Un groupe tchèque prend le contrôle du groupe Gaussin qui va « se recentrer sur ses activités rentables à court terme »

Un groupe tchèque prend le contrôle du groupe Gaussin qui va « se recentrer sur ses activités rentables à court terme »
Un groupe tchèque prend le contrôle du groupe Gaussin qui va « se recentrer sur ses activités rentables à court terme »

Le spécialiste français des produits et services logistiques change de mains. Son actionnaire tchèque CSG prend le contrôle du groupe familial basé à Héricourt (Haute-Saône), fragilisé par les difficultés économiques et financières. Christophe Gaussin reste directeur général.

C’est un changement de direction, presque un nouveau départ. Le groupe tchèque CSG (Groupe Tchécoslovaque) prend le pouvoir chez Gaussin, le constructeur français de véhicules logistiques. L’assemblée générale ordinaire, qui s’est tenue au siège du groupe à Héricourt (Haute-Saône), a approuvé la nomination de quatre nouveaux administrateurs représentant l’actionnaire tchèque, a-t-on appris dans un communiqué du groupe ce mardi 18 juin 2024.

“Ce n’est pas un coup d’État, c’est une suite logique, précise Arthur Denez, porte-parole de Gaussin à France 3 Franche-Comté. Cela était prévu de longue date mais a été retardé par toute une démarche administrative qui s’applique à tous les investisseurs étrangers qui souhaitent prendre le contrôle d’une entreprise en France.»

Bercy a donné son feu vert début avril pour que les Tchèques prennent le contrôle, mais en fixant des conditions. Gaussin est une entreprise stratégique, notamment pour les véhicules autonomes automatisés. Le ministère de l’Économie a donc imposé que les emplois, les savoirs et les brevets restent en France !

Arthur Denez, porte-parole du Groupe Gaussin.

Selon son site Internet, le CSG est un conglomérat d’une centaine d’entreprises industrielles et de défense. Il possède un peu plus de 20 % du capital de Gaussin, ce qui fait de lui l’actionnaire de référence, le plus important, les 80 % restants étant détenus par de petits actionnaires individuels. CSG occupe désormais quatre des cinq postes au conseil d’administration, complétés par Christophe Gaussin, l’héritier de l’entreprise familiale créée à la fin du XIXe siècle.

Mais le CSG « a la possibilité de devenir majoritaire à tout moment »a indiqué le porte-parole de Gaussin, s’il convertit en actions son prêt de 15 millions d’euros accordé au groupe l’année dernière, qui s’ajoute à l’injection de capital de 15 millions d’euros supplémentaires.

Christophe Gaussin reste directeur général mais il cède la présidence à Jakub Sip, l’un des représentants du CSG, le conseil d’administration ayant décidé, à la suite de l’assemblée générale, de « fonctions dissociées ». “Cela répond à la crise de gouvernance que nous avons connue, indique Arthur Denezet cela permettra de séparer le stratégique et l’opérationnel.

Le groupe Gaussin, qui emploie 400 salariés au total, dont 80 dans son fief historique d’Héricourt, est fragilisé depuis des mois par des difficultés économiques, financières et de gouvernance et une procédure de sauvegarde a été ouverte le 3 avril. livraisons de 355 véhicules logistiques électriques en Amérique du Nord, notamment pour le géant Amazon. Résultat : un chiffre d’affaires bien inférieur aux prévisions du début de l’année dernière, et qui ne s’élève qu’à 35,7 millions d’euros en 2023, loin, très loin des 100 millions d’euros attendus.

Le groupe Haut-Saône va désormais « se recentrer sur ses activités rentables à court terme », ajoute-t-il dans un deuxième communiqué. Et cela commence par la cession de sa participation de 51% dans le constructeur français de véhicules autonomes Gama et de navettes (Gaussin-Macnica-Mobility, anciennement Navya) à son partenaire japonais Macnica. Le tribunal de commerce de Vesoul a donné son feu vert le 14 juin.

Gaussin a beaucoup évolué dans différents domaines. Nous allons recentrer sur ce que nous savons faire, sur des véhicules rentables et déjà fonctionnels, toutes nos activités logistiques et portuaires. Nous mettons le reste en pause.

Arthur Denez, porte-parole du Groupe Gaussin.

Ainsi, Gaussin “ne se positionne pas” ni pour le rachat de sa filiale Metalliance de matériel de travaux souterrains qui emploie environ 130 salariés à Saint-Vallier (Saône-et-Loire), et qui a été placée en redressement judiciaire le 17 mai par le tribunal de commerce de Dijon. D’autre part, le groupe souhaite reprendre la chaîne de production de véhicules logistiques qui existe également sur le site, ainsi que le stock de pièces.

 
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