Référendum dans l’État de Washington | Un troisième acteur du marché carbone Québec-Californie

Référendum dans l’État de Washington | Un troisième acteur du marché carbone Québec-Californie
Référendum dans l’État de Washington | Un troisième acteur du marché carbone Québec-Californie

L’État de Washington va rejoindre le marché commun du carbone du Québec et de la Californie, après un fort vote en ce sens lors du référendum tenu mardi sur la question, en marge de l’élection présidentielle.

Les électeurs de Washington ont voté à 62 % en faveur du maintien du marché du carbone dans leur État, lancé il y a moins de deux ans – les opposants au marché avaient rassemblé suffisamment de signatures pour forcer un référendum sur le sujet.

Ce sauvetage permet donc d’avancer dans l’intégration du marché de Washington à celui du Québec et de la Californie, le Greenhouse Gas Emission Rights Cap and Trade System (SPEDE), pour lequel des procédures sont déjà en cours.

“C’est une procédure assez longue”, a-t-il déclaré dans une interview à La presse Le ministre québécois de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Benoit Charette, se réjouit qu’une « étape cruciale » ait été franchie.

« Nous espérons formaliser cette union au cours de l’année prochaine », a-t-il déclaré.

De nouvelles possibilités

La présence d’un État tiers sur le marché du carbone, une première depuis le retrait de l’Ontario en 2018, offrira davantage de possibilités aux entreprises québécoises souhaitant vendre ou acheter des crédits d’émission, affirme la ministre Charette.

Cela pourrait aussi ralentir la hausse du prix de la tonne de gaz à effet de serre sur le marché, anticipe-t-il, y voyant une bonne nouvelle malgré les critiques, estimant que le prix actuel n’est pas assez élevé par rapport à la taxe fédérale sur le carbone.

Le système québécois présente une grande différence : les émissions sont plafonnées, contrairement au système fédéral, rappelle M. Charette.

«C’est ce qui fait la force du système québécois et californien», souligne le ministre, ajoutant que l’objectif du marché est de faire en sorte que les réductions d’émissions se fassent au prix le plus bas possible.

Réforme à venir

L’intégration de l’État de Washington arrive au moment où le Québec et la Californie travaillent à une réforme du marché du carbone, qui devrait être complétée en 2025, afin de le rendre plus efficace.

Il s’agit notamment de réduire la proportion de crédits compensatoires que les entreprises assujetties – celles qui émettent plus de 25 000 tonnes d’équivalent dioxyde de carbone par an – peuvent utiliser pour réduire leurs émissions.

Il est également prévu d’émettre moins de crédits annuellement afin de réduire la quantité de crédits inutilisés que les entreprises peuvent accumuler d’année en année.

L’intégration de l’État de Washington au marché du carbone Québec-Californie est « une excellente chose », estime le titulaire de la Chaire de gestion du secteur énergétique à HEC Montréal Pierre-Olivier Pineau.

« Cela aidera le Québec et la Californie à maintenir et à réformer leur marché du carbone », dit-il.

Malgré l’élection de Trump, qui est une mauvaise nouvelle pour le climat, elle montre que certains Américains, dans certains États, votent pour renforcer l’action climatique.

Pierre-Olivier Pineau, HEC Montreal

Le marché du carbone de l’État de Washington a déjà collecté plus de 3 milliards de dollars (2,15 milliards de dollars), qui ont été utilisés pour financer diverses initiatives vertes telles que des subventions sur les véhicules électriques et les pompes à chaleur, les services publics, les moniteurs de qualité de l’air et même les autobus scolaires électriques.

Le gouverneur de l’État, Jay Inslee, a salué son sauvetage, qu’il a qualifié de « passage à tabac » infligé au camp adverse, le Temps de Seattle.

 
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