Le Musée Mohammed VI d’Art Moderne et Contemporain de Rabat célèbre le dixième anniversaire de son inauguration. Le MMVI a présenté, ce jeudi 22 mai, une exposition rétrospective de l’artiste Arman, qui coïncide également avec le début des célébrations du 20e anniversaire de la mort du célèbre artiste (1928-2005).
Cette manifestation artistique, intitulée « Arman : l’objet d’art », a été l’occasion de présenter une œuvre d’Arman acquise par le Musée et exposée en extérieur, afin d’être accessible à tous les citoyens de Rabat.
L’inauguration de cette exposition s’est déroulée en présence de Corice Arman, épouse du défunt artiste, du président de la Fondation nationale des musées, Mehdi Qotbi, de l’ambassadeur de France au Maroc, Christophe Lecourtier, du commissaire de l’exposition Jérôme Neutres et du co-commissaire, Abdelaziz. El Idrissi.
A cette occasion, le président de la FNM, Mehdi Qotbi s’est réjoui d’accueillir les expositions d’un artiste d’une telle envergure qu’il a eu l’occasion de rencontrer par le passé.
« Arman est un grand artiste qui a inspiré tous les artistes d’aujourd’hui et nous sommes heureux d’avoir ses œuvres aujourd’hui. Le Musée Mohammed VI est devenu un lieu incontournable sur le circuit international. La culture devient un langage et un pont entre les cultures elles-mêmes et entre les civilisations. » a-t-il déclaré au micro de Hespress FR.
Cette exposition revêt une importance particulière puisqu’elle marque le coup d’envoi des célébrations des dix ans du MMVI. « Pour célébrer les 10 ans du musée, je suis très heureux d’avoir un artiste qui a marqué le XXe siècle et qui a marqué tant d’artistes contemporains aujourd’hui. Je suis allé voir Armandet et j’ai découvert que ce monsieur était généreux. Je lui reste reconnaissant d’avoir également nourri ma culture artistique, reconnaissant aussi d’avoir été généreux, reconnaissant d’avoir été aussi humaniste et d’avoir énormément aimé notre pays »s’est réjoui le président de la FNM.
De son côté, Abdelaziz El Idrissi, co-commissaire de cette exposition, a mis en avant le lien fort qui unissait Arman au Maroc « depuis les années 60 ». « Il venait régulièrement. Et c’est un artiste qui a gardé un lien fort avec le Maroc et que les Marocains connaissent. Il est donc important de montrer les œuvres et de les contextualiser, et de montrer à quel point le Maroc comptait aussi pour ces artistes. »il dit.
En effet, Arman porte le Maroc dans son cœur et s’inspire souvent de l’art africain dans ses œuvres, comme l’explique, au micro d’Hespress FR, l’épouse de ce dernier, Corice Arman, qui qualifie le musée « comme le plus beau du Maroc ».
« C’est vraiment le plus beau musée du Maroc. C’est le premier musée à consacrer l’art contemporain à l’art moderne. Et aussi, nous avons choisi des œuvres à exposer ici parce que notre lien avec le Maroc est fort puisque nous y avons passé notre lune de miel », a-t-elle déclaré, avant d’ajouter :
« Nous apprécions beaucoup la culture marocaine et c’est vraiment un endroit magique et merveilleux. Arman aime toutes les cultures, mais il aimait vraiment la culture africaine. C’était un grand collectionneur d’œuvres africaines. Et puis, pour lui, c’était très important. L’Afrique a énormément influencé les artistes de toutes les époques.
Cette exposition vise à révéler au public marocain les fondamentaux du langage artistique pionnier d’Arman, qui a profondément marqué l’histoire de l’art contemporain. Il comprend des prêts exceptionnels de la collection personnelle de l’artiste, dont certains seront montrés au public pour la première fois depuis des décennies.
Explosions, combustion, destruction… Arman casse les codes artistiques, et brise la fonction socio-économique des objets tout en révélant ainsi la vérité du système de fonctionnement de l’ère industrielle : pousser vers la consommation en accélérant l’obsolescence des objets produits et fabriqués. s’user, se démoder rapidement, se casser facilement.
Dans son idéologie, Arman s’attaque à la domination de l’homme par l’objet. Sa colère est un acte de résistance à l’idéologie ultra-consumériste.
L’exposition de cet artiste particulier est une consécration, car aujourd’hui, le musée a présenté de nombreux artistes et arts de renom dont Picasso, Giacometti, ou encore l’art cubain et des artistes africains. « Il est important de montrer l’ouverture de la Fondation sur d’autres domaines et la volonté de la Fondation de démocratiser l’accès à l’art. Avoir également la possibilité de présenter une œuvre aux Marocains de manière permanente en dehors du musée », estime Abdelaziz El Idrissi.
