Spécialisée dans les arts décoratifs, Laëtitia Mercier a fait carrière en dénichant des perles rares et en partageant sa passion à la télévision. Parallèlement, il recherche un espace d’exposition dans l’Aveyron.
Ce sont toujours des gens d’autres pays qui veulent faire connaître leur pays d’adoption. Installée depuis 2003 à Viadène, à Saint-Amans-des-Côts, Laëtitia Mercier fait l’éloge de l’Aveyron dans l’émission « Affaire conclue » diffusée sur France 2 à laquelle elle participe depuis l’année dernière.
« Parler de notre métier et faire rayonner le territoire »
“L’exposition nous permet de parler de notre activité, de casser les a priori sur les marchands d’art car nous sommes aussi restaurateurs et décorateurs, et de réfléchir sur une région qui est magnifique”, résume ceux qui trouvent un plaisir contagieux à parler de leur métier.
« Le plaisir de dénicher une pépite et de l’exhiber »
Un métier de passion qui remonte très tôt à son enfance auprès de parents collectionneurs et surtout lorsqu’en quittant Paris pour Narbonne, il tombe sur un balsamaire romain. La femme Indiana Jones adore explorer la Via Domizia. Recherche, découverte, plaisir de trouver, tel est le triptyque de Laëtitia Mercier. « Quand je fais du shopping, j’ai une image en tête de ce que ça va être. C’est le plaisir de dénicher une pépite et de l’exhiber », raconte-t-il. C’est son travail.
Une œuvre réalisée en commun avec son associé Georges, qui préfère travailler dans l’ombre, elle dans la lumière des médias et son laboratoire accolé à leur villa Peyrot à Saint-Amans-des-Côts, l’une des plus anciennes bâtisses de la capitale de Viadène. Une maison restaurée à l’image des objets chinés au fil des années qui, aujourd’hui, est un véritable coffre au trésor derrière sa haie de bambous.
culture du livre
Le couple s’est rencontré il y a 27 ans lors d’un salon d’antiquités à Nîmes, cela ne s’invente pas. Il avait abandonné ses études de langues étrangères appliquées à Toulouse tandis que Georges, ingénieur informaticien, avait décidé de vivre enfin de sa passion. Le couple apprend dans les livres à se cultiver et met en pratique, empiriquement, son savoir-faire pour pouvoir reconnaître ce qui peut présenter de l’intérêt et de la valeur. « Mettons la machine en marche, la passion vient avec le temps et avec l’expérience on trouve l’harmonie ».
Un regard sur un objet, Laëtitia cite l’auteur, compte tenu de l’œuvre. Comme une autre goutte des dieux. C’est un gouffre sans fond où le couple se délecte. Il en profite pour remonter le temps à travers des objets, des meubles et des œuvres d’art. « Chaque pièce trouvée est restaurée dans mon laboratoire. Nous prenons grand soin de l’objet et de l’emballage. L’art de donner vie et de sublimer.
Ventes à l’exportation
C’est pour cela que l’émission télévisée est bonne pour la profession. Cela donne l’occasion aux gens de jeter un œil dans leur grenier – « il y a beaucoup d’ignorance, on trouve des objets de valeur dans les décharges », confie-t-il –, de découvrir les multiples facettes de leur métier et de souligner le manque d’artisans d’art. “C’est notre bête de somme.”
Les artisans deviennent des perles rares. Le tapissier et décorateur Yann Riou et le restaurateur Antoine Maury sont surnommés les loups blancs par Laëtitia qui se fait un plaisir de faire appel à leurs services et de les mettre en valeur lors d’achats dans « Affaire conclue ».
La grande majorité des objets, un millier accessibles sur leur site Internet (www.artdecoceramicglasslight.com) dont des collections de céramiques, sculptures, luminaires, meubles, etc. part à l’étranger.
Pionniers du web, le couple a réalisé de belles affaires et s’est fait un nom. Une réputation. Leur activité se termine principalement en Amérique, créant ce savant mélange entre antiquité et décoration que les Américains aiment raconter la belle histoire que leur passé ne leur permet pas. Des clients du Royaume-Uni, des Émirats arabes unis et d’Asie du Sud-Ouest complètent ce tableau de bon goût. De la restauration à l’authentification, le couple ne laisse évidemment rien au hasard. Pris dans le tourbillon de la passion, le couple se voit interdire de vendre leur jardin secret. Pièces romaines pour Laëtitia, céramiques germaniques des années 1930 à 1950 pour Georges.
À la recherche d’un lieu d’exposition
Un exercice à la télé qui demande de maîtriser sa fièvre d’achat. « La télé est là pour rêver avec des objets. Nous jouons d’un instrument, la production est le chef d’orchestre. Il y a une excellente ambiance », conclut Laetitia qui voyage entre Paris et Saint-Amans-des-Côts. Elle avoue s’être prise au jeu à deux reprises car les coups de coeur dépassent forcément la raison, mais cette amoureuse d’Hermès, de Courrèges et de Cardin, maîtrise parfaitement son art.
Le couple recherche désormais un lieu à leur image, chic et raffiné, pour exposer et faire des affaires dans l’Aveyron. Car oui, ce sont toujours des gens venus d’ailleurs qui ont envie de faire connaître leur pays d’adoption. Et une manière de conclure une belle affaire en Aveyron.