Jean-Baptiste Maille ne sera jamais le plus beau joueur du championnat français. Mais il y a fort à parier qu’il s’en fiche du tout. Après tout, il n’est pas là pour ça… Plutôt pour sortir son adversaire du match, en recherchant inexorablement ses limites, plutôt pour répandre l’esprit SIG au sein de son équipe, plutôt pour défendre l’avance, plutôt pour apporter le supplément d’âme, plutôt pour jetez-vous sur tous les ballons. Et s’il n’a pas toujours eu des moments faciles ces derniers - à Strasbourg, en raison d’un rapport qualité-prix très discutable la saison dernière, le Sarthois méritait un moment de gloire comme celui de dernière minute à Dijon ce vendredi.
Revenons en arrière. Il reste 50 secondes, le score est équilibré (89-89) et Dominic Artis tente de jouer le héros à 3 points. Manqué. Phil Booth prend le rebond mais s’effondre, JBM joue les poubelles et marque (89-91). Possession suivante, duel d’ex-coéquipiers : Phil Booth a beau avoir été prévenu par toute une saison passée à s’entraîner contre lui chaque jour au Rhénus, Jean-Baptiste Maille reste un bon défenseur. Alors quand l’arrière dijonnais tente de le doubler par la gauche, l’ancien de Ditchen parvient à toujours rester devant lui. Passage en force. Un enchaînement décisif, ponctué à cinq secondes du buzzer final par le lancer franc gagnant (91-94). Rideau.
Cinq défaites de suite à domicile en championnat pour la JDA !
Encore diminuée par les blessures d’Illan Piétrus, Malik Fitts et Brice Dessert, la SIG Strasbourg a donc signé une superbe opération dans la course à la Leaders Cup (7v-6d) en s’offrant une deuxième victoire d’affilée en déplacement après La Rochelle. La seconde où Jeff Roberson est sorti de sa boîte : 41 points au total sur ses onze précédentes sorties, 41 points au total lors de ses deux derniers matches (23 contre le Stade Rochelais et 18 à Dijon). Les hommes de Laurent Vila ont surtout fait preuve d’une grande force de caractère pour résister à la tempête Gregor Hrovat (11 de ses 20 points au quatrième quart--), alors que la JDA pensait avoir fait le plus dur : renverser le match, de -12 à +7 ( de 44-56 à 80-73, 35e minute).
Cette défaite risque particulièrement de faire mal à la JDA, battue pour la troisième fois consécutive en sept journées… Laurent Legname a évoqué le moment du rebond perdu de Phil Booth (« Il obtient son soutiens-gorge »), pourront aussi repenser à l’enchaînement contesté sur Edon Maxhuni à 7 secondes de la fin, avec un soupçon de retour dans la zone, mais alors qu’on perd une cinquième fois de suite à domicile en championnat (dernière victoire à à domicile lors de son premier match contre Nancy le 1er octobre), surtout après avoir eu le match en main (+7 à cinq minutes de la fin, +3 à 52 secondes contre Chalon samedi dernier), alors qu’on encaisse encore plus de 90 points à domicile , c’est à l’Est que le les maux sont plus profonds qu’une simple absence de sifflet. Oui, tout n’est pas à jeter, oui, il y avait du cœur, mais cette équipe de Dijon, désormais 14ème, dans l’état actuel des choses, n’est bonne qu’à tenir le coup.