![« J’ai 40 nominés ! » Ce fan envoie 2 000 questions par an au Jeu des 1000 Euros France Inter – édition du soir Ouest-France – .](https://news.dayfr.com/temp/resized/medium_2024-06-03-7290a1a08a.jpg)
En 20 ans, Jean-Marie Berthelin, originaire de Saint-Jean-de-Monts en Vendée, est devenu l’un des plus grands pourvoyeurs de questions du Jeu à 1000 euros, célèbre émission diffusée à midi sur France Inter. Les gains seront reversés à une association qui vient en aide aux aveugles et malvoyants.
« Comment s’appelle la côte normande située dans le département de la Seine-Maritime ? » La Côte d’Albâtre, en Seine-Maritime, aurait dû répondre aux participants au Jeu des 1 000 euros France Inter. Mais la bonne réponse n’est pas venue et à l’autre bout du fil, c’est Jean-Marie Berthelin qui a récolté les gains.
Résident à Saint-Jean-de-Monts, en Vendée, depuis 1987, le retraité de 77 ans est l’un des plus grands pourvoyeurs de questions au jeu radiophonique le plus écouté de France à 12h45 tous les jours. « J’envoie un peu plus de 2000 questions par an, une cinquantaine par semaine, il a calculé. Mais il n’y en a que 150 qui réussissent par an, car France Inter tire au sort parmi un pool de 100 000 questions. »
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“J’ai imposé le jeu à ma famille aux repas”
Au départ, Jean-Marie Berthelin était un simple auditeur très fidèle du jeu. «Je l’écoute depuis toujours. Avant Internet et les podcasts, je l’imposais à ma famille à chaque repas. Ce sont mes enfants qui m’ont poussé à poser des questions. » Kinésithérapeute toujours en exercice, il a débuté en 2003. « J’ai vu que ça sortait beaucoup. Alors j’ai intensifié mes efforts et c’est devenu presque… une industrie. ajoute-t-il en riant. À partir de 2005, il a envoyé tellement de questions que l’animateur du jeu lui a suggéré de faire appel à des nominés pour avoir plus de chances de retenir ses propositions.
Pour suivre le rythme, Jean-Marie Berthelin est bien organisé. Tout au long de sa journée, il note sur des fiches les idées qui lui viennent à l’esprit. Même si le cinéma et la musique sont ses domaines de prédilection, il balaie plus largement : de la couture à la chimie en passant par l’histoire, la géographie, etc. « Maintenant, je peux vérifier la réponse avec Internet, c’est simple. J’aime aussi poser des questions pièges. » Comme poser des questions sur la particularité des uniformes militaires du Costa Rica, même si le pays n’a pas d’armée ; ou confondre le participant en rendant les personnages fictifs réels.
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40 nominés, dix boîtes aux lettres
Malgré quatre tentatives, le retraité n’a jamais réussi à participer mais il est toujours enthousiaste à l’idée de contribuer. «Je le fais parce que c’est amusant. Les gains financiers ne sont pas énormes et je ne les garde pas pour moi. » Pour chaque question restée sans réponse, Jean-Marie Berthelin reçoit une somme qui varie entre 15 € et 45 € selon la difficulté. Depuis 2003, il compte gagner 10 000 € qu’il a restitués à plusieurs destinataires. « J’ai constitué un fonds avec ma famille. Chaque 14 juillet, nous nous retrouvons dans un restaurant et jouons ensemble au jeu des 1 000 euros avec mes questions. »
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Depuis 2017, l’Association Valentin Haüy (AVH), qui vient en aide aux aveugles et malvoyants, en est également bénéficiaire. Jean-Marie Berthelin, malvoyant de naissance, a été président du comité vendéen de 2019 à 2023. Certains bénévoles sont même nommés. « En tout, j’ai 40 nominés et dix boîtes mail pour envoyer mes questions. » Presque une industrie, vous dit-on.