La cour d’appel d’Anvers a été sévèrement réprimandée jeudi dans un jugement du tribunal de première instance de Bruxelles. Ce tribunal a jugé que l’État belge est en partie responsable du viol et du meurtre de l’étudiante Julie Van Espen (23 ans) par le délinquant sexuel Steve Bakelmans. C’est en partie la faute de la Cour d’appel, qui a laissé traîner pendant 22 mois un précédent procès contre Bakelmans. En conséquence, Bakelmans est resté libre.
Selon le tribunal de Bruxelles, “cela n’est pas conforme à ce que l’on peut attendre d’une autorité judiciaire normalement prudente et prévoyante”.
Excuses
Dans une première réponse, la Cour d’appel d’Anvers reconnaît désormais son erreur. Dans un texte remarquable, le tribunal reconnaît qu’elle a commis des erreurs. “Le tribunal souhaite expressément confirmer que le précédent cas de l’auteur du meurtre de Julie Van Espen aurait dû être traité avec plus de soin et de rapidité par le tribunal, même s’il y avait un manque de magistrats en raison d’un achèvement limité des cadres”, » dit-il.
Le tribunal reconnaît la souffrance des parents de Julie Van Espen et semble également vouloir s’excuser. « Nous tenons à souligner aux parents, à la famille et aux amis de Julie Van Espen que le traitement de l’affaire au tribunal aurait dû être différent. Même si l’engagement en faveur de la justice consiste toujours à protéger les personnes, nous avons ici commis des erreurs sans lesquelles ces immenses souffrances auraient pu leur être épargnées.
« Améliorations »
En outre, le tribunal affirme avoir désormais pris des mesures pour garantir que cela ne se reproduise plus. “La mort violente de Julie Van Espen, en partie à l’instigation de ses parents, a conduit à de nombreuses améliorations dans l’approche des dossiers de violences sexuelles.”
Le tribunal souligne que ces dossiers sont désormais traités plus rapidement. Lorsque les délais de traitement ont récemment menacé de s’allonger à nouveau, une deuxième chambre du tribunal a été chargée de ces affaires. « Le souvenir de Julie doit être une source d’inspiration durable pour continuer sur cette voie. »
Le texte intégral :
« La Cour d’appel d’Anvers (ci-après « la Cour ») prend acte de l’arrêt du Tribunal de première instance de Bruxelles dans l’affaire de la famille Van Espen contre l’Etat belge.
Le tribunal souhaite expressément confirmer que le cas antérieur de l’auteur du meurtre de Julie Van Espen aurait dû être traité avec plus de soin et de rapidité par le tribunal, même s’il y avait un manque de magistrats en raison du remplissage limité des cadres.
En ce qui concerne les parents, la famille et les amis de Julie Van Espen, nous tenons à souligner que le traitement de l’affaire au tribunal aurait dû être différent. Même si l’engagement en faveur de la justice consiste toujours à protéger les personnes, nous avons nous-mêmes commis des erreurs, sans lesquelles ces immenses souffrances auraient pu leur être épargnées. Nous pouvons seulement indiquer qu’il est évident que des mesures ont été prises pour ajuster et améliorer les méthodes de travail et pour donner suite de manière concluante à ce type de questions.
On peut également noter que la mort violente de Julie Van Espen, en partie à l’instigation de ses parents, a conduit à de nombreuses améliorations dans l’approche des dossiers de violences sexuelles, y compris au tribunal. Par exemple, on peut citer la constitution de dossiers de violences sexuelles, qui contiennent plus qu’auparavant toutes les informations pertinentes possibles, ainsi qu’un meilleur suivi et des délais de traitement plus courts dans ces dossiers. Lorsque ces délais de traitement ont récemment menacé de s’épuiser en raison d’un afflux plus important, une deuxième chambre du tribunal a été chargée de ces affaires.
Malheureusement, nous n’en sommes clairement pas encore là, le chemin vers les réformes nécessaires au sein du système judiciaire est encore long, mais le souvenir de Julie devrait être une source d’inspiration durable pour continuer à travailler sur ce chemin. Le tribunal assumera sa responsabilité en la matière, avec modestie mais aussi avec conviction.
Ce message constitue actuellement l’intégralité de la communication publique de la Cour.»