que vaut la série documentaire sur cet incroyable scandale financier à 50 milliards ?

que vaut la série documentaire sur cet incroyable scandale financier à 50 milliards ?
que vaut la série documentaire sur cet incroyable scandale financier à 50 milliards ?

Son nom est connu de tous. Il a été qualifié d’« escroc, fraudeur, terroriste », selon les mots de Daniel Bouton, alors directeur de la Société Générale. Un « génie de la fraude », pour Christian Noyer, alors gouverneur de la Banque de . Un fusible aussi. Atypique et taciturne, multipliant les coups médiatiques comme lorsqu’il décide de rencontrer le pape et de rentrer à pied à Paris depuis Rome, son combat est présenté comme celui de David contre Goliath. Qui est réellement Jérôme Kerviel, à l’origine de l’une des affaires financières les plus retentissantes du XXIe siècle, en 2008 ?

Cette série documentaire en quatre épisodes de 45 minutes, la première sur la plateforme Max où elle sera mise en ligne le 29 novembre, retrace en détail cette incroyable histoire. Comprendre comment, en janvier 2008, un petit coup de main de la salle des marchés de la banque a mis en danger la Société Générale, l’un des fleurons de la finance française, après avoir pris 50 milliards d’euros de positions financières, provoquant une perte de près de cinq milliards d’euros. Il se dévore comme un bon thriller avec de nombreux rebondissements.

Une histoire extraordinaire

Ce qui est fascinant, c’est qu’elle donne longuement la parole au principal concerné, Jérôme Kerviel lui-même, condamné en appel, en 2015, à rembourser un million d’euros à la Société Générale (après une peine de trois ans). ferme et 4,9 milliards de dommages et intérêts en première instance). Cheveux mi-longs poivre et sel, regard perçant, l’ex-commerçant de 47 ans est assis sur une chaise au milieu d’un immense espace ouvert abandonné, qui pourrait être celui d’une haute tour de La Défense. La mise en scène se veut musclée et dynamique. Et la série évite l’écueil de perdre le public dans les dédales des procédures judiciaires.

Le réalisateur a également recueilli les témoignages des autres principaux protagonistes de l’affaire, dans des cadres plus classiques : Daniel Bouton, ancien PDG de la Société Générale, mais aussi Luc François alors responsable de la salle des marchés, l’ancien directeur de la communication du groupe, mais aussi des avocats de Kerviel, un conseiller en communication, d’anciens collègues de François Hollande.

Ici, tout semble hors norme. Tout le monde raconte le choc de la nouvelle, la cellule de crise, les conséquences. Il existe beaucoup de jargon dans les salles de marchés. Mais en fin de compte, il n’est pas nécessaire d’être un expert financier pour comprendre. Les commerçants, économistes et journalistes interrogés expliquent avec des mots simples les mécanismes et pratiques de l’environnement et ce qui s’est passé dans ce cas précis.

L’ex-commerçant silencieux décrypte la spirale infernale

Plus intéressant encore, Kerviel raconte comment il est arrivé là, le petit bonhomme de Pont-l’Abbé (Finistère), fils d’un chaudronnier et d’un coiffeur qui n’aurait jamais imaginé devenir commerçant à La Défense. Monotone, peu expressif, l’ex-commerçant taciturne décrypte la spirale infernale qui le poussait à toujours en vouloir plus.

Jusqu’à « devenir défoncé, accro à la performance et gagner plus d’argent », avoue-t-il, lucide. Celui qui a appelé 460 fois un cabinet de voyance en 2007 explique avoir « fait exploser d’innombrables souris d’ordinateur » sous la pression en attendant un retournement du marché. Avec ce sentiment de « marcher sur l’eau », comme il le dit, alors que ses positions génèrent des gains astronomiques pour la banque.

Kerviel raconte comment il est arrivé là, le petit bonhomme de Pont-l’Abbé (Finistère), fils d’un chaudronnier et d’un coiffeur qui n’aurait jamais imaginé devenir commerçant à La Défense. Productions Grand Angle

Sa ligne de défense est la même depuis le début. Ses supérieurs étaient au courant de ses actes et lui ont permis de le faire. En le félicitant, en fermant les yeux, il estime qu’ils l’ont encouragé à prendre ces postes pour des sommes astronomiques. Une version corroborée par Philippe Houbé, chargé de comptes de la banque à l’époque, qui estime que “la légende selon laquelle personne n’a rien vu est impossible”, et par Nathalie Le Roy, ancienne commandante de la brigade financière qui a instruit l’affaire. La Société Générale aura obtenu de Bercy un crédit d’impôt de 2,2 milliards d’euros pour compenser la perte subie.

Où est Kerviel aujourd’hui ? Il va d’appartement en appartement. Je ne trouve pas de travail avec ce nom de famille, c’est tellement fastidieux. « Toutes ses affaires rentrent dans un sac », résume Clémence, une amie. Il semble être entravé dans sa capacité à se construire un avenir. »

NDLR :
« Kerviel : un commerçant, 50 000 milliards »,

série documentaire de Fred Garson en quatre épisodes de 45 minutes. Disponible le 29 novembre sur Max.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Yto Barrada représentera la France à la Biennale de Venise – Libération
NEXT Deux plaintes déposées contre Kamel Daoud et son épouse pour violation du secret médical et diffamation