OTTAWA | Moins de 24 heures après un nouvel échec d’Équipe Canada junior, une question demeure : à qui la faute ?
Tout le Canada se demande encore ce qui s’est passé. Comment un programme d’excellence comme celui de Hockey Canada a-t-il pu être complètement éliminé du tableau du Mondial junior après les quarts de finale… deux années de suite ?
Depuis 24 heures, et même plus, les critiques fusent de toutes parts à propos du travail de l’entraîneur-chef Dave Cameron ainsi que du staff décisionnel et de ses choix de joueurs.
“Je ne changerais rien”
Vendredi, le chef des programmes d’excellence de Hockey Canada, Scott Salmond, le dépisteur en chef de l’équipe des moins de 20 ans, Al Murray, et le directeur général de l’équipe, Peter Anholt, ont rencontré les médias.
Et il faut leur donner, ils ont bravé la tempête. Devant une quinzaine de journalistes en quête de réponses, ils ont répondu à toutes les questions, sans se dérober.
Scott Salmond était flanqué d’Al Murray (à gauche) et de Peter Anholt (à droite). – Photo KÉVIN DUBÉ
Évidemment, de nombreuses questions ont été posées sur le travail de Dave Cameron, ainsi que sur la manière dont le roster a été construit.
Et aux yeux des dirigeants, ce n’est pas ce qui n’a pas fonctionné. S’ils devaient recommencer, ils feraient la même chose.
«Je ne changerais rien à notre liste ou au personnel que nous avions. Nous avions un très bon groupe, avec du caractère”, a déclaré Anholt qui, quelques minutes plus tôt, avait assuré être d’accord avec toutes les décisions prises par Cameron et son staff technique pendant le tournoi.
Mais… à qui la faute ?
On revient donc à la question initiale : à qui la faute ?
Cette question fut posée pour la première fois à Anholt qui, après une réponse peu convaincante, céda la place à Salmond.
« À qui la faute ? Vous pouvez m’en vouloir. Si vous pensez que le problème venait de nos éclaireurs, c’est moi qui les engage. Si vous pensez que c’est l’entraîneur, c’est moi qui l’engage. Alors si vous voulez blâmer quelqu’un, vous pouvez m’en vouloir, dit-il avec le feu dans les yeux. Cela fait partie de notre travail. Nous voulons gagner, et personne ne le veut plus que les joueurs et toutes les personnes présentes dans cette salle, personne. Aucune décision politique ou émotionnelle n’a été prise. Ce sont des décisions calculées, basées sur la victoire. Et parfois vous gagnez, parfois non.
Cameron ne marque pas de but
Le grand patron du programme d’excellence a toutefois tenu à réitérer sa confiance en Dave Cameron ainsi que sa décision de faire de lui l’entraîneur-chef de l’équipe.
« Le travail de Dave est difficile. Dès le premier jour de camp, nous avions une identité et une façon de jouer. Je pense que Dave est resté fidèle à cette identité, et il a poussé les joueurs et les a défiés. En fin de compte, ce n’est pas Dave qui marque des buts. Son travail consiste à mettre les joueurs en mesure de le faire, et je crois qu’il l’a fait », a-t-il ajouté, rejetant à son tour une partie de la faute sur les joueurs.
Et pourquoi ne pas pratiquer ?
L’une des critiques adressées à Cameron lors du tournoi est le fait que l’ÉCJ ne s’est entraîné à aucun moment depuis le premier match de la compétition, le 26 décembre. Jeudi, après l’élimination de l’équipe, le pilote a justifié sa décision en mentionnant que les joueurs étaient « épuisés ».
“Ce sont des décisions que nous prenons en équipe”, a expliqué Anholt.
Confronté par la suite à un collègue qui lui demandait si, justement, étant donné le manque évident d’alchimie de cette formation, il n’aurait pas été préférable de patiner un peu plus entre les matchs, l’homme de hockey y a apporté une réponse pour le moins surprenante.
“Ce n’est pas comme ça que ça marche”, a-t-il déclaré.