Adaptée de la série espagnole « Machos Alfa », la nouvelle création de Noémie Saglio suit quatre amis de longue date entraînés dans un monde post-#MeToo qui leur offre de moins en moins de cadeaux.
Si elle souffre des mêmes défauts que « Plan Cœur », cette série décrit avec beaucoup de sensibilité la difficulté de se réinventer dans son rapport aux autres.
Une très bonne surprise apportée par une troupe de comédiens en grande forme, à découvrir ce vendredi 24 janvier.
Nous vous l’avouons sans tabou. Nous avons commencé la série à contrecœur. Super mâles, dont le pitch pourrait laisser présager le pire. “Cédric, Tom, Jérémie et Tonio ont du mal à trouver leur place et à trouver l’amour dans une société qui remet en question le patriarcat, et les prive peu à peu de leurs privilèges”a prévenu un synopsis de la série Netflix dont la bande-annonce montrait ses quatre héros en plein entraînement pour « libérez-vous de la masculinité toxique ». Mauvaise blague ou vrai sujet ? La balance penche finalement vers la deuxième option pour une série bien plus touchante qu’il n’y paraît.
Une idée venue d’Espagne, un poivre très français
Avant Super mâlesil y avait Mâles alphaune série espagnole également disponible sur Netflix dont la fiction française est l’adaptation directe. La base reste la même, à savoir quatre amis de longue date aux parcours différents mais complémentaires. Le patron qui préfère partir plutôt que de cogérer l’entreprise avec son ancien stagiaire côtoie le mari dont la vie conjugale échoue, celui qui vient de se séparer de la mère de son fils adolescent et le Don Juan qui espère mettre le bague au doigt de son partenaire. Sous la direction de Noémie Saglio, déjà à l’origine de Plan cardiaque sur la même plateforme, la version tricolore s’éloigne de son modèle pour imposer sa marque.
Sauf que Super mâles démarre plutôt mal, tombant dans les mêmes écueils que Plan cardiaque dont le véritable cœur, justement, était caché sous une épaisse couche de vulgarité. La subtilité est absente – comme en témoignent ces gros plans permanents sur les fesses des acteurs, couvertes ou exposées, dans le premier épisode – et c’est bien dommage.
Car la série, comme celle qui l’a précédée, soulève des questions plus que pertinentes sur notre rapport à la société ou plus simplement sur notre rapport aux autres. Le cours pour apprendre aux quatre amis à “devenir des hommes meilleurs” occupe finalement une bien trop petite place dans l’intrigue pour en être le moteur. C’est fait dans la bonne humeur, pas vraiment avec finesse mais peu importe, l’ensemble finit par porter un peu plus à chaque fois au fil des épisodes d’une trentaine de minutes.
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Dans cette bande de joyeux lurons, le public retrouvera Guillaume Labbé, déjà au générique de Plan cardiaqueplus macho que raison, un Manu Payet délicat, un Antoine Gouy complètement perdu et un Vincent Heneine émouvant. Leurs collègues féminines Mélanie Bernet et Olga Kurylenko le leur rendent bien, avec un énorme coup de cœur pour la folle Ariane Mourier. Ces Super mâles a commencé par nous agacer avant de nous embarquer avec leurs craquements et leurs échecs, au point de vouloir continuer à suivre leurs (més)aventures dans une saison 2 qui n’a pas encore été annoncée.
>> Super mâles – 6 épisodes dès le 24 janvier sur Netflix