“Auteur d’une trentaine de romans et d’une dizaine d’essais, cinquante ans après +La Dentellière+, il nous quitte sur la pointe des pieds, avec l’élégance qui le caractérise”, a déclaré Sophie Lainé à l’AFP.
Professeur après des études de philosophie, Pascal Lainé est auréolé de deux prix littéraires prestigieux : en 1971, il est lauréat du prix Médicis pour « L’Irrévolution », puis trois ans plus tard, du Goncourt pour « La Dentellière », tous deux édité par Gallimard.
Le premier raconte la rencontre de deux jeunesses, celle d’un jeune professeur de philosophie insoumis nommé dans un lycée technique provincial et celle de ses élèves. La seconde aborde la condition de Pomme, une jeune fille travaillant dans un salon de coiffure.
“La Dentellière”, roman traduit en plusieurs langues, est porté à l’écran par Claude Goretta en 1977, lançant la carrière d’Isabelle Huppert, dans le rôle de Pomme.
En 2000, Pascal Lainé dénonce pourtant dans « Sacré Goncourt ! le cirque médiatique autour de la rentrée littéraire, estimant que « La Lacetière » avait éclipsé le reste de son œuvre. Il a continué à écrire jusqu’au bout, a souligné son épouse, ajoutant qu’il avait commencé un livre ces derniers mois.
« Nous ne vivons que des fragments de notre vie (…) Nous ne vivons pas assez. Et si nous échouons du premier coup, pas question de retenter notre chance», déclare-t-il, selon un extrait qu’elle a transmis à l’AFP.
« A cent ans, si d’aventure je tenais jusque-là, je n’en serais encore qu’à mes premiers balbutiements, moi aussi et, paf, la fausse note ! Mon existence en vaut une autre et, si elle n’est pas une affaire relativement grave, pour moi, ce n’est quand même pas rien. En tout cas, combien d’hommes, le jour de leur mort, peuvent affirmer sans rire qu’ils auront réellement vécu ?