Deux concerts de près de trois heures en deux jours, devant 80 000 personnes, à 82 ans. Paul McCartney revient à Paris pour deux soirées très attendues, mercredi 4 décembre et jeudi 5 décembre à la Défense Arena.
L’artiste travaille depuis plus de 60 ans et continue de faire la une des journaux avec sa musique, ses livres et ses documentaires. franceinfo a tenté de dévoiler les secrets du succès (et de la longévité) de Paul McCartney.
Une séquence a eu un grand impact : en 2018, l’animateur télé James Corden invitait Paul McCartney dans sa célèbre séquence « Karaoké Covoiturage »devenant rapidement l’un des plus regardés sur YouTube. En traversant Liverpool, il retourne dans des lieux familiers.
Seul, James Corden se retrouve dans un bon vieux pub, demandant aux clients de mettre de la musique sur le juke-box du coin. Soudain, le rideau s’ouvre : l’ancien Beatles, en chant et en sang, apparaît devant les clients émerveillés, parfois en larmes. Paul McCartney en simple chanteur est revenu sur ses terres, d’une simplicité désarmante, affable avec les foules omniprésentes. Il faut y voir une certaine réalité ainsi qu’un mythe savamment entretenu.
Ce n’était pourtant pas gagné. Les Beatles restent toujours le plus grand des groupes, malgré une histoire assez courte qui s’achève en 1970. La rupture fut compliquée, et la mort de John Lennon en 1980 le fut encore plus. « Ce qui s’est passé, c’est qu’en 1988, c’était Saint John. Il n’y en avait qu’un pour John Lennon, décédé huit ans plus tôt. » explique Hervé Bourhis, scénariste et dessinateur, notamment du « Little Beatles Book ».
“Un film est sorti et Paul était vraiment un bon gars qui faisait de belles chansons pour grand-mère et le vrai rocker était John qui avait une vie passionnante, qui est mort jeune, il était le Christ.”
Hervé Bourhissur franceinfo
“Il est actif dans la musique depuis 1957, Elvis avait commencé trois ans plus tôt”ricorda Hervé Bourhis, « Il s’agit d’un spectre temporel considérable et unique. Il est le seul de sa génération dont les Stones remplissent encore les stades aujourd’hui.
Depuis, plus que Ringo Starr, l’autre survivant, Paul McCartney est devenu l’emblème vivant des Beatles, le génie parfois décrié, auteur de certaines des plus belles chansons du groupe. Il y a aussi du business : il ne se passe pas une année sans un nouveau documentaire, un catalogue acheté par Disney. Le dernier en date, « Beatles ’64 » de la première tournée américaine est sorti il y a quelques jours, sans oublier une flopée de rééditions, de chansons inédites…
« Avec Paul McCartney, il n’y a jamais eu de place pour le hasard. La musique doit être parfaite, les chansons doivent être parfaites. Dans les concerts il y a des chansons qu’on n’écoutera plus en France, comme Michelle. Aux États-Unis, il y a nécessairement Tout mon amour parce que c’était la première chanson que les Américains entendaient à la télévision en 1964. Tout cela sera calculé au millimètre près.»
A 82 ans il se lance dans un nouveau tour du monde adapté à chaque continent. Tout cela fait de lui, de loin, le chanteur le plus riche de son époque. Son génie inspire encore aujourd’hui toutes les générations, presque tous les musiciens.
“C’est une grande inspiration pour tous les artistes, cette capacité à maintenir une telle intégrité, un tel niveau de performance et d’intensité même à l’âge un peu avancé de 82 ans”avance notamment Alex Kapranos, rock star et leader du groupe Franz Ferdinand.
« Il a toujours été présent dans ma vie, ma mère était obsédée par les Beatles, comme ma femme ou mon fils qui les écoute constamment. Et puis quand j’ai commencé à jouer de la guitare, j’ai joué leurs chansons avant de m’en rendre compte, depuis que j’ai commencé à jouer de la guitare. Je ne pouvais pas bien les jouer, je devrais écrire les miens, pour éviter qu’on me dise que je les ai mal joués.
Alex Kapranossur franceinfo
Au cours de la dernière décennie, McCartney a également sorti deux excellents albums solo. Il joue de son image dans les interviews, dans les pubs, cultive sa simplicité en prenant souvent le train ou le métro, sans aucun garde du corps… Et puis il y a les chansons : avec les Beatles, avec Wings, en solo. Plus que jamais, Paul McCartney appartient au patrimoine mondial.