(Agence Ecofin) – Après un cycle haussier entre 2020 et 2022, les prix des denrées alimentaires de base les plus consommées dans le monde ont commencé à baisser en 2023. Cette tendance s’est confirmée au cours de l’année écoulée.
En 2024, les principaux produits alimentaires échangés sur les marchés mondiaux (céréales, huiles, viande, sucre et produits laitiers) ont vu leurs prix baisser de 2,1 %.
L’information a été annoncée par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) le 3 octobre. L’indice mondial qui suit l’évolution des prix internationaux de ces matières premières s’est établi à 122 points contre 124,5 points un an plus tôt.
Il s’agit de la deuxième année consécutive de baisse de cet indicateur, mais un niveau toujours supérieur à la moyenne enregistrée entre 2015 et 2020 (95,3 points).
En 2024, ce sont les céréales et le sucre qui ont le plus contribué à la baisse globale avec des baisses respectives de 13,3% et 13,2% de leurs indices. Ceci est notamment dû aux perspectives de production élevée de sucre au Brésil pour la campagne 2024/2025 et à l’abondance des approvisionnements en blé et en riz sur le marché mondial.
De leur côté, les huiles végétales qui avaient été le moteur de la baisse des prix en 2023, ont à l’inverse terminé l’année dernière avec une hausse de 9,4%, la plus importante parmi les denrées alimentaires de base devant les produits laitiers (4,7%) et les viandes (+2,7%). ). Selon la FAO, l’appréciation des prix du pétrole est la conséquence d’un resserrement des approvisionnements en huile de palme en Indonésie et en Malaisie.
Bien que les prix globaux des matières premières agricoles soient en baisse partout dans le monde, il faut souligner que la situation mondiale en matière de sécurité alimentaire reste préoccupante.
Avec la persistance des conflits, des phénomènes météorologiques extrêmes et des perturbations économiques, le nombre de personnes confrontées à la faim dans le monde reste élevé, selon la FAO. Selon l’organisme onusien qui a lancé un appel humanitaire, 1,9 milliard de dollars seraient nécessaires en 2025 pour permettre à près de 50 millions de personnes de pouvoir produire leur propre nourriture et échapper à une insécurité alimentaire aiguë.
« L’aide agricole d’urgence constitue une bouée de sauvetage et permet aux populations d’échapper à la faim, y compris dans un contexte de violence et de chocs climatiques. […] Dans les zones de crise, plus des deux tiers de la population vit de l’agriculture. Pourtant, trop souvent, seule une infime partie de l’aide humanitaire est allouée à la protection des moyens de subsistance agricoles. », a déclaré Mme Beth Bechdol, Directrice générale adjointe de la FAO.
Pour rappel, sur l’enveloppe de 1,8 milliard de dollars demandée pour ses interventions humanitaires en 2024, la FAO indique qu’elle n’a pu mobiliser que 22% de ce montant en milieu d’année pour venir en aide à 20 millions de personnes dans des pays en crise.
Espoir Olodo
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