l’essentiel
Malgré la victoire obtenue au forceps contre Toulouse samedi 4 janvier à l’occasion de la 14e journée de Top 14 (22-19), Ronan O’Gara est apparu désillusionné après la prestation terne de son équipe.
Avez-vous un sentiment d’amertume malgré la victoire ?
Oui. Demain matin (dimanche, NDLR), on appréciera les quatre points mais là, ça ressemble à une défaite. C’est dur en ce moment mais le haut niveau est dur. Nous devons changer quelque chose. Si je savais quoi, je l’aurais déjà fait. Nous souffrons, notre jeu souffre, il n’y a pas de plaisir mais cela peut changer. Le succès (les deux Coupes des Champions en 2022 et 2023, NDLR) crée beaucoup de problèmes. Mais le succès appartient au passé, il faut arrêter d’en parler. Nous n’avons pas confiance, nous traversons des moments difficiles, mais les vrais concurrents se serrent les coudes et travaillent plus dur. C’est mon objectif. Je suis le leader et nous allons commencer lundi et mardi. Malgré tout, nous sommes dans le top six.
A lire aussi :
La Rochelle-Stade Toulousain : « On nous avait promis la foudre, et enfin… » La fierté des « rouge et noir » après la défaite sur le fil de Toulouse
A quoi attribuez-vous ce mauvais match ?
Une perte de confiance, des imprécisions. Est-ce lié à trop d’envie ? Sommes-nous frustrés car on sait que c’est la troisième équipe toulousaine qui n’avait rien à perdre ? Nous sommes tombés dans le piège de jouer sans vitesse. Les fois où on l’a fait, on a mis Toulouse en difficulté mais on l’a fait moins de cinq fois, ce n’était pas suffisant. C’était comme un pain de savon mais c’était aussi le cas pour Toulouse. C’était à nous de forcer le jeu car nous étions la grande équipe sur le papier. Ils ont joué des contre-attaques et ont saisi chaque opportunité. Même si c’est leur troisième équipe, on ne peut pas gagner le match comme ça. Nous ne pouvions pas le tuer à 19h-9. Ce n’est pas facile quand c’est difficile mais on apprend beaucoup […] C’est une bonne leçon pour moi et je dois changer un peu mon management. Nous devons changer d’avis et j’espère que cela débouchera sur quelque chose de plus positif. J’ai confiance dans les dirigeants et en moi, on trouvera vite les solutions. Nous sommes vivants, la vie est belle et nous réagirons. Comme on dit toujours ici, on prend et on donne. Et les joueurs et moi devons donner plus. Nous devons travailler et oublier le passé, chercher une recette pour obtenir le Bouclier, ce qui n’a jamais été fait dans cette ville. Mais nous devons changer l’atmosphère qui est négative.
A lire aussi :
Antoine Dupont : « Protéger l’intégrité des joueurs… » La grosse charge du joueur star contre l’arbitre après La Rochelle-Stade Toulousain
Pensez-vous que votre équipe peut battre le Leinster dimanche prochain ?
(Il réfléchit) Je suis d’accord avec toi, tu dois penser que je prends des médicaments différents (rires). C’est une bonne question mais je ne vais pas perdre confiance en mes joueurs. Après mon passage chez les Crusaders, j’ai vu le verre à moitié plein et non à moitié vide. Mais en ce moment, tout le monde – et moi aussi – voit le verre à moitié vide et ça ne va pas changer comme ça (il claque des doigts, NDLR). Toulouse n’est pas la bonne équipe pour tenter de changer, surtout avec l’équipe qu’ils ont choisie. Je ne cherche pas d’excuses, le progrès m’intéresse. Tout le monde doit améliorer son investissement. Certains sont gênés par mes revendications et mon discours mais cela deviendra bientôt plus clair. Il y a tellement de bons joueurs.