Dix questions à Peggie Clermont

Dix questions à Peggie Clermont
Dix questions à Peggie Clermont

Chaque vendredi, une personne issue du monde de l’entreprise se dévoile dans notre rubrique. Cette semaine, la présidente-directrice générale de Savoura, Peggie Clermont, répond à nos questions.


Publié à 1h43

Mis à jour à 7h00

Que faites-vous lorsque vous avez besoin d’avoir une idée ?

Je réunis d’abord quelques collègues. On s’assoit dans une salle et, une fois la porte fermée, il est important que chacun comprenne qu’il n’y a plus de titres, plus de diplômes. La meilleure idée gagne.

Ou alors je prends un cahier et j’y écris des mots, des idées désorganisées juste pour nourrir mon esprit car je sais que ces mots sont placés quelque part dans mon cerveau. À un moment donné, un lien sera fait quelque part.

Lis-tu beaucoup?

Absolument ! Beaucoup d’objets de toutes sortes. Je regarde aussi des reportages, des documentaires sur différents sujets : la nature, les animaux… Je regarde les chaîne infos. Le vendredi, il y a toujours le portrait d’une personnalité. La semaine dernière, c’était Marie-Nicole Lemieux. J’écoute ce qu’ils ont à dire. J’aime les humains. J’aime savoir comment il pense, comment il réagit.

Quel est votre meilleur investissement ?

A la fin de la vingtaine, je me suis dit : je dois choisir les domaines dans lesquels je veux m’investir. Je savais alors qu’il n’y a que 24 heures dans une journée.

Je me suis dit que je ne pouvais pas tous les faire [ces sphères], c’est impossible. Même si on veut avoir un cercle d’amis, une carrière, des enfants, faire du sport, se mettre en forme. Cela n’arrivera pas. J’ai identifié à cette époque deux sphères qui étaient importantes pour moi : la famille – avoir un amant avec qui je pourrais rester longtemps, je voulais avoir des enfants, une bulle. Et je voulais faire ma carrière. C’est tout. Je me suis concentré sur cela à plein temps.

Qui admirez-vous dans le monde des affaires ?

Danièle Henkel, Justine Hendricks et Sophie Brochu.

Danièle Henkel représente les valeurs humaines et familiales. Elle a un raffinement que je rêve d’avoir. Elle faisait les choses à sa manière, dans un univers très masculin. Elle est restée elle-même. Pour moi, c’est une référence.

Justine Hendricks est la première femme présidente de Financement agricole Canada. C’est une femme accessible, qui a fait preuve de détermination pour arriver là où elle est. […] C’est une personne organisée qui fait confiance à son équipe.

Sophie Brochu représente l’authenticité et la conviction.

Ces trois femmes m’inspirent et j’aurais aimé avoir un petit quelque chose de chacune d’elles.

Les mots que vous ne supportez plus ?

C’est mieux que rien.

Cela représente une fatalité où vous êtes spectateur et il n’y a plus rien à faire. C’est comme si tu avais abandonné. Pour moi, c’est important de continuer le combat et d’être déterminé.

Comment débrancher ?

En me reconnectant à moi-même.

Comment se reconnecter à soi ?

Je fais du yoga, du vélo et du surf. J’écoute de la musique.

L’autre chose que je fais, c’est de prendre de l’air et de respirer. Sincèrement. […]

Lorsqu’on est président d’une entreprise de cette taille, il se passe beaucoup de choses au quotidien ; beaucoup d’imprévus, de problèmes à gérer, de défis, de choses qui sortent régulièrement du champ gauche. Certaines choses vous affectent plus que d’autres, même si vous avez l’habitude d’y faire face. Parfois, c’est une accumulation. À un moment donné, j’ai besoin d’aller respirer, d’aller faire du yoga, de me promener.

Quelle musique écoutes-tu?

je fais des listes avec mes filles, listes atmosphère qui peut m’aider à différents moments. J’en ai un doux, un combatif…

J’écoute aussi beaucoup de musique classique.

Quel conseil es-tu heureux de ne pas avoir écouté ?

Je voyais mon collègue. On m’a dit que je ferais mieux d’arrêter de le faire parce que je pourrais le regretter. J’ai accepté de poursuivre ma relation et je suis toujours avec lui aujourd’hui. Et je ne m’étais pas trompé.

[Ils travaillent toujours ensemble aujourd’hui, plus de 20 ans plus tard.]

Qu’est-ce qu’un bon patron ?

C’est quelqu’un qui apprend à connaître ses employés, les personnes avec qui elle travaillera régulièrement. Elle doit savoir de quoi est fait son groupe, quel est l’ADN de son groupe. C’est important pour moi. Il faut apprendre à mettre en valeur les gens, à les pousser et aussi à ne pas faire.

Il faut que ce soit quelqu’un qui soit capable de tirer la locomotive et d’inviter les gens à monter à bord. C’est une personne qui communique et qui est innovante.

Qui est Peggie Clermont?

Ce sont ces chiffres qui ont amené ce comptable au point de tomate !

Peggie Clermont a commencé à travailler avec le fondateur de Sagami, Stéphane Roy, en 2011, initialement comme responsable de la comptabilité. En 2015, Savoura fait faillite et Sagami reprend l’entreprise. La nouvelle entité s’agrandit. En 2019, Stéphane Roy est décédé dans le crash de son hélicoptère. Peggie Clermont a d’abord pris la tête du conseil d’administration de Savoura, puis la présidence de l’entreprise de 450 salariés il y a trois ans. Savoura produit des tomates et des fraises, cultivées de manière biologique et traditionnelle.

 
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