Les meubles Pierre Chapo font peau neuve

Les meubles Pierre Chapo font peau neuve
Les meubles Pierre Chapo font peau neuve

Un fauteuil en fil de fer glamour de Warren Platner, une table de Carlo Bugatti typique du design italien des années 30, un banc et des chaises ultra-géométriques de Josef Hoffmann, des tables en bois du designer radical Gaetano Pesce… Entre les manteaux de fourrure, les trenchs en cuir et l’eau. Des parkas en coton déperlant, c’est un concentré d’histoire du design que l’on peut voir dans la boutique Yves Salomon, rue Saint-Honoré, à Paris. Car ce fourreur est, en privé, fou d’arts décoratifs.

Pas étonnant pour celui dont la mère, Inna Salomon, dirigeait l’une des plus célèbres galeries d’art surréaliste de la France d’après-guerre, fréquentée (entre autres) par André Breton. Avec une approche instinctive, le fringant septuagénaire fréquente les foires d’art, notamment le PAD (Paris Art Design), les galeries pointues comme celle de Romain Morandi et, bien sûr, les puces de Saint-Ouen le week-end, temple imbattable du mobilier vintage.

C’est là que, il y a dix ans, il tomba amoureux d’un buffet en orme massif, couleur miel, aux formes austères, monté sans clous ni vis, selon le principe d’un assemblage tenon-mortaise. Un objet devenu un compagnon du quotidien, qui trône toujours au centre de votre cuisine-salle à manger. Intrigué par l’histoire de ce meuble, Yves Salomon découvre qu’il s’agit d’une création de Pierre Chapo, designer et ébéniste qui a débuté sa carrière dans les années 1950, après des études d’architecture entrecoupées de voyages à travers le monde.

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Pour présenter ses pièces, Pierre Chapo ouvre une galerie dans le sud de Paris, où il expose les œuvres d’autres créateurs comme Isamu Noguchi, dont il partage la vision organique et sculpturale. Parmi ses clients, l’écrivain Samuel Beckett, qui lui a commandé un lit ultra épuré. Mais l’homme ne supporte plus la ville et, en 1967, s’exile à Gordes, dans le Luberon, où il développe son usine. C’est aussi l’année de naissance de son fils Fidel. A la mort de Pierre Chapo en 1987, l’atelier tombe dans l’oubli jusqu’à ce que Fidel relance notamment la fabrication, au milieu des années 2000, de la table T14 et de la chaise S24, jusqu’à sa disparition, en 2021.

Rustique et moderne

Aujourd’hui, c’est Zoran, représentant de la troisième génération, qui prend la relève et continue de créer les meubles en chêne, pin et orme de son grand-père avec son propre style, à mi-chemin entre inspiration rustique et modernité. , alliant savoir-faire traditionnel et lignes épurées.

Une histoire qu’Yves Salomon a découverte il y a un an et qui lui a donné envie de se lancer dans un projet avec Zoran Chapo. « Nos deux maisons ont tellement de points communs. Yves Salomon, c’est aussi une entreprise artisanale et familiale, puisqu’elle a été fondée par mon grand-père, et elle s’appuie sur un savoir-faire artisanal et le souci du détail que nous partageons avec Chapo. Il nous a semblé intéressant d’allier notre expertise de la mode aux techniques d’ameublement.” explique Yves Salomon, qui collabore habituellement avec de grands noms de la couture, dans son atelier.

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