Bière, chantiers et rumeur d’élections de mi-mandat pour Ford

Doug Ford laisse commodément le doute. À peine deux ans après avoir été réélu à la tête de la province, le premier ministre ontarien refuse d’exclure la possibilité d’élections générales anticipées.

La machine à rumeurs a commencé à s’enflammer la semaine dernière, lorsque le gouvernement progressiste-conservateur a annoncé qu’il accélérait ses projets de libéralisation du marché de l’alcool. La bière et le vin seront sur les tablettes des dépanneurs en septembre, soit près d’un an et demi plus tôt que prévu.

Les journalistes, prompts à la réflexion, se sont demandés si c’était le signe qu’une élection serait déclenchée avant la date fixée au 4 juin 2026. Doug Ford n’a pas dit oui, mais n’a pas nié, se contentant de répéter qu’il veut se concentrer sur son programme politique et continuer à concentrer ses efforts sur faire les choses [accomplir des choses – traduction libre]

Automobilistes, secteur de la construction : des groupes que Doug Ford veut attirer.

Photo : Paula Duhatschek / CBC

Faites-le”, “texte”: “Faites-le”}}”>Faites-letel était le slogan de campagne des progressistes-conservateurs en 2022. Une expression assez générique, à l’image de la plateforme du parti qui mettait l’accent sur la relance de l’économie, les infrastructures et la création d’emplois.

Depuis deux ans, le gouvernement de Doug Ford est resté fidèle à ce message. Certes, l’une de ses promesses phares de la dernière campagne – la construction de l’autoroute 413, au nord-ouest de Toronto – ne s’est toujours pas concrétisée. Mais les progressistes-conservateurs de l’Ontario ont réussi à cajoler leur principal adversaire dans ce projet, le gouvernement fédéral, pour résoudre les problèmes environnementaux. La province vise maintenant une première pelletée de terre l’année prochaine. De quoi rassurer un peu l’électorat de la banlieue 905.

Le gouvernement Ford, pour le reste, maintient le cap en lançant des projets. Avec des investissements dans les infrastructures routières et hospitalières, dans le secteur des batteries. La fabrication de véhicules électriques est devenue un sujet phare de ce deuxième mandat, d’une manière qu’il aurait été difficile de prévoir pendant la campagne.souligne Mitch Heimpel, stratège conservateur, directeur des politiques chez Entreprise Canada. Cela s’inscrit dans l’objectif de construction de l’économie, au sens large.

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La relance du secteur automobile est au cœur de ce deuxième mandat de Doug Ford, qui pose ici avec le premier ministre Justin Trudeau lors de l’annonce d’un projet du constructeur Honda. (Photo d’archives)

Photo : - Canadienne / Nathan Denette

Le gouvernement maintient également son objectif de logements : 1,5 million d’ici 2031. La province multiplie les annonces, les projets de loi et les programmes incitatifs pour montrer qu’elle y travaille, même si le rythme des constructions n’avance pas aussi vite qu’on le souhaiterait. L’impact de ces mesures n’est pas clair.

Que M. Ford prenne les bonnes décisions ou obtienne des résultats est une autre affaire. Mais ce qu’on entend beaucoup, c’est que le logement est une responsabilité partagée entre la province, le gouvernement fédéral et les municipalités. Il existe également d’autres facteurs qui entrent en jeu, tels que les taux d’intérêt et le coût des matériaux. Et je pense que les électeurs le voient aussinote Geneviève Tellier, professeure à l’École d’études politiques de l’Université d’Ottawa.

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Le spectre de la ceinture verte

Ce gouvernement a eu son lot de polémiques et d’agacements depuis sa réélection. Une grève des travailleurs de l’éducation. Un revers en justice par rapport à la loi 124. Le fiasco du train léger Eglinton-Crosstown, qui n’est toujours pas livré. Le réaménagement de la Place de l’Ontario et le secret entourant ces projets. La gestion du système de santé – pénurie de personnel, fermetures de salles d’urgence, projets de privatisation. La crise des opioïdes et de la santé mentale. Inflation.

