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La future usine de fabrication de paracétamol 100% française est en cours d’installation à Toulouse. La société Ipsophène, qui prévoit de commercialiser son produit en 2026, vient de recevoir le soutien de l’Etat.
La bonne nouvelle est arrivée le 6 janvier, lorsque l’État a annoncé les 7 projets soutenus par France 2030 pour la relocalisation de la production de médicaments essentiels. Parmi eux, la société toulousaine Ipsophene qui a pour objectif de produire le principe actif du paracétamol de manière souveraine. En échange de son engagement à sécuriser l’approvisionnement en paracétamol, Ipsophène sera soutenu. Sur son projet global estimé à 28 millions d’euros, l’État apportera 3,6 millions d’euros. Ipsophène avait déjà bénéficié de 4,2 millions d’euros de la région Occitanie. Avec 3 400 tonnes produites chaque année, l’entreprise pourra répondre à 40 % de la consommation française de paracétamol.
« C’est une étape importante, qui marque la reconnaissance de l’Etat. Ipsophène entre au rang des entreprises qui doivent contribuer à la souveraineté sanitaire de la France. Les projets ultra-innovants comme le nôtre sont une aide bienvenue. ont constamment besoin de financement », commente Jean Boher, président d’Ipsophène.
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Moins de solvants, moins de déchets
Derrière la production 100% française du paracétamol, une ancienne molécule utilisée comme anti-fièvre et analgésique, l’entreprise toulousaine entend aussi révolutionner la fabrication en réduisant les coûts énergétiques et les risques industriels. Jean Boher le souligne : « Nous proposons une rupture technologique, utilisant beaucoup moins de solvants et produisant moins de déchets. Aujourd’hui, lorsque vous prenez un comprimé d’un gramme de paracétamol, vous générez 200 grammes de déchets. Pour un kilo de principe actif, nous générerons entre 5 et 6 litres de déchets qui seront entièrement retraités et ne rentreront pas dans l’environnement immédiat. Cela répond à l’ambition. d’éco-responsabilité et obligation de respecter l’environnement des laboratoires ».
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Travaux sur l’ancien bâtiment Isochem
Chemin de la loge à Toulouse, sur le site Ariane Group, l’usine de paracétamol prend forme. Ipsophène est installé dans les locaux utilisés jusqu’en 2008 par Isochem, filiale pharmaceutique du groupe chimique SNPE. « Les travaux du bâtiment sont terminés. Isochem y fabriquait déjà des actifs dans les années 2000, elle est parfaitement conçue. Nous sommes actuellement en phase de réalisation, il faut refaire tous les réseaux, canalisations, câblages et connecter tous les équipements, c’est un travail très long », explique Jean Boher, qui prévoit de démarrer la production fin 2025.
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Le démarrage sera la première condition avant l’obtention de l’autorisation de mise sur le marché via le Certificat de Pharmacopée Européenne (CEP). « Une fois ce CEP obtenu, nous pourrons lancer la production, probablement pour une commercialisation en 2026 », ajoute le président d’Ipsophène, qui indique avoir obtenu l’engagement de 5 fabricants de médicaments pour acheter ses contenants de poudre de principe actif auprès de l’entreprise. paracétamol. Parmi eux, le voisin UPSA, à Agen, soutien précoce et défenseur de la production française, qui n’est pas étranger à l’implantation d’Ipsophène à Toulouse. « C’est UPSA qui a parlé de nous à Ariane Group, qui cherchait une solution pour le bâtiment inutilisé depuis le départ d’Isochem », ajoute Jean Boher.
40 embauches
Près de 40 embauches sont prévues à terme. Un directeur qualité, achats et logistique, un directeur des opérations et des responsables administratifs et comptables ont déjà été recrutés. Lors de la présentation de ses vœux, le président de la métropole, Jean-Luc Moudenc, a rappelé le symbole que représente l’implantation d’Ipsophène à Toulouse dans le vaste quartier Oncopole/Ramier. « Nous avons toujours dit, après le drame d’AZF, que nous souhaitions développer tout ce qui touche à la santé dans ce domaine, que ce soit les soins mais aussi la médecine. Après la crise du Covid, et les problèmes que nous avons rencontrés dans la production de médicaments, il est important aujourd’hui de pouvoir répondre aux besoins en France.