que dit vraiment la chanson ? – .

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Ils sont une vingtaine de rappeurs, venus de toutes les régions de France, à prendre la parole ce lundi 1er juillet. Avec « No Pasaran » (« Ils ne passeront pas » en espagnol), mis en ligne à 23h45, Akhenaton, Fianso, Zola, Soso Maness, Seth Gueko et Alkpote ont pris la plume sous l’impulsion de DJ Kore pour s’engager face au RN, au lendemain du premier tour des législatives anticipées.

Si le titre fait référence au slogan scandé par les Espagnols contre la dictature de Franco dans les années 1930, un tel chant choral, partagé avec des rappeurs d’horizons multiples, s’inspire surtout d’une autre position devenue légendaire.

« J’ai participé à cette chanson et elle est très importante pour moi, car j’ai grandi dans l’héritage d’un rap français très pointu, engagé, qui m’a beaucoup inspiré », nous confie Fianso, premier des vingt artistes à s’exprimer dans le titre. Il existait déjà (en 1997) une chanson intitulée 11 minutes 30 contre les lois racistesune chanson fondamentale pour moi qui m’a aidé à comprendre à la fois le racisme dans la société et comment s’en défendre. La culture a son mot à dire et a vocation à s’exprimer sur ce type de sujet. Je suis de la génération où le rap n’est pas dissocié du message.

Et, une fois n’est pas coutume, si de nombreux artistes ont hésité à prendre position contre l’extrême droite depuis l’annonce de la dissolution, hormis Soprano dans Le Parisien-Aujourd’hui en France, cette fois, l’ambiance est bouillante. Tout au long des paroles, le message est clair, sans détour. Dès les premières notes, Sofiane Zermani (Fianso), lance : « Doigt en l’air pour le ciste-ra/CNews dans l’angle mort/Secousses et tremblements/Fuck the gathering ». Avant d’ajouter « Jordan, t’es mort, Jordan t’es mort ».

« C’est un combat contre les fascistes, l’idée n’est pas de les embrasser », contextualise Ramdane Touhami, qui a produit le titre. Quand on dit Jordan, tu es mort, Jordan, tu es mortc’est une référence au moment où Cédric Doumbé, le champion de MMA a gagné son match et tout le stade, y compris Mbappé, a scandé Jordan, tu es mort. Si on n’a pas la référence, on pourrait croire qu’on menace Jordan Bardella, mais on peut se justifier. Le but était de jouer avec les limites et de faire des références.

« Ce sera un véritable carnage »

Cette chanson qui appelle les jeunes à aller voter au second tour des législatives met en scène des rappeurs célèbres comme Akhenaton, Soso Maness, Seth Gueko, Mac Tyer, Zola, Alkpote. Kerchak, ISK, Pit Baccardi, Uzi, Ashe 22, RK, Cokein, Nahir, Relo, Decimo, Zed, Costa et Demi-Portion font également partie de la collaboration qui a réuni une vingtaine de rappeurs.

« Juste après les élections européennes, avec DJ Kore, on s’est dit qu’on n’allait pas rester comme ça alors que les autres (Président Emmanuel Macron) “Nous avons décidé de nous séparer, raconte Ramdane Touhami. Kore connaît tous les rappeurs, toutes générations confondues, et l’idée était de les réunir. Deux ou trois heures après notre demande, certains étaient déjà en studio.”

Les artistes ont enregistré le morceau en secret pendant une semaine (capture du teaser). DR

Pendant une semaine, les artistes défilent dans le même stand pour enregistrer en cachette dans le centre de Paris. « Certains nous ont aussi envoyé des morceaux d’ailleurs, Akhenaton, de Marseille, ou Pit Bacardi, qui n’avait pas rappé depuis 20 ans et qui était en voyage en famille, confie Ramdane Touhami. DJ Kore a ensuite fait le travail d’assemblage du tout. Et, au final, ça allait être un tube, un vrai carnage. »

« Un article politique assez direct »

Des 20 rappeurs, chacun a écrit ses propres paroles « avec son propre flow » et est donc responsable de sa propre prose, toujours très libre. Une précision importante, car certaines paroles sont particulièrement virulentes et provocatrices à l’encontre du Rassemblement national et de ses dirigeants.

Zola rappe : « J’propose un octogone à Bardella/Ils veulent fermer les frontières/Mais la came viendra de Marbella de toute façon/Donc ouais c’est pour ça que j’les nique/Donc ouais c’est pour ça que j’suis payé/Tous les jours j’nique la RN/Vous savez déjà lequel c’est. »

Kerchark ose : « Je ne suis pas les politiques/comme je ne suis pas vraiment Mandela/Mais tout ce que je sais, c’est qu’on ne vote pas pour Marine/Et qu’on baise la mère de Bardella. » Un rap parfois hardcore qui rappelle les premiers textes de Kery James ou de Rockin’Squat, deux références également évoquées dans le titre long de dix minutes du Marseillais Soso Maness.

Et qui ajoute : « Je rappe pour tous ceux qu’on oublie/Dans les villages, les campagnes/Soit tu l’aimes, soit tu la quittes/C’est souvent ce qu’on m’a dit/Tu peux demander à mon ex/Aujourd’hui qui est le plus triste. »

Toujours plus trash, Alkpote, connu pour répéter le mot « pute » à tout bout de champ (dans ses titres et même en interview), a utilisé son mot préféré, une fois de plus. « Marine et Marion les putes/Un coup de bâton sur ces chiennes en chaleur/On continue le combat/Bientôt on fêtera leur chute. »

« Dans le monde du rock ou du punk, quand ils s’en sont pris à Margaret Thatcher, ce n’était pas doux. On est dans la même veine, répond Ramdane Touhami. C’est un morceau politique assez direct. »

« Nous sommes là pour empêcher les enfants de penser que Jordan Bardella est un gars cool »

Derrière cette chanson, qu’attendent ses initiateurs ? « On est là pour que les jeunes arrêtent de penser que Jordan Bardella est un mec cool. Et on est là pour leur dire que dans le rap, on ne l’aime pas, maintenant, ils ont l’information. Mais on s’attend à une contre-attaque des fascistes qui sont très doués en communication. » Hier, quand Kerchak a posté qu’il allait faire cette chanson, il a perdu des milliers de followers sur ses réseaux sociaux. Et il a eu une réaction sublime, a-t-il écrit les rats quittent le navire. » Et Sofiane Zermani de conclure en citant Lino d’Arsenik : « Qui prétend faire du rap sans prendre position ? »

Les fonds générés par l’écoute seront reversés à la Fondation Abbé Pierre.

 
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