 800 cas contre 495 l’an dernier en France. Plus de 32 000 cas de coqueluche ont été enregistrés dans trente pays d’Europe au cours des trois premiers mois de 2024 contre environ 25 000 sur l’ensemble de 2023, selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies. Ces infections respiratoires potentiellement graves inquiètent les autorités sanitaires. La meilleure protection contre la coqueluche reste la vaccination. Voici 3 questions à Christine Jacomet, infectiologue au CHU de Clermont-Ferrand, pour mieux comprendre cette maladie.
Qu’est-ce que la coqueluche ?
Christine Jacomet : « Chez l’adulte, c’est une toux chronique qui peut durer des semaines voire des mois. On parle de « la maladie des 100 jours ». Chez les nouveau-nés, il s’agit de la maladie du chant du coq où l’enfant a de grandes difficultés à respirer et émet une sorte de bruit rappelant le chant d’un coq. Il aura une phase expiratoire très longue et finira par s’épuiser. Il y a des décès qui surviennent chez les enfants. »
Comment expliquer cette résurgence de la coqueluche ?
Christine Jacomet : « Il existe une variabilité au fil des années des épidémies de coqueluche tous les 5 à 6 ans, ce qui est probablement dû au fait que la vaccination induit une protection limitée sur une durée de 5 à 7 ans. Il existe des cycles d’épidémies de coqueluche que nous connaissons et que nous avons vus. La dernière remonte à assez longtemps et la COVID a dû ralentir un peu ce retour. Mais aujourd’hui, nous sommes confrontés à une résurgence de la coqueluche. »
Comment prévenir les infections ?
Christine Jacomet : « La vaccination d’une part chez le nouveau-né, donc à 2 mois, 5 mois, 9 mois chez l’enfant, puis à 5, 6 ans et ensuite vers 12 ou 13 ans. Chez l’adulte, à partir de 25 ans, 45 ans, 65 ans et tous les 10 ans pour les personnes âgées. Il faut vraiment éviter que le nouveau-né soit en contact avec des personnes souffrant de coqueluche et donc empêcher que ces personnes se fassent vacciner. »
Si malgré tout une contamination survient, des antibiotiques doivent être administrés au plus vite.
