Espagne et le Maroc sont engagés dans des discussions sensibles concernant la gestion de l’espace aérien du Sahara occidental. Selon El Independiente, le Maroc contrôle déjà 15 à 20 % de cet espace, traditionnellement géré depuis les îles Canaries, à travers la mise en place de zones d’exclusion aérienne. Un défi logistique, mais aussi politique et idéologique.
Bien que le Sahara soit sous administration marocaine depuis 48 ans, son espace aérien est officiellement sous le contrôle de l’armée marocaine. Îles Canaries selon l’Oorganisation de l’aviation civile internationale. Cependant, le Maroc change progressivement cette situation en établissant des zones dangereuses et en modifiant unilatéralement les noms et codes des aéroports.
Des tensions croissantes dans la région
La situation est devenue plus complexe avec la mise en place par le Maroc de quatre zones classées dangereuses, activées sans coordination avec le centre de contrôle aérien des Canaries. Ce développement soulève des problèmes de sécurité, qui rappellent l’incident de 1985, lorsqu’un avion scientifique américain avait été abattu.
Les Canariens s’interrogent sur un éventuel transfert de la gestion des services de navigation aérienne à la Marocune décision qui pourrait avoir un impact significatif sur l’archipel, notamment sur son secteur touristique. Pour rappel, en 2023, 16,2 millions de personnes auront visité les Canaries (pour une population totale de 2,2 millions d’habitants).
Questions diplomatiques importantes
Le gouvernement espagnol maintient une position discrète sur ces négociations, dont l’existence n’a été officiellement reconnue qu’en mars 2023. Cette situation s’inscrit dans le contexte plus large d’un rapprochement diplomatique entre lesEspagne et le Marocformalisé par la déclaration d’avril 2022. L’objectif, pour les deux nations, est donc de trouver un terrain d’entente qui convienne à tout le monde, sans offenser personne, particulièrement à l’heure où le Maroc cherche un soutien international, précisément au sujet de la marocanité de cette même région.