où sont les 4 pays africains critiques, selon le GAFI

où sont les 4 pays africains critiques, selon le GAFI
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L’Afrique n’est pas épargnée par les risques croissants liés aux actifs virtuels et à leurs services associés. Le récent rapport du Groupe d’action financière (GAFI) souligne les efforts déployés par les juridictions ayant une activité importante de fourniture de services d’actifs virtuels (VASP) sur leur territoire pour se conformer à la recommandation 15 sur leurs réglementations (voir ci-dessous). En Afrique, seuls quatre pays sont éligibles à cette condition. Il s’agit du Nigeria, de l’Afrique du Sud, de l’Égypte et des Seychelles. Les 50 autres pays du continent n’ont pas encore atteint la masse critique requise pour être pris en compte.

Les actifs virtuels désignent des représentations numériques de valeur qui peuvent être échangées ou transférées numériquement et utilisées comme moyen de paiement ou d’investissement. Les crypto-monnaies comme Bitcoin ou Ethereum en sont des exemples courants.

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Et par services associés aux actifs virtuels, il faut comprendre les services fournis par les fournisseurs de services d’actifs virtuels (VASP – Virtual Asset Service Providers) comme les bourses de cryptomonnaies qui permettent d’acheter/vendre ces actifs contre des monnaies fiduciaires, les portefeuilles électroniques pour stocker/transférer. eux, les services de transfert de fonds virtuels, les services de participation, de distribution et de conservation de ces actifs, l’émission d’actifs virtuels nouvellement créés (ICO, IEO, etc.), ou tout autre service lié à leur émission, échange, transfert, conservation ou autres services financiers relatifs à ces actifs.

Ces services associés représentent des points d’entrée/sortie entre le monde des actifs virtuels et le système financier traditionnel, d’où l’importance de les réguler pour prévenir les risques de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme.

Qu’entendons-nous par recommandation 15 ?

La recommandation 15 du Groupe d’action financière (GAFI) concerne les nouvelles technologies. Il stipule que les pays doivent identifier et évaluer les risques de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme associés au développement de nouveaux produits et de nouvelles pratiques commerciales, y compris les nouvelles technologies émergentes.

Plus spécifiquement, la recommandation 15 exige que les pays et tous les acteurs du secteur privé identifient et évaluent les risques de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme qui peuvent découler du développement de nouveaux produits et pratiques commerciales, y compris de nouveaux mécanismes de distribution et de l’utilisation de nouveaux produits ou de nouvelles pratiques commerciales. technologies existantes.

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Les institutions financières sont également tenues de prendre des mesures de gestion des risques appropriées, y compris des procédures d’authentification améliorées, pour gérer et atténuer les risques associés à ces nouveaux produits/technologies. Les pays doivent mettre en place des mesures appropriées pour gérer les risques associés aux technologies renforçant l’anonymat.

Cette recommandation vise donc à garantir que les risques liés aux innovations technologiques, notamment dans les services financiers et les paiements, soient correctement identifiés, évalués et atténués afin de ne pas créer de nouvelles vulnérabilités face au blanchiment d’argent et au financement du terrorisme. .

Des approches contrastées envers les crypto-monnaies

Selon le rapport, le Nigeria et l’Afrique du Sud semblent être les plus avancés en termes de réglementation des VASP parmi les juridictions africaines, tandis que l’Égypte a explicitement interdit leur activité. Les Seychelles sont dans la phase transitoire d’adoption du cadre réglementaire pour les VASP. Plus en détail, l’Égypte a choisi d’interdire explicitement l’utilisation d’actifs virtuels et de VASP. Si cette approche restrictive contribue à atténuer les risques, elle prive également le pays des opportunités offertes par ces nouvelles technologies financières. L’Égypte a été évaluée comme étant partiellement conforme à la recommandation 15 en 2021.

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Le Nigeria est un pionnier en Afrique, avec une législation exigeant l’enregistrement des VASP et l’application de mesures de lutte contre le blanchiment d’argent. Le processus d’autorisation est en cours, démontrant la volonté des autorités de réguler ce secteur émergent. Toutefois, le Nigeria ne s’est conformé que partiellement à la directive en 2022, ce qui souligne la nécessité de poursuivre les efforts.

Aux Seychelles, le cadre réglementaire se développe et une interdiction des VASP est envisagée. Bien que des contrôles de surveillance soient effectués, aucun VASP n’a encore été agréé. Le pays a été jugé non conforme à la recommandation 15 en 2020, soulignant les défis à venir.

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Dans ce domaine, l’Afrique du Sud, membre du GAFI, a pris des mesures importantes. Une évaluation des risques a été réalisée, une législation a été adoptée et les VASP agréés sont soumis à des inspections. Toutefois, la règle de transfert d’actifs virtuels (« règle de voyage ») n’est pas encore appliquée, constituant un point d’amélioration identifié lors de l’évaluation partiellement conforme en 2023.

Alors que certains pays comme les États-Unis, le Royaume-Uni et la France affichent des niveaux de conformité plus élevés, avec des cadres réglementaires complets et opérationnels, l’Afrique progresse à son propre rythme. Les juridictions ont encore du mal à s’adapter à l’évolution rapide de ce secteur et à mobiliser les ressources nécessaires.

Au-delà des aspects réglementaires, la lutte contre le blanchiment d’argent lié aux actifs virtuels soulève des défis techniques et opérationnels considérables. Le manque de données fiables, le caractère décentralisé des actifs virtuels et la complexité des techniques d’investigation rendent la tâche des autorités de contrôle difficile.

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Pour relever ces défis, une coopération renforcée entre les pays africains et avec les organismes internationaux tels que le GAFI est cruciale. Un partage accru d’expertises, de bonnes pratiques et d’outils d’analyse permettrait de rattraper les retards. Par ailleurs, le renforcement des capacités des régulateurs et des organismes de contrôle est une priorité pour assurer une supervision efficace du secteur des actifs virtuels.

Même si les progrès réalisés par certains pays africains sont encourageants, des efforts soutenus restent nécessaires pour assurer une réglementation et une supervision adéquates des VASP, qui garantissent l’intégrité du système financier et la protection contre les activités illicites transnationales.

 
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