Du côté des crédits, 2025 commence aussi bien que 2024 se termine. Les taux de crédit continuent de baisser. Une situation tellement inattendue qu’il faut en profiter. Toutefois, en l’absence d’adoption du budget, l’incertitude règne pour les emprunteurs. D’ailleurs, les investisseurs ne s’y trompent pas. Le taux d’emprunt de la France s’envole en ce début d’année. Il égale son plus haut niveau de l’année dernière (environ 3,3%). Les écarts avec nos voisins européens ne cessent de se creuser (autour de +0,9 avec l’Allemagne !).
Que faut-il craindre d’une hausse des taux ? Non! Actuellement, ils évoluent entre 3,3 % et 3,4 % sur 20 et 25 ans, en moyenne. “L’instabilité politique n’a jusqu’à présent eu aucun impact sur les taux de crédit, qui continuent de baisser légèrement quelle que soit la durée du prêt.», se réjouit Fabienne Laborde, directrice des opérations du Partenaire.fr, courtier en prêts immobiliers. Ils devraient continuer de baisser, selon les experts du courtage. Au moins en première mi-temps. Pour le second, c’est plus vague.
Le début de l’année est synonyme d’enthousiasme de la part des banques qui souhaitent collecter un maximum de nouveaux dossiers. La preuve en chiffres : la production de crédit s’est envolée de plus de 50 % entre mars et octobre 2024, selon la Banque de France. “La concurrence entre banques reste de mise en cette nouvelle année», assure Caroline Arnould, directrice générale du courtier Cafpi qui ose une prédiction assez audacieuse : un taux moyen de 2,5% d’ici la fin de l’année. “Sauf aléas politiques», ajoute-t-elle. Mais ce sont précisément les incertitudes entourant le nouveau gouvernement qui font actuellement la une des journaux.
Vers la fin de la baisse des prix ?
S’ils confirment la baisse des taux début 2025, les concurrents de Cafpi se montrent plus prudents. “La baisse devrait atteindre un minimum de 3% sur 20 ans et 3,2/3,25% sur 25 ans en janvierpredicts Maël Bernier, spokesperson for Meilleurtaux. Je m’attends ensuite à ce que les taux se stabilisent au cours du premier semestre 2025.» Une perspective qui pourrait toutefois satisfaire certains ménages qui ont emprunté à 4% sur 25 ans. La différence de taux doit être d’au moins 0,7% voire 1% et vous devez avoir remboursé moins du tiers de votre prêt pour que la renégociation soit rentable.
Pas sûr donc que la barre des 3% soit atteinte. En moyenne. Car actuellement, il est possible d’emprunter à moins de 3 %, notamment sur 20 ans. Mais cet avantage concerne avant tout les excellents dossiers. Les autres risquent de devoir se contenter de 3% au mieux. Un rythme qui, compte tenu du contexte politique, serait appréciable. “Aujourd’hui, les tarifs pratiqués sont inférieurs de plus de 1% à ceux proposés au plus haut en décembre 2023souligne Caroline Arnould. Or, 1% d’écart sur un prêt de 200 000 euros sur 25 ans représente une économie de 25 000 euros.»
Sans parler de la baisse générale des prix de l’immobilier. Jusqu’à -5% à Reims et Nantes sur les 12 derniers mois, selon la Fédération nationale de l’immobilier. Et c’est là le revers de la médaille : ces baisses sont encore trop faibles pour inciter davantage de ménages à acheter un logement. Pire: “Les prix se stabilisent depuis février 2024 après avoir connu la plus forte baisse depuis 15 ans», déclare Loïc Cantin, président de la Fnaim. La preuve : les prix n’ont baissé « que » de 0,8% en un an en France, et de 0,4% à Paris. Et a même augmenté de 0,8% dans les communautés rurales. Seuls le top 10 (hors Paris) et la région parisienne affichent des baisses plus importantes sur les 12 derniers mois. Et pourtant, ils restent très limités : entre -2% et -4%.