Après avoir rejoint Ford pour tenter de remporter une nouvelle fois le Dakar, comment s’est déroulée la préparation et comment voyez-vous ce début de parcours ?
Tout d’abord, c’est un défi de se lancer sur le Dakar avec un nouveau constructeur. Je trouve cela très positif pour le sport automobile et je suis ravi de participer à ce projet. Les Ford sont 100% neuves. Ils ont bien performé lors des tests. Pour le peu de temps dont nous disposions, tout s’est plutôt bien passé. Il faudra attendre la course pour voir à quel point nous serons compétitifs. Au Maroc, on a vu qu’on était quasiment à égalité avec les vainqueurs (Dacia, NDLR). Maintenant la grande question est de savoir si la fiabilité pour cette première année (avec le Ford Raptor T1+, NDLR) sera suffisante.
Vous vous adaptez toujours lorsqu’il s’agit de repartir de zéro pour travailler avec une nouvelle marque. Que pouvez-vous dire de votre départ d’Audi et de vos premiers pas chez Ford ?
Je pense avoir franchi de nombreuses étapes tout au long de ma carrière sportive. Mais il faut toujours relever de nouveaux défis, n’est-ce pas ? Je pense que préparer une voiture à partir de zéro pour le Dakar est un grand défi. J’aime l’idée de gagner avec une cinquième voiture, cela me motive à faire tout mon possible pour y parvenir.
Comment avez-vous vécu votre retour dans la famille Ford ?
Comme je connais bien Malcolm (Wilson, patron de M-Sport, NDLR), j’avais déjà la garantie que tout se passerait bien. À ce stade de ma carrière sportive, je ne veux pas me battre pour quoi que ce soit. Savoir de quoi il est capable a contribué à ma décision de rejoindre l’équipe.
Les Américains tentent de remporter la victoire avec Ford, les Européens avec Mini et Dacia, qui font partie du groupe Renault, et les Japonais avec Toyota. Que pensez-vous de cette bataille internationale des marques ?
Pour le monde du sport automobile, je trouve extrêmement bien qu’il y ait différentes marques officiellement représentées. Le haut niveau de notre sport n’est possible que grâce aux marques et aux sponsors. Ce type de course y est particulièrement propice. Il faut se réjouir qu’il y ait quatre marques participant au Dakar, cela montre que la course leur donne la visibilité qu’elles recherchent pour présenter leurs produits. En fin de compte, c’est une transaction commerciale pour les fabricants.
Selon vous, la difficulté est-elle plus grande lors de la première partie de la course ?
En effet, c’est une première semaine intense et difficile qu’il va falloir traverser. Il y aura deux fois deux jours où nous ne pourrons pas bénéficier d’assistance lors des 48h Chrono et du marathon. Ces étapes nous inquiètent un peu plus car la voiture est neuve. Malgré tout, ce sont des épreuves qu’il faut surmonter de la meilleure des manières si l’on veut gagner. Nous espérons qu’il s’y passe déjà beaucoup de choses.
Que pensez-vous de la mise en place du système de couplemètre, déjà expérimenté au Maroc, sur les questions d’égalité entre les véhicules qui prendront le départ ?
C’est une très bonne chose pour toutes les compétitions. En instaurant l’égalité de puissance, il faudra faire une différence dans la configuration et le pilotage. Comme nous partirons tous théoriquement avec la même puissance, ce ne sera plus comme avant et cela pourrait changer la donne sur les spéciales.
Vous avez évoqué à plusieurs reprises l’étape de votre carrière sportive. Où es-tu?
Je suis ici au Dakar, ce qui est déjà bien puisque je suis un vétéran. Mais comme je l’ai dit à plusieurs reprises, le passeport donne un numéro, mais l’important c’est ce que dit le chronométreur à la fin de chaque étape, non ? Je continue de travailler très dur, plus que jamais. Il faut redoubler d’efforts en préparation et c’est ce qui me permet d’arriver ici avec l’espoir et l’envie de victoire.
Nani Roma est l’un de vos équipiers, il a une très bonne connaissance de la voiture. Que pensez-vous de la composition de l’équipe ?
Il y a des pilotes expérimentés dans l’équipe, comme Mattias Ekström. Je suis moi-même un pilote expérimenté dans ce type de course. Je sais très bien quelle voiture je veux et j’ai gagné avec quatre voitures différentes. Mon objectif est de gagner avec un cinquième. Mais il est vrai que plus votre coéquipier est bon, meilleur est le résultat de l’équipe et cette année l’équipe Ford est assez équilibrée.
A l’occasion de la journée spéciale organisée par Ferrari pour le départ de votre fils, vous avez pu tester une monoplace Scuderia et vous avez déclaré que vous aviez réalisé le rêve de votre vie. Comment était-ce ?
J’étais très heureux! Evidemment, c’est très impressionnant de se retrouver sur le circuit de Fiorano au volant d’une Formule 1, de ressentir les particularités des accélérations et des freinages, c’est une véritable bombe aérodynamique. Après ces seize tours, je ne peux que montrer mon respect aux pilotes de Formule 1. Je me suis amusé et j’ai trouvé que c’était un très beau geste de la part de Ferrari envers son ex-pilote. Lui offrir l’opportunité de conduire une voiture qu’ils lui ont offerte aux côtés de son père est un geste incroyable et rare.
Vous avez souvent donné des conseils à votre fils, c’était à son tour de vous les donner. Quelle a été sa réaction ?
Je pense qu’il était très inquiet car il savait que je n’avais aucune expérience avec ces voitures. Je l’ai vu très stressé, mais il m’a donné beaucoup de conseils.
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