Un seul scandale a vraiment réussi à ébranler les fondations : celui de la ceinture verte, ces terrains protégés en périphérie de Toronto que les progressistes-conservateurs voulaient ouvrir à la construction immobilière. Le vérificateur général, le commissaire à l’intégrité, la police et maintenant (dernière évolution) le commissaire à l’information et à la vie privée ont été contraints de s’intéresser aux soupçons de trafic d’influence.

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Le premier ministre a été obligé de faire volte-face sur la question de la Ceinture verte et de s’excuser. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Ken Townsend/CBC

C’est tout à fait représentatif de son mandat. C’est-à-dire qu’il place le conflit entre la construction de logements, l’urbanisation, le développement de l’économie de la province et le frein causé par l’environnement. La protection de l’environnement n’est pas une priorité pour le gouvernement Fordestime Geneviève Tellier.

On a vu aussi que le Premier ministre ne travaillait pas forcément pour tout le mondeappuie Mélanie Richer, stratège néo-démocrate, directrice principale à Gagnercliffe.

Le gouvernement s’en sort jusqu’à présent avec une poignée de démissions (deux ministres et du personnel politique), un déluge de questions de la part de l’opposition et de nombreux titres dans les médias.

C’est surtout du point de vue de la communication que l’affaire a fait malnote Mitch Heimpel. Pendant des semaines, des mois, le gouvernement n’a parlé que de cela. Cela a changé ces derniers temps, en partie grâce aux nouvelles de l’industrie automobile et aux événements mondiaux qui ont atteint la législature et ont bouleversé le cycle de l’information.

Testez le terrain

Les progressistes-conservateurs bénéficient toujours d’une confortable avance dans les sondages, autour de 40 % de soutien selon plusieurs cabinets et agrégateurs.

Doug Ford et ses collègues ne devraient cependant pas dormir l’esprit tranquille. Les conclusions de l’enquête du GRC sur la ceinture verte, lorsqu’ils tombent, ils pourraient causer encore plus de dégâts.

L’arrivée de Bonnie Crombie à la tête du Parti libéral chatouille également les progressistes-conservateurs, qui diffusent des campagnes d’attaque sur les réseaux sociaux et traditionnels aux heures de grande écoute. Là reine de la taxe carbonecomme le PC le surnom, est clairement considéré comme un rival notable, éclipsant même le NPD de Marit Stiles qui forme l’opposition officielle.

Un effort à long terme pour insuffler une impression négative de Bonnie Crombie dans l’esprit des gens. Selon Mitch Heimpel, le parti de Doug Ford tente de ne pas répéter la même erreur que les libéraux de Justin Trudeau au niveau fédéral, qui ont laissé leur adversaire conservateur Pierre Poilievre se définir auprès du grand public et occuper l’espace médiatique.

>>Bonnie Crombie lors d'un discours.>>

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La nouvelle chef libérale Bonnie Crombie ne laisse pas ce gouvernement indifférent. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Patrick Morrell/CBC

Pour en revenir aux rumeurs d’élections anticipées, il y a autant de scénarios évoqués que de commentateurs politiques. Selon Étoile de Toronto, Doug Ford craindrait l’élection d’un éventuel gouvernement conservateur à Ottawa. Historiquement, les Ontariens ont eu tendance à élire un parti différent au niveau provincial que celui au pouvoir au niveau fédéral.

Le Premier ministre préférerait également faire campagne avant la fin de l’enquête sur le GRC sur la ceinture verte. Il sentirait que le vent lui est favorable, après deux élections partielles remportées ce printemps. Pour l’instant, le premier ministre profite du jeu et de la pression sur les partis d’opposition.

Si des élections anticipées sont effectivement déclenchées, Doug Ford sera tenu responsable, affirme Mélanie Richer. Il devra expliquer pourquoi cela est nécessaire, pourquoi ce n’est pas seulement dans son intérêt politique plutôt que dans l’intérêt des Ontariens.

Le dernier Premier ministre à accéder au pouvoir après trois ans de mandat majoritaire, le libéral David Peterson en 1990, a été largement mis à profit : il a finalement été le NPD par Bob Rae qui a pris sa place. Garder à l’esprit.

 
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